En Europe, le remords a tourné au masochisme, par Daniel Pipes

651 lectures, par nicolas le 1 mai 2010 · 2 commentaires

dans la rubrique Dhimmitude et islamisation de l'Occident, Discriminations, racisme et sexisme, Nouvel Ordre Mondial

Get PDF Imprimer la page Partager    Diminuer Normal Agrandir    Ajouter un commentaire Commentaires

Vous êtes nouveau ici? Pensez à laisser un commentaire, votre avis nous intéresse !

National Review Online


Couverture du livre de Pascal Bruckner, La tyrannie de la pénitence. Essai sur le masochisme occidental

27 avril 2010

Version originale anglaise: In Europe, Remorse Has Turned to Masochism
Adaptation française: Johan Bourlard

«Rien n’est plus occidental que la détestation de l’Occident». Voilà ce qu’écrit le romancier et essayiste français Pascal Bruckner dans son livre intitulé La tyrannie de la pénitence (2006) dont la très bonne traduction anglaise réalisée par Steven Rendall vient d’être publiée chez Princeton University Press sous le titre The Tyranny of Guilt : An Essay on Western Masochism. «Toute la pensée moderne, ajoute-t-il, s’épuise dans la dénonciation mécanique de l’Occident dont elle souligne l’hypocrisie, la violence et l’abomination.»

Il exagère, mais pas de beaucoup.

Il montre comment l’Europe se voit elle-même comme «l’homme malade de la planète» dont la pestilence provoque tous les problèmes du monde non occidental (qu’il appelle le Sud). Quand l’homme blanc a mis le pied en Asie, en Afrique, ou en Amérique, la mort, le chaos et la destruction ont suivi. Les Européens se sentent eux-mêmes stigmatisés dès leur naissance : «L’homme blanc a semé le deuil et la ruine partout où il a posé le pied.» Son teint pâle est le signe de sa défaillance morale.

Ces déclarations provocantes sous-tendent la brillante polémique soulevée par Bruckner qui soutient que les remords de l’Europe pour ses péchés d’impérialisme, de fascisme et de racisme se sont emparés d’elle au point d’étouffer sa créativité, de détruire sa confiance en elle-même et de saper son optimisme.

Bruckner lui-même reconnaît les torts de l’Europe mais il la loue aussi pour sa capacité à l’autocritique: «L’Europe a sans doute enfanté des monstres : elle a du même geste enfanté les théories qui permettent de penser et de détruire les monstres. » Il soutient que le continent ne peut pas être réduit à une malédiction puisque ses réalisations sublimes complètent ses pires atrocités. C’est ce qu’il appelle une « preuve de grandeur».

Paradoxalement, c’est la promptitude de l’Europe à reconnaître ses fautes qui incite à la haine de soi, car les sociétés qui ne s’engagent pas dans une telle introspection ne s’autoflagellent pas. La force de l’Europe, c’est donc sa faiblesse. Bien que l’Europe ait «plus ou moins vaincu ses monstres» tels que l’esclavage, le colonialisme et le fascisme, elle choisit de s’arrêter sur les aspects les plus sombres de son histoire. D’où le titre du livre choisi par Bruckner, La tyrannie de la pénitence. La passé, fait de violence et d’agression, est figé dans le temps, un fardeau dont les Européens ne compteront jamais se débarrasser.

Le Sud, en revanche, est jugé perpétuellement innocent. Même si le colonialisme appartient à un passé de plus en plus lointain, les Européens battent pieusement leur coulpe pour le sort infligé autrefois aux peuples qu’ils avaient colonisés. L’innocence perpétuelle revient à infantiliser les non-Occidentaux; les Européens se flattent eux-mêmes d’être les seules personnes adultes, ce qui est en soi une forme de racisme mais aussi une façon de devancer les critiques.

Le 12 mars 2004, au lendemain des bombardements terroristes, environ un million d’Espagnols ont manifesté en reprochant les atrocités commises à leur propre Premier ministre, José María Aznar.
Ceci explique pourquoi l’Européen se demande «ce qu’il peut faire pour le Sud au lieu de s’interroger sur ce que le Sud peut faire pour lui-même.» Cela explique aussi pourquoi, après les attentats de Madrid en 2004, un million d’Espagnols ont marché non pas contre les auteurs islamistes des attentats mais bien contre leur propre Premier ministre et pourquoi, ce qui est pire encore, ils ont considéré des civils espagnols «déchiquetés, proies du fer et du feu», comme les coupables.

Comme l’ont montré les attentats de Madrid et de nombreux autres actes de violence, les musulmans tendent à adopter les comportements les plus hostiles envers l’Occident, avec les Palestiniens en tête des musulmans les plus hostiles. Le fait que les Palestiniens sont confrontés aux Juifs, victimes du pire massacre commis par l’Occident, fait de ceux-là, paradoxalement, le vecteur idéal pour réfuter la culpabilité occidentale. Et pour ne rien arranger, au moment où les Européens se désarment, les Juifs prennent l’épée et la brandissent sans honte.

L’Europe se disculpe des crimes commis contre les Juifs en louant les Palestiniens comme des victimes, qu’importe qu’ils agissent brutalement, et en dépeignant les Israéliens comme les nazis d’aujourd’hui, qu’importe la nécessité pour eux de se défendre. Ainsi donc la question palestinienne a «relégitimé en toute quiétude la haine des Juifs». Les Européens se braquent sur Israël avec un telle intensité qu’on dirait que le sort de la planète se joue «dans un mouchoir de poche entre Tel Aviv, Ramallah et Gaza.»

Et l’Amérique ? «Si l’on se défausse sur Israël du crime de la Shoah, c’est bien de la faute coloniale dont on se déleste sur les États-Unis.» L’excommunication de ses enfants américains permet à l’Europe de se blanchir. Pour sa part, Bruckner rejette cette attitude et, au contraire, admire la confiance et le patriotisme des Américains. «Alors que l’Amérique s’affirme, l’Europe s’interroge.» Il remarque également que, dans les temps difficiles, les damnés de la terre se tournent invariablement vers les États-Unis et non vers l’Union européenne. Pour lui, les États-Unis sont «la dernière grande nation politique en Occident».

Il espère que l’Europe et l’Amérique coopéreront à nouveau car quand c’est le cas, «elles font merveille». Cependant, par son témoignage, Bruckner pointe lui-même le caractère improbable d’une telle perspective.


{ 2 commentaires… lisez-les ci-dessous ou ajoutez-en un }

1 jean claude 1 mai 2010 à 19 h 58 min

ce qui se passe en France est tellement fou que accrochez vous a Jésus,je fais du bénévolat dans une association qui aide les pauvres ,je leur parle ,c est mon role dans un café social ,voila ce que j y entends : »les français sont des racistes ,même ceux qui aident les pauvres ,pourquoi ?quand je demande un lait au café ,ils me servent un café au lait,ce café il l a ici pour 10 cents,un autre on lui a refusé un boulot ,c est du racisme ,dans le même temps dans un quartier a toulouse j ai un ami qui a été chassé par des dealers (menace ,tags sur sa porte on va te tuer),un autre un jeune chrétien subi la même chose actuellement ,et il a peur,les mêmes dealers,au moins une trentaine ,tous sans papiers vendent ouvertement sur une place interpellant les gens dans la rue ,la police laisse faire , c est sous mes yeux aux boulot(je ne lai pas entendu au FN)
escusez moi mais je vais être encore lourd je vous laisse un article montrant que la police désabusée et démotivée ne protége plus les citoyens :
http://www.ladepeche.fr/article/2010/03/28/806163-La-police-ne-m-a-pas-protegee.html#xtor=EPR-1
mon conseil si vous priez 30 minutes priez 2 heures ,l avenir va être rude pour les français ,même les chrétiens

Ce commentaire est-il pertinent? +1 0 -1 0

2 Michel Pierre 2 mai 2010 à 6 h 22 min

Du livre de Pascal Bruckner, je désirerais vous soumettre un court extrait du commentaire qu’en a fait, Bruno Odier Cénat de L’Herm, dans « Polémia ».
« L’Occident et plus particulièrement l’Europe se veulent pacifiques. En Europe, depuis 1945 la violence est devenue tabou. Le culte de l’anti-héros est devenu la norme. La critique est devenue permanente. Non pas une critique qui nous délivre du préjugé mais une critique qui devient préjugé. Toutefois, ici, si l’auteur souligne la responsabilité des idéologies de gauche, il ne descend pas assez dans l’analyse et aurait pu développer les retombées idéologiques et philosophiques de l’autocritique. Dogme de l’idéologie marxiste-léniniste qui n’a cessé de s’attaquer à l’Occident et dont on peut se demander si, là aussi, la raison d’être de cette idéologie n’est pas plus la haine de l’Occident que la « libération des peuples opprimés ». De fait, l’Occident fait constamment son autocritique et organise son procès (stalinien ?) tous les matins. Cela va très loin, car la critique-condamnation de l’Occident s’attaque à son être même et fait le procès de son histoire qui ne pouvait dans sa logique que l’amener aux crimes hitlériens et staliniens.

De toutes les nations, écrit P. Bruckner, la France est celle qui incarne à l’outrance les maladies de l’Europe. A la faute de la collaboration, la France ajoute celle de la colonisation et de l’esclavage et passe donc de repentances en repentances. Cela donnerait droit, à l’égard des étrangers et notamment des immigrés, à l’octroi d’une créance illimitée. Dans cette démarche de culpabilisation, nous Français aurions ainsi une dette à l’égard des ex-colonisés et de leurs descendants. L’immigration ne serait que le remboursement de cette dette. Viennent chez nous des ayants droit avec leur portefeuille de griefs. Il s’agit alors pour eux d’en tirer le plus grand profit. Cela donne lieu à une survalorisation de la victime, ou supposée telle. Se poser en victime c’est se doter du double pouvoir d’accuser et de réclamer. Le fameux devoir de mémoire n’est brandi par les uns que pour susciter le devoir de pénitence chez les autres. Face à la logique mise en place, il n’est plus que des « salauds » et des « justes ». La mémoire devient un instrument politique. Les minorités qui s’honorent du titre glorieux de martyres sont valorisées. S’instaure alors une course au martyre et les privilèges-avantages de notre société sont transférés sur ces minorités. Se crée ainsi un appel d’air pour réclamer et alimenter sans fin le procès de l’Occident. Par ailleurs, cette pratique est contagieuse et incite d’autres « minorités » au sein même de l’Occident à se présenter en plaignantes pour des outrages réels ou imaginaires subis au cours de l’histoire pour des comportements déviants, sexuels ou de toute autre nature…  »

Quant à moi, en tant que chrétien, j’ajouterais que toutes ces analyses, souvent très brillantes, omettent de nous définir l’origine véritable de toutes ces accusations en cascades qui grossissent jusqu’à devenir des « Niagara » de dénigrements des blancs en général, de l’occident en particulier et du christianisme plus spécialement.
Vous ne voyez toujours pas à qui je pense?
Mais de l’Accusateur de Dieu d’abord et des hommes ensuite: Satan.
Il ne pourra jamais tolérer la présence de témoins du Christ, même si imparfaits qu’ils soient. Depuis l’aube du christianisme, il a toujours su susciter des mouvements d’erreurs qui prenaient le contre-pied de l’Évangile et de la divinité de Jésus. A cet égard, il n’est que de consulter les pages de l’histoire de l’Église, pour se rendre à l’évidence.
De toutes les formes de pensées antichrétiennes, elles furent et elles sont innombrables, l’Arianisme fut de loin la forme la plus aboutie et la plus dangereuse de la lutte contre notre Dieu Trin. Après de cuisants revers, cette doctrine se réfugia un temps chez des peuples barbares et se fit un plus discrète.
La naissance de l’Islam consacrera sa résurgence. Et, si vous me passez l’expression, je dirais que tel un diable surgissant de sa boîte, il s’attaquera férocement au christianisme.
Ceux qui connaissent un peu l’histoire, savent la suite: Conquêtes et soumission de pays chrétiens, etc.
Après une longue période d’assoupissement, l’Islam a été réveillé grâce (si j’ose dire) à l’effet conjugué de l’Humanisme (Droit de l’Homme et rejet du Dieu de Jésus) et de ses succédanés que sont entre autres, les sociétés secrètes athées, les différentes formes du Marxisme et les nombreuses entreprises de haine anti-occidentale qui en découleront.
J’ai fait très court. Le sujet mériterait d’être traité de manière exhaustive, tant il est important de le connaître dans toutes ses dimensions humaines, religieuses, politiques, etc.
Et pour faire suite au témoignage de Jean-Claude, nous nous trouvons véritablement aujourd’hui, un peu partout en France, enveloppés d’une atmosphère de haine provenant essentiellement de couches musulmanes d’origines magrébo-africaines.
Et, comme de bien entendu, la ligue patenté des « pleureuses » officielles de gauche ont les yeux de Chimène pour défendre les voyous, « ces pauvres victimes de la colonisation » et se lancer dans des imprécations fausses et haineuses contre notre civilisation judéo-chrétienne.
Satan se frotte les mains, si j’ose l’image. Quant à nous, chrétiens, nous devons appeler de toutes nos forces l’intervention de Jésus, le seul capable de nous conduire dans cette guerre spirituelle. Car il s’agit bien de cela. Lire Ephésiens 6.12

Ce commentaire est-il pertinent? +1 0 -1 1

Article précédent: Positif et encourageant, par Chip Brogden

Article suivant: Pour en finir avec les mythes de « l’éco-catastrophisme »