Le Nouveau Testament contient-il des dogmes? Par Frédéric Godet (1812-1900)

24 lectures, par colibri le 19 février 2010 · 34 commentaires

dans la rubrique Christianisme, Problématiques chrétiennes

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Ndlr : Merci à Claude Royère pour la mise à disposition de ce texte.

Frédéric Godet est bien connu dans le monde protestant évangélique par la qualité de ses commentaires bibliques; plus d’un siècle après sa mort, ils sont toujours réédités et étudiés. Mais il a également écrit, au cours de son long ministère, bon nombre d’articles pour diverses revues théologiques: Le Chrétien Évangélique, L’Éspérance, La Feuille Religieuse, La Revue Chrétienne, Le Bulletin Théologique, The Expositor … Ces journaux sont aujourd’hui disparus depuis longtemps, et les articles de Godet qu’ils contenaient, par conséquent oubliés. Cependant, on s’aperçoit vite en les lisant, que leur valeur reste entière, ou presque. Sans doute la controverse entre le libéralisme protestant et l’orthodoxie évangélique, qui en constituait alors le principal sujet polémique, ne passionne plus le public des églises; et depuis, les deux camps ont appris à vivre en l’état. Mais pour le chrétien toujours heureux d’assimiler toute pensée qui peut glorifier la révélation biblique, il trouvera dans ces documents un aliment substantiel.

A un moment donné dans son service, Godet avait envisagé de venir enseigner à la Faculté de Théologie de Strasbourg; cela ne s’est pas fait, et on peut le regretter en se disant que l’orientation de cette Institution influente aurait alors pris un tour plus évangélique, c-à-d, paradoxalement, plus conforme à l’esprit de la Réforme! (Aux lecteurs qui ignoreraient l’enjeu de cette époque, signalons qu’Auguste Sabatier fut le principal chef de file du libéralisme à la française, et qu’il a eu une responsabilité prépondérante dans ce que sont devenues les Facultés protestantes de Paris et de Strasbourg.)

Dans l’article suivant, proposé comme exemple, on prêtera particulièrement attention aux dernières paroles relatives à l’avenir spirituel de l’Église Réformée de France. (Godet avait pour cette partie du Corps de Christ, une grande attention et tendresse, qui lui venaient de la conscience qu’il gardait de ce que Neuchâtel devait aux réfugiés protestants français. Le rayonnement spirituel extraordinaire de cette ville commence, en effet, avec l’arrivée de Guillaume Farel). Les craintes de Godet semblent avoir été, hélas, trop prophétiques: «Après que la France a autrefois manqué à l’Evangile, ce serait maintenant l’Evangile qui manquerait à la France. En vérité, cette seconde tragédie serait plus triste encore que la première…» Chacun ressentira tout ce que cette réflexion contient de poignant.

Connaître la production polémique et apologétique de Godet aide encore à comprendre pourquoi, malgré sa notoriété en tant qu’exégète, il ne s’est jamais attiré la sympathie des intellectuels protestants francophones. A contrecœur, ils reconnaissent sa réputation pour aussitôt essayer, par des efforts, un peu dérisoires, de la ruiner. Quant au chrétien véritablement évangélique, qui se réjouit de la vérité, il ressort presque toujours de la lecture de ce docteur de l’Église, fortifié, et baigné de cette lumière qui éclaire tout homme en venant dans le monde.


J’ai sous les yeux trois assertions qui donnent à penser, non pas précisément sur le fond des choses, mais sur l’état actuel des esprits dans les Eglises protestantes de langue française.

«Loin d’être une norme infaillible pour tous les temps, écrit M. Astié, la Bible raconte simplement les faits, sans prétendre à la moindre ombre d’autorité… Malgré l’unité du souffle religieux, elle est un recueil des livres les plus disparates… Renonçons franchement à toute autorité extérieure infaillible.»(Evangile et Liberté, 26 décembre 1890.)

«Pour nous, dit M. Dandiran, un passage de l’Ecriture sainte n’est pas un argument suffisant. Je mets à la base de ma conception la vie que je reçois de ma communion avec Jésus-Christ;… l’Ecriture existe pour nous à titre de document d’une extrême importance, mais non comme une dogmatique toute formulée à admettre à la lettre. Je garde une liberté vis-à-vis de ces formules 41.»(Evangile et Liberté, 5 septembre 1890.)

«On dit que les dogmes produisent la religion, écrit M. Sabatier; c’est la religion qui produit les dogmes, comme un arbre les fleurs et les fruits…  Le principe des dogmes des religions de la nature est la révélation de la nature. Le principe des dogmes chrétiens est la révélation de Dieu et d’une vie supérieure dans l’apparition historique de Jésus-Christ… Seulement, il s’agit de savoir si la révélation de Dieu a consisté en dogmes et en formules dogmatiques.… Non. Mais Dieu, en entrant en commerce et en contact avec l’âme humaine, lui fait faire une certaine expérience religieuse, d’où ensuite, par réflexion, le dogme est sorti.… Les dogmes sont l’effort soutenu et progressif de la conscience religieuse se rendant compte à elle-même de son propre contenu.… L’erreur de l’orthodoxie est de vouloir arrêter cette incessante métamorphose.» M. Sabatier n’hésite pas à appliquer cette notion de la naissance du dogme et de sa transformation inévitable aux enseignements des apôtres et de Jésus-Christ lui-même. Ainsi, l’idée de l’expiation, celle de la Trinité, celles de l’Ascension et de la descente aux enfers, celle du diable, tout «le scénario de l’eschatologie dans les derniers discours de Jésus» tout cela est entendu par nous autrement que par nos pères: «Le fleuve coule.» Et pour ne laisser aucun doute sur sa pensée, M. Sabatier ajoute: «Sans rien ôter au caractère normatif de la conscience morale et religieuse», ni à la valeur de ses paroles, on est bien obligé de reconnaître que, si son apparition eût eu lieu en Inde ou en Chine, la première forme de l’Evangile eût été tout autre.»(De la vie intime des dogmes, 1889.)

A première vue, on est tenté de ne voir dans ces déclarations qu’une énergique protestation contre la tendance intellectualiste, qui, depuis le temps où saint Jacques écrivait son épître, jusqu’à nos jours, a trop souvent stérilisé la piété chrétienne. Mais en y regardant de plus près, il est difficile de ne pas reconnaître dans ces jugements, malgré tout ce qu’ils ont certainement de fondé, les traces de ce scepticisme profond dont est atteinte la pensée du siècle, et qui, s’il venait à prévaloir, réduirait bientôt l’Eglise à une impalpable poussière et ne laisserait subsister du christianisme, ou du moins du protestantisme, qu’un souvenir.

C’est cette conviction qui me met la plume à la main. Je traiterai dans ce premier article la question de savoir s’il y a, oui ou non, des dogmes enseignés dans le Nouveau Testament, et quel est leur rapport avec les faits de l’histoire biblique et avec la vie religieuse. Le second article sera consacré à l’étude de l’autorité qu’ils ont à exercer sur la pensée chrétienne.

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1 Carole 5 mars 2010 à 2 h 03 min

Oui, Colibri,
Il y a d’une part tout un éventail de mets très différents mis à disposition, depuis les plus nourrissants aux plus empoisonnés qui seront d’abord choisis puis avalés.

Et de l’autre côté, il y a les coeurs qui vont les manger…..sachant discerner ou pas si c’est mangeable.

Cependant, il peut aussi arriver que même le plat le plus nourrissant rempli de la vie d’ En-Haut, n’ait aucun effet sur le coeur, passant tout droit à  »la trappe », lorsque celui-ci n’est pas bien disposé en de bonne terre.

D’ailleurs, n’y a-t’il pas un grand nombre de coeurs qui se nourrissent des Ecritures inspirées, mais qui, pourtant, au lieu de croître et de grandir, se dessèchent et se ratatinent ?

Est-ce normal qu’après des années de  »vie chrétienne » on se retrouve comme au point de départ avec les mêmes défauts qui sont toujours là, défauts qui nous bousillent la vie et celles de notre entourage ?

Est-ce normal d’être encore impatient, colérique, de riposter avec de l’artillerie lourde chaque fois qu’on est  »attaqué » ? Est-ce normal d’être en état de jalousie, de rivalité, d’animosité, de disputes, d’envie, de querelles etc…?

Les Ecritures nous disent que  »ceux qui commettent de telles choses n’hériteront pas le royaume de Dieu » ( Gal. 5 : 21 )

Personne ne peut se changer lui-même, même en se forçant, c’est impossible.
Cependant, tout devient possible lorsqu’on reconnaît que l’on n’y arrive pas, allant humblement aux pieds du Seigneur pour lui demander pardon.
Lui demandant d’agir dans notre vie.
C’est dans l’abandon constant et la confiance, en Le laissant faire, qu’ Il accomplit et nous transforme.

Et c’est alors que nous voyons avec émerveillement ce qu’ Il produit en nous, dirigeant nos coeurs vers ce dont nous avons besoin pour grandir et nous fortifier, pour donner aux autres en les aimant.

Par exemple, un matin, Il nous dirigera vers un mets succulent de Godet, un autre jour, vers une entrée savoureuse de Spurgeon, à un autre moment vers un morceau d’édification de Kelly soigneusement choisi, un soir, vers le texte d’un frère ou d’une soeur, ou même encore, vers un article anodin de journal dans laquelle une simple phrase nous parlera particulièrement et profondément.

Le Seigneur prend soin de chacun de Ses enfants, leur donnant ce dont ils ont particulièrement besoin. Besoin comblé qui ne sera pas pareil demain, ni forcément le même pour l’autre enfant.

 » Recommande ton sort à l’ Eternel, mets en Lui ta confiance, et Il agira. » ( Psaume 37 : 5 )

Comment le Potier pourrait-il façonner un vase merveilleux et utile pour Sa gloire, si la masse d’argile n’est pas totalement abandonnée entre Ses Mains….?

2 colibri 4 mars 2010 à 11 h 15 min

Carole,
Ce que tu dis est juste concernant le fait qu’il y en a pour tous les becs pour peu que les oiseaux soient exercés à discerner ce qui est nocif de ce qui ne l’est pas, mais cela aussi s’apprend n’étant pas inné comme le reste; et il faut le dire cela passe aussi par des erreurs d’appréciation dans ce que nous acceptons de manger parfois par manque de discernement parce que nous ne sommes pas encore des adultes ayant les sens exercés à cela.
Il y a malheureusement des gens qui ayant eux même mangé ouvertement de la nourriture empoisonnée en en faisant manger bcp de petits oisillons innocents aux temps où ils étaient persuadés qu’il s’agissait là de bonne nourriture; et qui aujourd’hui voudraient s’en prendre tout azimut à tous les petits qui mangent encore de la nourriture infectée à un degré parfois bien moindre que ce qu’ils ont été eux même capables de manger en le trouvant délicieux. Ils oublient le chemin parcouru eux mêmes et s’érigent derechef en donneur de leçons d’hygiène alimentaire irréprochable. Mais là n’est pas le sujet.
Je crois réellement qu’il y en a comme tu le dis pour tous les becs; on le voit bien et comme le dit aussi Jean Luc: si j’ai bien saisi nous sommes quelque part influencés par notre environnement dans notre façon de marcher et de manger etc. Cela m’a toujours impressionnée à l’analyse. Et cela donne parfois aussi que les gens sont toujours persuadés que les maîtres qui les ont formés et grâce auxquels ils ont appris à marcher et ont grandi, sont les meilleurs parfois même à l’exclusion de tous autres. .

Si j’ai passé ce texte de Godet (celui que j’aurais aimé passer aussi est celui sur le Cantique des cantiques mais il est un peu long et je n’ai pas osé sachant qu’on n’aime pas que ça soit long si si je commence à entraver ça!), c’est parce que je découvre cet auteur profond que le monde évangélique connait peu et qui gagne pourtant à être connu.
Ce n’était pas pour le mettre en concurrence avec un autre ou d’autres. Il y en a beaucoup d’autres , que chacun garde donc le sien il n’y a pas de danger car Godet et les autres sont morts ou mourront mais Dieu est et demeure vivant amen! Et Il agit encore aujourd’hui pour insuffler une dynamique de l’expression de sa pensée à l’Église dans la continuité de ce qui a été donné de juste par ceux qu’il a utilisé dans le passé.
Je précise « ce qui a été donné de juste » car je considère que chacun qui a été utilisé par Dieu pour l’édification a reçu de Dieu une part qu’il devait donner, le problème est venu quand ils sont allés plus loin et ce problème s’est amplifié quand des hommes se sont rassemblés autour de la pensée de ces hommes pour la figer en pensée complète de la révélation de Dieu alors qu’il ne s’est jamais agi que d’étincelles de lumière sur la révélation globale de la Parole tel que le peuple de Dieu était capable de recevoir à ces moments là.
Et aussi il convient de ne pas perdre de vue ce que disait Scarron à juste titre concernant le fait que quand Dieu a utilisé une personne et même les premiers apotres, il l’a fait au travers de la propre personnalité de cette personne ce qui signifie que nous y retrouverons aussi forcément un peu de lui de son caractère et Jean Luc l’a aussi dit si je me trompe pas.

Nous viendrait il jamais à la pensée aujourd’hui que la Réforme opérée était complète et totale et que tout ce que a dit et fait Luther était juste? Certainement pas surtout quand nous voyons ce qu’est devenu la Réforme aujourd’hui ! l’Église n’était-elle pas censée toujours se réformer jusqu’à la venue du Seigneur?
Je crois que tous ceux qui se figent autour de la pensée d’un homme utilisé par Dieu en son temps, se disqualifient pour recevoir la pensée de Dieu qui continue à être dévoilée aux hommes dans le temps jusqu’à la venue du Seigneur. Et on le voit bien : tous les mouvements successifs ont refusé ce que Dieu donnait par après parce qu’ils s’étaient figés autour de l’instrument utilisé par Dieu et non autour de Dieu qui est en mouvement comme les roues de son trône nous l’indiquent .

Mais de même et là je rejoins tout à fait Scarron , régulièrement on a aussi vu les générations suivantes rejeter avec dédain et mépris ce qui avait été donné dans le passé sous prétexte que ce n’était pas ça, que ce n’était que du petit lait voir e de la bouillie pour petits chatons maigres.(Bon sang que l’église puisse donc aujourd’hui au moins boire du même petit lait que ce que certains buvaient dans le passé! elle en aurait des muscles spirituels bien plus solides que ce que on peut en voir ici ou là au lieu des chrétiens « flagada maman bobo » que l’église contemporaine a fini par produire à bien des égards bourrés qu’ils sont d’hormones de croissance artificiels qui ont fini par lui déstructurer la colonne vertébrale et les membres.

Alors bien sûr que c’était pas que ça! je veux parler de ce qui a été reçu dans le passé concernant la connaissance de Christ pour lui être rendu conforme, mais c’était « ça », aussi pour la part qui aura été juste dans ce qui a été donné.
Je trouve terriblement infantilisant la tendance à vouloir figer la Vérité dans la mangeoire exclusive de l’oiseau instructeur qui nous a nourri personnellement; quel ethnocentrisme spirituel!
Mais c’est bien ça « moi je suis de Paul il est plus beau que ton Appolos : t’as pas vu ses muscles ? il faut en construire des tentes pour en avoir! le tien en a construit combien?
Alors bien sûr on dira que Godet n’est pas « reconnu  » dans nos milieux et moins connu que d’autres et c’est vrai; mais bien entendu puisqu’il n’a pas chanté dans le sens de la volée. C’était d’une certaine façon un anticonformiste de la pensée religieuse ambiante et voilà bien ce qui m’a plu chez lui pardonnez moi je ne suis pas christo-anarchiste mais quand même je l’aime pour ce côté là un peu « jtbouscule gentiment ton interprétation traditionnelle confortable ».
Alors il est vrai que nous n’aimons pas. Et comme le dit Scarron j’ai aussi remarqué que généralement nous aimons que ce que nous avons toujours cru soit vrai. Mais pourquoi? Notre vie spirituelle serait elle donc fondée sur l’une ou l’autre des interprétations de la Parole ? autrement dit sur une école de pensée? voilà bien qui serait dommage et hautement dommageable pour le peuple de Dieu!
Mais c’est malgré tout la vérité de ce qui se passe trop souvent et dont nous avons ici même sur ce blog un exemple fréquent et qui nous pousse parfois à nous battre à coup de becs très violents souvent au nom de vulgaires morceaux de grains dont il n’est pas dit que certaines parties soient forcément de nature à être bien digérées par l’estomac, bile ou pas bile.

J’ai passé ce texte de Godet en grande partie à cause de ce que résume si bien un portrait de lui que j’ai trouvé sur le site sentinellenehemie qui dit entre autre ceci :

« Frédéric Godet restera surtout connu dans l’histoire du protestantisme comme le champion de l’orthodoxie évangélique face à la haute critique allemande, qui prétendait démythifier la Bible, en la vidant de ses miracles, et en lui ôtant toute crédibilité historique. Après un tel panégyrique, on s’attendrait à ce que cet écrivain soit lu et médité de tous les pasteurs français, qui ont souvent du mal à trouver de bons ouvrages écrits dans leur propre langue : il n’en est rien ; l’absence de réédition de ses commentaires le montre. C’est là un fait qui s’explique sans peine, sinon sans tristesse : Godet n’est pas aimé des protestants qui le trouvent trop évangélique, et il n’est pas aimé des évangéliques qui le trouvent trop protestant. En termes plus explicites, les protestants libéraux tiennent à se démarquer d’un auteur qui affirme sans concession la véracité de la Bible dans ses récits miraculeux ou historiques ; quant aux évangéliques, ils ne supportent guère la candeur intellectuelle, dont nous parlions au début, lorsque celle-ci s’oppose à leurs interprétations traditionnelles des textes ; l’érudition et l’intelligence de Godet s’accordent mal avec leur conception de la piété. En fait, Godet avait déjà eu de son temps à combattre cette même double opposition : le libéralisme protestant qui vise à ruiner l’autorité divine des Ecritures, mais également un piétisme étroit, incapable de nuances, et qui a depuis si profondément affecté le monde évangélique. »

Je n’ai pas tout lu de Godet c’est bien loin d’être le cas je n’ai par exemple pas lu ses commentaires de lettres de Paul et il n’est pas dit que tout ce qu’il a écrit me plaira forcément; mais ce que j’ai lu aujourd’hui je trouve pas mal du tout. En fait j’aime sa façon d’aborder les choses en profondeur et j’apprécie cette profondeur que je pense lui venir du Seigneur pour l’édification de Son Église.
A cause de cela je ne crois pas me tromper en disant que Dieu l’a utilisé pour être une pierre d’importance dans Sa maison; il n’est pas et ne sera pas la seule mais il en est une qui gagnerait à être connue puisque de toutes façons il ne l’est que peu.

Comme Jean Luc l’a dit :
« Ce qui nous permettra d’entrer, chacun pour notre part, dans cette « liberté glorieuse des enfants de Dieu » qui n’a rien à voir avec le conformisme religieux, mais qui se rapprochera davantage de la diversité des ramages des oiseaux qui chantent la gloire de Dieu de façons infiniment varié. »

Car ce qui cause aussi bcp de dommages dans l’église est le conformisme religieux : notre formidable esprit de clocher évangélique, cette tendance à vouloir que tous les oiseaux de la forêt chantent le même chant que nous; obligé : c’est le plus beau puisque c’est celui que nous chantons nous mêmes n’est ce pas?
Mais j’aime l’harmonie d’une chorale comportant des voix différentes : soprano alto basse ténor voire baryton; d’ailleurs n’est ce pas la particularité d’une chorale?

3 Jean-Luc B 4 mars 2010 à 8 h 40 min

Colibri et Scaron,

Vos réflexions imagées m’intéressent, car elle rejoignent quelques-unes de mes interrogations concernant les relations incontestables qui existent entre l’Esprit (qui par principe échappe à nos sens) et les choses visibles et audibles au milieu desquelles Il travaille encore aujourd’hui…

Vous vous fondiez sur les similarités qui existent entre les oiseaux et nous pour essayer d’imager vos pensées, mais nous sommes aussi obligés de constater qu’il existe néanmoins une différence fondamentale dans les procédés de transmission du savoir. Car les humains arrivent à le communiquer par des écrits, ce que le reste de la Création animale est incapable de faire.

Personne n’a vu un rossignol déchiffrer une partition de Beethoven ou de Chopin et nous l’interpréter sans erreurs, pas plus qu’on ne l’a vu composer et transmettre une symphonie pour choeur et orchestre. Alors que l’invention de l’écriture a permis une fixation de la pensée qui lui donne la possibilité de traverser les siècles sans altérations majeures, aucun oiseau ne peut nous dire avec exactitude ce qu’était précisément le chant de ses aïeux. Cette réalité étonnante de la transmission scripturaire humaine nous sépare donc radicalement du reste du règne animal.

Mais il est bien possible que le Créateur n’ai pas poursuivi les mêmes objectifs en créant les uns et les autres. La spontanéité instinctive des oiseaux, (tout en nous apportant de bonnes leçon de confiance que l’Écriture nous donne en exemple), ne nous permettra pas à elle seule de comprendre et de saisir la pensée infiniment variée de Dieu à notre égard. La capacité de réflexion abstraite des humains les rend apparemment plus libres dans leurs actions que la programmation instinctive des animaux. Plus libres, mais plus responsables aussi ! Devant le tribunal de Christ, ce ne sont pas des animaux qui seront jugés, mais seulement les humains, qui seront considérés comme responsables de leurs pensées et de leurs actes, sinon leur condamnation, ou leur récompense, serait injuste.

Ce qui m’a toujours étonné, c’est que Dieu a conçu une sorte de « distance » (en terme de temps et d’éloignement) entre la connaissance et nous-même. Il semble pourtant bien que nous ayons dans le cerveau et au fond du coeur tous les circuits programmés pour les comportements futurs, mais nous n’y avons pas accès directement.

Dieu a fait en sorte que sous devions apprendre une grande partie de nos comportements par les gestes et les sons de ceux qui nous entourent (comme tous les êtres sociaux) et que ce n’est qu’après ces apprentissages fondamentaux qu’il nous sera possible de faire des choix personnels. De l’état d’apprentissage de l’enfance, nous parviendrons ainsi à la stature d’adultes, responsables de leurs réflexions et de leurs actes.

Par exemple, le « test de la marche » qui est effectué à la maternité dans les heures qui suive la naissance, nous montre biens que les « drivers » de la marche sont déjà installés dans le « disque dur » de notre cerveau bien avant que nous ayons intégré l’idée même de nous tenir sur nos deux pieds pour nous déplacer. Néanmoins, pour pouvoir pleinement en profiter, nous savons tous qu’il nous faudra passer par un apprentissage visuel (voir nos parents marcher) mais aussi laborieusement personnel, pour arriver à véritablement prendre possession de ce que nous avons pourtant déjà au départ dans nos circuits neuroniques. La Bible nous parle d’héritage dans lequel il nous faut entrer pour en prendre possession…

Essayer de tenir sur deux pattes, avec toutes les chutes et les relèvements que cela comporte, n’est pas une mince affaire, et nous permet aussi d’expérimenter toute une série de sentiments et d’émotions qui donneront une habillage unique à notre propre façon de marcher. Depuis le sens de l’observation (« comment mes parents font-ils pour tenir debout? »); le conformisme (« je vais les imiter »); en passant par l’espérance (« je dois pouvoir y arriver aussi ! »); l’apprentissage de la gestion de la douleur (avec ces chutes à répétition sur le sol, les coins de meubles et les escaliers…); le désespoir (« c’est trop dur, je n’y arriverai jamais! »); mais aussi l’expérience des encouragements des proches, pour en arriver enfin à la joie de l’accomplissement (« ça y est ! Je sais marcher comme un grand ! »).

Nous retrouvons les mêmes procédés d’apprentissages pour beaucoup d’autre aspects de nos vies, comme le langage, la lecture et l’écriture, la musique, la danse, la cuisine, etc…

Pour commencer, nous prononçons des sons mal articulées, puis nous faisons attention à la prononciation, nous écrivons des lignes et des lignes de « a », puis de « b », en minuscules et en majuscules; nous répétons des gammes pendant des heures, pour qu’enfin, lorsque nous avons appris les bases, nous devenions capables d’improvisation tout en restant dans le cadre des règles apprises (de langage, d ’écriture, et de solfège…). Il me semble que nous voyons la même chose dans les apprentissages spirituels.

Dans cette vision de la transmission du savoir (que nous avons en nous, mais qu’il va nous falloir intégrer par toutes sortes de lectures, de partages et d’apprentissages), il nous est plus facile d’admettre l’utilité des « docteurs de la Parole ». Ce gens doués par Dieu pour saisir le sens spirituel caché dans le Écritures Inspirées, sont un peu comme le grammairien pour la langue française. Il n’est pas le concepteur du langage, mais il en découvre les lois et les systématise pour permettre à d’autres de ne pas faire de fautes de langage, de conjugaison ou d’orthographe.

Bien sur que chaque « docteur de la Parole » nous transmet en même temps une partie de sa « touche » personnelle (Paul ne s’exprime pas comme Jean, ni comme Pierre, même si tous écrivent en grec), mais s’il est vraiment inspiré par Dieu, il nous transmettra en même temps cette « liberté de l’Esprit » qui n’impose pas des comportements, mais encourage à la réflexion et la pratique personnelle de la foi.

Ce qui nous permettra d’entrer, chacun pour notre part, dans cette « liberté glorieuse des enfants de Dieu » qui n’a rien à voir avec le conformisme religieux, mais qui se rapprochera davantage de la diversité des ramages des oiseaux qui chantent la gloire de Dieu de façons infiniment varié.

4 Carole 4 mars 2010 à 5 h 34 min

Frédéric Godet ? William Kelly ? Spurgeon ?
Il y en a pour tous les becs, chacun picorant avec appétit son plat préféré.

Finalement ce qui entre dans le bec ne va-t’il pas dans le ventre pour être digéré puis est jeté dans les lieux secrets ?

Par contre, n’est-ce pas plutôt ce qui sort du bec, ce qui vient des profondeurs du coeur qui est à considérer ?

Il nous reste alors à nous abandonner humblement au Maître des petits oiseaux, Lui faisant totalement confiance, et c’est certain, Il nous donnera la nourriture qu’il nous faut…

5 Scarron 3 mars 2010 à 23 h 28 min

@Marc.B.G.

Je vous remercie de cette citation de William Kelly, à laquelle je souscris bien évidemment : connaître Christ doit être le but de notre étude de la Bible ; et cette connaissance n’est réelle que si l’Esprit Saint reste le professeur invisible et ultime qui guide notre pensée.

Quant aux professeurs visibles et faillibles, il nous faut savoir trier dans leurs enseignements, afin de garder le meilleur de leur menu, et de rejeter la partie gâté. Quand ils sont morts depuis un siècle, nous n’avons guère besoin d’un don de discernement particulier, puisque le temps révèle impitoyablement la différence entre les matériaux précieux et les périssables.

De Kelly restent de beaux joyaux d’édification, dans ce genre particulier aux Plymouth Brethren, (celui de C.H.Mackintosh par exemple, plus connu en français). Sa paille, son bois, et son foin auront été cet entêtement attristant avec lequel il défendait les étroitesses et les erreurs manifestes de Darby. Déjà de son vivant, Spurgeon écrivait de lui :

« It is a pity that a man of such excellence should allow a very superior mind to be so warped; Kelly is a man who, born for the universe, has narrowed his mind by Darbyism. » Pour sa mémoire, il n’est pas nécessaire de traduire ici.

Je dirai que ce reproche s’applique généralement à tous les écrivains du 19° de l’école Plymouthiste : à première lecture on se trouve ébloui de l’ingéniosité des rapprochements, admiratif de profondeurs insoupçonnées, et un peu intimidé du ton solennel de l’écrivain. Mais à seconde lecture on s’aperçoit du caractère souvent artificiel de cette exégèse, son brillant lui vient non du texte, mais de l’esprit du commentateur.

Or une difficulté c’est que nous avons tous tendance à croire que quelque chose est vrai, parce cela nous plairait que ça le soit, surtout si nous l’avons trouvé nous-mêmes. Mais la vérité ne se plie pas à nos caprices, elle se passe de nos embellissements pour être belle.

Tenez, c’est un peu comme votre histoire de colombe. Ainsi elle n’aurait pas de bile ? comment fait-elle alors pour digérer ? La réalité, c’est que les colombidés n’ont pas de vésicule biliaire, mais leur foie produit bien de la bile, suc indispensable à l’assimilation des graisses. Disons alors, pour sauvegarder la beauté de l’illustration sans sacrifier la vérité, que la colombe, animal pur, n’accumule pas sa bile. Je tâcherai de l’imiter.

Cher Marc.B.G, parmi les colombidés, on compte aussi les pigeons. Mais vous avez raison, ce n’est ni à eux ni aux corbeaux, qu’il nous faut ressembler.

Cordialement,
Scarron.

6 colibri 3 mars 2010 à 21 h 15 min

Merci Scarron pour cette réponse que je trouve intéressante et édifiante sur plusieurs points sur lesquels je n’ai pour le moment pas le temps de revenir. Mais je le ferai peut être à l’occasion..

7 Marc B. G 3 mars 2010 à 20 h 38 min

à l’ attention du frère Scarron.

Aucun homme n’est la mesure de toutes choses, si ce n’est le Seigneur Jésus-Christ, parce que seul Il est la vérité.

J’ aimerais simplement vous citer un homme, docteur connu et reconnu du 19° siècle , interprétant les livres bilbiques selon les règles de l’ herméneutique. Ses commentaires exégétiques ont édifié beaucoup de croyants et je me compte parmi eux.
.
Je le cite:
 » Pour interpréter l’Écriture nous avons besoin d’une puissance
et d’une sagesse supérieures à la notre.
Nous ne pouvons pas la comprendre en forçant la serrure : il faut la clef; or c’est la grâce qui la donne en Christ tel que la Parole
et l’Esprit de Dieu nous Le montrent.

Si vous avez Christ par la foi, vous avez déjà la clef.
Appliquez-Le avec foi à la Bible,
et le Saint-Esprit vous rendra capable de la comprendre.
Ce n’est pas une question d’esprit supérieur ou de grande connaissance, car beaucoup de gens instruits se sont montrés insensés dans leurs erreurs.

Un saint tout simple, qui ne connaît rien de plus que sa langue maternelle, peut comprendre la Bible s’il se soumet en toute simplicité au Seigneur, et met sa confiance en Son amour.
C’est ce que produit l’ Esprit de Dieu :
ceci, et ceci seul, rend les hommes humbles, en leur donnant
une entière confiance en Dieu et en Sa parole, rejetant loin tout ce qui obscurcit, égare ou prétend dominer leur esprit. »
William Kelly:

nota bene
Comme vous excellez dans la métaphore volatile, je vous exhorte, au sujet des théologiens, à ne pas vous ‘faire de bile’ comme la colombe à laquelle nous nous devons de ressembler. Car la colombe n’en possède pas contrairement aux corvidés.
QLSVB

8 Scarron 2 mars 2010 à 20 h 12 min

Il y a malentendu Colibri : je n’ai pas dit qu’un oiseau qui chantait juste avait forcément volé sa partition à un autre ; mais qu’un oiseau qui prétend n’avoir reçu d’autre enseignement que sa lecture personnelle de la Bible, sans aucun autre apport fraternel, chante en général faux, et que quand il chante juste, il est facile de reconnaître qu’il a emprunté son refrain à d’autres. Cela est d’autant plus cocasse que cette espèce d’oiseau farouche serine toujours la même rengaine, d’un ton grondeur et faux :

« Anathème, sur tout volatile diplômé d’une école de musique ! que son oreille soit un cloaque souillé par l’enseignement de maîtres pervers qui ne sont que de simples oiseaux ! de son gosier ne sortent que des pensées d’oiseaux ! Pour moi je n’ai fait nulle autre école que celle de l’Esprit. »

Mais qu’il advienne que ce spirituel phoenix, tant dédaigneux de nos écoles forestières, obtienne la moindre petite distinction, études supérieures ou passage à la grande caquetterie télévisée, et il est le premier à le faire savoir. Oubliée la rengaine ! Hélas Colibri, je dois confesser que nos pestes aviaires sont aussi tenaces que celles des hommes. On comprend alors que toute la Création soupire après la révélation des Fils de Dieu.

Pour revenir à Godet, que tu as l’air d’apprécier, il se situe à l’opposé de ceux qui méprisent l’étude des commentateurs précédents. Si un pianiste te disait : Bach ? qui c’est ce gars ? Chopin ? jamais rien joué de lui ! Beethoven ? c’est nul ! Scott Joplin ? Ah oui, j’aime bien un morceau de lui, mais j’arrive pas à le jouer. Tu pourrais penser que ce pianiste est doué dans son propre style, mais tu ne le choisirais sans doute pas comme professeur de piano. Il en va de même dans l’Eglise, celui qui ne connaît rien ou ne veut rien connaître de ce que l’Esprit de Dieu a inspiré à ses prédécesseurs ne peut pas être un docteur. Si Godet a pu produire une interprétation originale du Cantique des cantiques, c’est parce qu’il a d’abord pris connaissance de ce qu’avaient écrit auparavant les autres. Ce serait au contraire en restant ignorant qu’il aurait couru le risque de simplement réproduire une interprétation déjà trouvée. De même en musique tout compositeur qui marque son temps pratique d’abord les maîtres, et leurs méthodes, avant de trouver sa voie.

La comparaison est évidemment déficiente par le fait que la musique se conçoit plutôt comme une création arbitraire, tandis que la Bible est donnée d’avance et que la tâche du docteur consiste à saisir et exposer la pensée de Dieu. Mais par un autre côté elle est exacte parce que Dieu n’a pas voulu tout révéler dans l’Ecriture, comme s’il avait donné une suite de définitions et de théorèmes. Mais prophéties, paraboles, allégories… laissent encore de la place pour le travail de la pensée et du coeur, et donc pour la composition de chants personnels.

Se pose alors la question, il est vrai, de savoir dans quelle mesure ces chants personnels sont justes. C’est-à-dire d’apprécier en quoi ils ont saisi plus ou moins parfaitement la pensée de Christ. Nous savons que jusqu’au jour où il viendra, nous voyons obscurément comme dans un miroir la partition divine (déjà essayé ça de jouer une partition dans une glace :sad: ) ; et que par conséquent nos chants n’ont pour le moment ni pureté, ni exactitude absolues. Nous marchons cependant vers le terme assuré ou la chorale des oiseaux célestes et des anges n’en formera plus qu’une, à la louange éternelle de l’Agneau.

En attendant, la justesse des chants est finalement laissée à l’appréciation du public. On jase dans la ramée, et c’est rassurant, sinon je trouverai ces bois un peu sinistres.

Scarron.

9 colibri 2 mars 2010 à 17 h 11 min

Bonjour Myriam,
L’éclairage que tu apportes sur le destin du Rossignol et son apprentissage nécessaire du chant est très parlant et fort intéressant.
C’est vrai que nous avons généralement le réflexe de reproduire les chants que nous entendons, et c’est normal car fait partie des choses voulues de Dieu pour notre éducation.

Mais je crois aussi qu’une fois qu’un oiseau a appris à chanter il est en mesure de chanter son propre chant.
Ce que je veux dire, c’est que si le chant d’un oiseau est le chant de son espèce, j’espère qu’au moins la mélodie peut varier, sinon quelle monotonie dans la nature!
Quand tu dis Myriam, que les petits Rossignols apprennent à chanter, j’entends par là qu’ils apprennent à utiliser leur organe vocal tout en se laissant aussi former l’oreille.
Mais à mon avem, cela ne peut signifier que le chant qu’ils chantent soit forcément le même qu’ils ont appris.
Comprends moi : si mes parents m’apprennent à marcher, je ne marche certes pas comme eux! et c’est pareil pour la parole et la nourriture. En réalité, ils m’ont appris à utiliser les organes dont j’ai été dotée pour que je fonctionne au temps prévu comme Dieu l’a voulu pour moi. Et c’est pareil pour les oiseaux et les hommes n’est ce pas? Si ils ont bien appris avec de bons instructeurs à bien utiliser ces organes, ils font de très belles vocalises sinon c’est la catastrophe pour les oreilles. Et en ce sens bien entendu, ce chant n’est pas inné c’est évident. Et un bon apprentissage intègre ainsi le fait d’être attentif aux chants de bons instructeurs.

Mais je crois néanmoins que chaque oiseau peut avoir une empreinte vocale personnelle donnée par Dieu.
Le chant du Rossignol est si complexe en lui-même (il semble qu’on a dénombré dans ce chant entre 120 et 260 séquences différentes), que je doute qu’on puisse dire que si un Rossignol chante juste c’est qu’obligatoirement il répète exactement un chant qu’il a entendu chanter par un autre.
Bien entendu Scarron tu as compris qu’ici je fais référence à ton post..!
Bien entendu, il a besoin d’un bon professeur mais comme tu le dis c’est pour apprendre à chanter « juste » mais certainement pas pour se contenter de reproduire toute sa vie le seul même chant de celui qui lui a appris à chanter! M’enfin! Sinon il ne s’agirait plus d’un rossignol Scarron mais plutôt d’un perroquet!

Alors d’ok avec toi que Luc, Paul, Jean ainsi que Pierre, Jacques et même l’auteur de l’épitre aux Hébreux (merveilleux et profond livre inspiré dont il aurait été dommage d’être privés!) sont nos indispensables professeurs mais lorsque tu dis que le Seigneur a donné des répétiteurs appelés Docteurs pour exposer les méthodes de ces premiers instructeurs, et surtout lorsque tu dis que Godet en est un, j’ai peur de ne pas te suivre : je me demande si tu mesures à quel point cette affirmation n’est pas tout à fait exacte.
Non pas ce que tu dis vis à vis de Godet, mais l’impression restrictive que laisse cette phrase concernant « les ministères donnés par Dieu » pour soutenir l’édification de Son église (ils sont d’ailleurs « 5″ pour que l’Arche du Salut soit solide et non pas bancale ou déséquilibrée).
Vois-tu Scarron, justement si je me base sur Godet, je me dis qu’il est allé bien plus loin que ce que dis du ministère de Docteur : il ne s’est pas contenté (comme tu as dit) « d’exposer les méthodes » de Luc Jean et Paul n’est ce pas? Il est allé jusqu’à « mettre en lumière » des vérités qu’ils n’avaient pas expressément dites mais qui sont malgré tout exposées de façon sous-jacente dans la Parole. Et il n ‘est pas le seul c’est le cas de tous ceux que le Seigneur a utilisé ou utilise encore pour l’édification de Son Église, qu’on les reconnaisse comme tels ou non Dieu n’ayant pas besoin de notre approbation pour ça..

Par exemple, voyons un texte de Godet que j’aime particulièrement, c’est son éclairage sur le Cantique des cantiques qu’un ami m’a fait découvrir un jour : Magnifique, sublime ! Une vraie nourriture pour l’esprit. Et tu verras qu’en ce qui concerne Godet tu n’aurais pas raison de dire :
« Quand ils chantent juste, ils répètent en réalité, sans le dire, un chant piqué à un autre oiseau. C’est juste un constat. »
Tu vois Scarron, il ne m’est pas venu à la pensée que cette merveilleuse mélodie sur le Cantique des cantiques était venue à Godet pour l’avoir entendue d’un prédécesseur; d’ailleurs en y réfléchissant je ne le crois pas du tout; de même que je pense que Godet n’avait pourtant reçu là qu’un des 2 « vrais » aspects de cette merveilleuse partition qui concerne à la fois les 2 alliances du début à la fin de ce texte.
Personnellement dans ma lecture de ce livre, je n’avais discerné que le second aspect de la vraie partition qui y était contenu; mais en lisant Godet quand on me l’a fait découvrir, j’ai vu non seulement le premier aspect qui ne m’était pas venu à la pensée, mais bien plus, j’ai pu recevoir grâce à l’éclairage de Godet, un autre angle du second aspect qui m’avait été occulté de sorte que maintenant la vision de la partition est plus complète pour moi concernant cette mélodie.
Mais j’imagine que quand Godet a mis en lumière cette partition bien que de manière partielle , il a du penser que c’était le seul aspect qu’elle comportait. Je peux le comprendre car c’est déjà si magnifique ce seul aspect et il fallait le voir! il ne saute pas aux yeux il faut bien l’avouer.
Mais ce que je veux surtout dire ici Scarron, c’est que justement pour faire entendre de façon si précise les vraies notes de cette mélodie extraordinaire qui monte de ce Cantique des cantiques de Salomon, alors que des pseudos musiciens l’ont si longtemps dénaturée, je ne crois pas un seul instant que Godet se soit contenté de répéter un chant chanté auparavant par un de ses instructeurs. Je crois que c’est le Saint Esprit seul qui lui a inspiré ce chant de façon inédite, car s’il avait été chanté auparavant on l’aurait su!
De la même façon que je crois que le même Saint Esprit inspire encore aujourd’hui des morceaux de partitions du Chant global et complet de la Parole de Dieu, mais qu’on n’a jamais encore entendu avant, parce que certaines zones de la partition globale n’ont jamais été déchiffrées correctement avec les bonnes clés ; car si on utilise une clé de Sol là où il faudrait une clé de Fa, ça ne peut pas le faire même si on peut mourir heureux en croyant avoir toujours joué la mélodie avec les bonnes clés mais c’est aussi toute notre histoire.

Je crois que certaines zones de la partition globale de la Mélodie du ciel ont régulièrement besoin au temps de Dieu d’être déchiffrées par des oiseaux dont Dieu exerce l’oreille musicale et l’organe vocal à cet effet, c’est Lui qui le veut ainsi.
Et si on dit que les ministères donnés à l’église pour son édification ne font qu’exposer les méthodes des touts premiers, non seulement il faudrait admettre que les Godet et consorts qui ne se sont pas contentés de strictement répéter au mot près sont tous des imposteurs, mais de plus il faudrait admettre que tout ce qui a été apporté par des docteurs a été dit au mot près par les apôtres et prophètes de l’église primitive tel que c’est écrit dans la Bible et donc conclure que les Godet et consorts n’ont aucune espèce d’utilité puisque nous avons la Bible pour autant que nous sachions lire même si les répétiteurs peuvent avoir leur utilité pour les paresseux que nous sommes souvent…

Bref_
Pour terminer je dirai que si tous les oiseaux chantent, ils chantent pas pareils comme ils se nourrissent pas pareils; toi tu manges des vers moi je me nourris des sucres que je récolte du nectar des fleurs. Mais le complément de ma nourriture je le trouve dans les troncs des arbres grâce au travail des pics de ta famille qui travaillent eux, dans les arbres vivants et c’est dans les cavités qu’ils creusent dans ces arbres que je trouve mon complément car bien évidemment je ne peux me nourrir que de sucres, j’ai aussi besoin de protéines sinon j’ai des défaillances pour voler et chanter.
On peut avoir des oreilles différentes sans que cela nous empêche d’entendre correctement la bonne et vraie musique, on peut exprimer des chants différents même si c’est la même partition qu’on est censé respecter et c’est là qu’on parle de mélodie harmonieuse;
Et concernant la nourriture, même si notre estomac ne reçoit pas exactement la même chose, nous sommes censés avoir le même apport alimentaire équilibré en glucides, lipides et protéines spirituels pour que notre organisme croisse comme Dieu l’a prévu et cela est valable même pour ceux qui ont un appétit d’oiseau.

10 Scarron 1 mars 2010 à 13 h 15 min

Bonjour Myriam,

C’est bien ce que je pensais ; même un rossignol, malgré ses capacités musicales innées, a besoin d’un bon professeur pour apprendre à chanter juste. Et qu’on ne réponde pas qu’un rossignol ne saurait dépendre que du Saint Esprit !

Le Nouveau Testament qui l’a écrit ? des hommes, inspirés de l’Esprit. Et ce même Esprit exige que nous ajustions nos propres chants au diapason donné par ces hommes-là. Autrement dit, Luc, Jean, Paul etc. sont nos indispensables professeurs. Maintenant le Seigneur a donné aussi à son Eglise d’autres hommes plus ou moins doués pour exposer les méthodes des Luc, Jean, Paul etc. Il appelle ces professeurs secondaires, ou répétiteurs, des docteurs ; nous les appelons parfois des théologiens, c’est juste un autre mot. Godet a été l’un deux particulièrement éclairé.

Dans 99,999 % des cas les oiseaux qui décrient les théologiens, et qui clament bien haut ne lire que la Bible, chantent faux dès qu’ils ouvrent le bec. Quand ils chantent juste, ils répètent en réalité, sans le dire, un chant piqué à un autre oiseau. C’est juste un constat.

Je connais bien le parc dans lequel se promène Jeanne, je lui transmettrai des salutations (en morse évidemment).

Scarron.

11 Michoud Myriam 1 mars 2010 à 10 h 24 min

Bonjour,
J’aimerai vous faire part de ce que j’étais entrain de lire . Je vous en lis un passage !
« Le destin d’un rossignol se joue dans le 1er mois de sa vie. J’avais toujours pensé que le chant incomparable de cet oiseau était inné et naturel . Ce n’est pas le cas .
Les rossignols destinés à être des animaux de compagnie sont enlevés de leurs nids au printemps quand ils sont tout petits . Dés qu’ils cessent d’avoir peur et qu’il acceptent la nourriture qu’on leur donne, on met à côté d’eux un oiseau maître ; chaque jour, cet oiseau chante son chant merveilleux, l’oisillon l’écoute . Cela dure environ un mois . C’est ainsi que le maître apprend à chanter à l’oiseau sauvage .
Si le professeur est bon, le petit oiseau apprendra en écoutant et s’entraînera à produire des sons aussi mélodieux que ceux de son professeur. Mais si l’oisillon est mis en contact avec le professeur trop tard, après avoir vécu avec les rossignols sauvages, l’expérience se révèle être un échec « .

Ce texte vient du livre : « Nettoyage spirituel de votre maison ». E. A. Smith (page 41).
Voilà , sans analyser le fait que l’oisillon est mieux en liberté qu’en « captivité », cette histoire est très parlante . Quel chant entendons nous ? et quel chant reproduisons nous ? Pour nos enfants, nos familles, nos collègues de travail, nos frères et soeurs … Le Saint Esprit est un merveilleux professeur qui, Lui , ne désespère pas …. malgré certaines fausses notes !!! Il nous encourage à chanter comme Lui …. à prendre de l’assurance et de la maturité . Chantons de tout notre coeur là où Dieu nous a placé ! Que Dieu sois béni !
Ce n’est pas très habituel mais j’en profite pour saluer Nora , Néhémie, Henri, Jeanne et d’autres s’ils me lisent (?) …. On aimait bien les entendre « chanter » sur Blogdei ….

12 Aline M 25 février 2010 à 10 h 29 min

Juste une confirmation de la pensée de Carole quand elle dit :
« Et pourquoi les autres et pas eux ???

Ne serait-ce pas parce que leur coeur est centré sur eux-mêmes et que tout est bouché par le péché, y compris leurs yeux et leurs oreilles ?

Au point qu’ils n’ont même pas conscience qu’ils en est sont, eux, des vautours, des aigles et des coucous….se prenant pour des tourterelles ! »

C’est tout à fait cela : je viens de le constater par expérience. C’est tout à fait cela le probleme :

On se séduit soi-même jusqu’à être persuadé qu’on est « bien ». parce que sauvé, couvert par le sang de l’agneau, etc…

Oui, on se prend pour des colombes bien souvent. Et on regarde celui d’en face comme une colombe sale. Notre coeur n’est-il pas tortueux malheureusement pour nous, comme le dit la Parole ?

Le jour où on atterit de ce mauvais vol, on peut recommencer alors à pratiquer un nouveau vol, plus léger, et surtout, il nous conduit sur la voie d’amour agapé.

13 Carole 24 février 2010 à 17 h 40 min

Chers petits moineaux et autres oiseaux ,

Jean-luc tu dis :  » Pourtant, il suffirait de peu de chose pour qu’un changement puisse avoir lieu. Un simple rappel de la voix prophétique qui trouverait enfin des oreilles et des coeurs attentifs : « Aujourd‘hui, SI vous entendez sa voix, N’endurcissez pas vos coeurs. » (Heb. 4. 7.)  »

Dans ce cas, que se passe-t’il donc avec les oiseaux comme le vautour , l’aigle ou le coucou, qui sont eux aussi des oiseaux du ciel ?

Pourquoi donc n’obéissent-il pas à cette Voix comme les belles outardes ou les hirondelles ?

Ne serait-ce pas parce qu’ils ne l’entendent tout simplement pas cette Voix ?

Et pourquoi les autres et pas eux ???

Ne serait-ce pas parce que leur coeur est centré sur eux-mêmes et que tout est bouché par le péché, y compris leurs yeux et leurs oreilles ?

Au point qu’ils n’ont même pas conscience qu’ils en est sont, eux, des vautours, des aigles et des coucous….se prenant pour des tourterelles !

Pourtant, le fait qu’ils n’entendent pas et ne la comprennent pas cette Voix, cela devrait résonner fortement en eux, cela devrait les ébranler, comme une ALARME !….

Bien heureusement, tout n’est pas  »coulé dans le béton » pour les oiseaux devenus sourds au murmure du Maître.
Pour ceux qui réalisent avec tristesse leur pauvreté et le fait qu’ils ne l’entendent pas, aspirant eux aussi, du plus profond de leur âme à enfin l’entendre et la connaître, il n’est pas trop tard pour eux maintenant d’aller humblement au pieds du Maître dans la repentance pour lui demander de leur ouvrir les yeux et les oreilles, et Il le fera !

Quant aux petits moineaux et autres oiseaux qui l’ont à coeur, qu’ils prient avec miséricorde pour les vautours, les aigles et les coucous pour qu’ils les rejoignent humblement dans leur travail…..

14 Jean-Luc B 24 février 2010 à 13 h 10 min

Bonjour frères oiseaux,

Ce que tu dis Colibri, sur le Maitre insaisissable et sage qui dirige de sa main invisible les oiseaux migrateurs, me rappelle certaines anciennes lectures de Maurice Maeterlinck concernant ce qu’il définissait comme étant « l’esprit de la ruche » : ce « Maître invisible » qui cordonne les actions du corps constitué qu’est un essaim d’abeilles, où chaque membre est au service des autres avec ses capacités différentes et complémentaires, sans dominer les faibles, mais en travaillant en coordination avec l’ensemble, pour le bien commun.

Personne n’a jamais vu cet Esprit, cependant même les incrédules peuvent constater qu’Il est à l’oeuvre continuellement pour animer le Corps et le faire agir selon ses lois divines et ses principes éternels.

Remarquons bien que ce qui rend fonctionnels ces principes et ces lois, ce n’est pas le fait qu’ils soient écrits dans des livres (même si de nombreux livres ont été écrits pour les énumérer et les expliquer), mais c’est parce qu’ils sont gravés dans les coeurs de chacun des individus de ces groupes, de façon à les mettre en mouvement dans une parfaite harmonie.

Ce concert merveilleux se joue en effet sans partitions écrites. Je ne crois pas que les oiseaux et les abeilles consultent un manuel de la bonne conduite, ou un guide de navigation, mais ils sont simplement attentif à ce que le Créateur a écrit dans leurs coeurs.

En comparaison, le problème que nous pouvons constater dans les assemblées, c’est que, cet Esprit Divin ne s’imposant pas, des dysfonctionnement (plus ou moins importants) se font jour lorsqu’Il n’est pas écouté à cause d’un coeur mauvais et incrédule.

La Création ailée semble souvent beaucoup plus attentive que les disciples du Christ à ce « murmure doux et léger » (1 Rois 19. 12.) qui s’entend lorsque l’on ose faire silence et qui a pour fonction de nous montrer la voie du Salut, en nous indiquant également les moyens de ne pas nous en écarter (voir Jean 16. 13.).

Les principes de domination et de prérogatives qui sont malheureusement à l’oeuvre dans une grande partie du Corps de Christ actuellement, sont la triste démonstration de cette absence d’écoute de la voix d’En Haut.

Pourtant, il suffirait de peu de chose pour qu’un changement puisse avoir lieu. Un simple rappel de la voix prophétique qui trouverait enfin des oreilles et des coeurs attentifs :

« Aujourd‘hui, si vous entendez sa voix, N’endurcissez pas vos coeurs. » (Heb. 4. 7.)

Il serait bénéfique pour tout le monde que les « leaders » qui exercent leur pouvoir (souvent de façon abusive) dans le Corps de Christ, se laissent enfin enseigner par les lois relationnelles que Dieu a instituées dans sa création, et que nous pouvons observer en particulier dans la gent ailée (aussi bien chez les oiseaux, que chez les abeilles et les anges…). Ils y découvriraient une sagesse relationnelle qui manque malheureusement souvent dans nos relations fraternelles, comme le Christ Lui-même l’avait bien remarqué :

« les fils de ce monde-ci sont plus avisés envers leurs propres congénères que les fils de la lumière. » (Luc 16. 8.)

Point n’est besoin d’en rester à ce triste constat ! Recevons en nous « les sentiments qui étaient en Jésus-Christ » (Phil. 2. 5.) et nous accomplirons alors notre fonction dans son Corps dans ce même Esprit de service et d’humilité qui attend de Dieu seul l’élévation et la gloire.

Jean-Luc B

15 Scarron 24 février 2010 à 9 h 49 min

Fascinantes vraiment les migrations ! Je n’avais jamais fait le rapprochement entre leur façon d’alterner l’oiseau de tête, et un principe de gouvernement ecclésial, merci Colibri.

Pour le reste de ton gazouillis, La corneille un peu juriste qui habite à quelques arbres de chez moi, et à qui j’en parlais, m’a dit qu’on appelait ça un « argumentum ad avem » (un argument à l’oiseau), ce qui correspond à l’expression bien connue dans les tribunaux humains : argument ad hominen. Elle m’a appris aussi que le mot français avis, était tout simplement le nom latin pour oiseau.

Ceci m’encourage d’autant plus à recueillir encore d’autres leçons auprès du peuple ailé, comme disait Jésus. Mais ceci n’était que son avis, bien sûr.

Scarron

16 colibri 24 février 2010 à 2 h 10 min

Si je t’ai parlé du vol des oiseaux migrateurs c’est parce que dans ma forêt on raconte depuis toujours l’histoire d’une formation qui devait elle aussi se rendre à un endroit fort éloigné.
Et bien entendu, ce vol très long ne pouvait se faire sans relais. Mais l’oiseau responsable de la volière n’avait semble t-il jamais voulu mettre en place le relais nécessaire pour permettre l’envol des oiseaux suivant cette technique de vol non seulement remarquable mais surtout efficace : il gardait toujours la main ne passant jamais le relais.
Un des oiseaux de sa volière, ayant estimé avoir attendu suffisamment longtemps le passage du témoin sans jamais le recevoir, est parti constituer sa propre formation.
Il a mis du temps à se constituer cette formation car il est resté longtemps seul se préparant comme il se devait pour le temps où les premiers oiseaux se présenteraient.
Le jour est venu où d’autres oiseaux ont quitté la volerie initiale pour le rejoindre ainsi que d’autres venant d’ailleurs; certains étaient de constitution plutôt robustes comme lui et d’autres de constitution plutôt frêle.
Alors, il décida de faire venir des instructeurs de « vols des hauteur » pour instruire les oiseaux de sa toute nouvelle volière afin d’en faire une formation de choc en mesure de voler très vite, très haut et sur de longues distance.
Ces instructeurs étaient réputés pour être de grands planeurs que l’on appelait plaisamment des Aigles majestueux. A vrai dire ils avaient à première vue l’air magnifique surtout qu’ils avaient ramené avec eux des leçons de vol inédites réputées très avant-gardistes pour le lieu et l’époque.
Très vite, les petits oiseaux des voleries environnantes qui n’avaient jamais volé très haut ni vu un Aigle un vrai de près, ont rappliqué de partout pour apprendre à voler comme les anges ; puisque c’était l’objectif affiché par les divers oiseaux instructeurs invités à partager leur art aux petits oiseaux ignorants ou non-initiés.
Bref, quelques temps plus tard, l’oiseau-chef de la nouvelle volière, hôte de ces oiseaux instructeurs, finit par découvrir tant bien que mal qu’en fait ces sois disant grands Aigles instructeurs n’étaient en réalité que des rapaces dévoreurs de chairs de petits oiseaux : il y avait parmi eux nombre de faucons et des buses;mais le problème est que c’est l’oiseau chef qui les avait invités dans la volière mais aussi dans la contrée qui n’avait jamais connu auparavant le passage de tels oiseaux.

Mais un autre problème devait surgir en même temps dans la volière de l’oiseau chef : les autres oiseaux plus robustes de sa récente volière trépignaient d’impatience en attendant le moment où ils allaient enfin pouvoir prendre leur envol avec les instructions reçues et partager enfin la direction du vol en relais avec l’oiseau chef. Mais il semble que celui-ci ne l’entendant pas de cette oreille ait tenu à faire comprendre aux oiseaux impatients que c’était lui le seul chef de la volière et unique maître responsable du vol migrateur à venir et qu’il entendait bien le rester.
Bref il s’ensuivit une belle bagarre au cours de laquelle des petits oiseaux furent blessés qui par voie collatérale qui par coups de bec perdus entre l’oiseau chef et les oiseaux robustes qui se disputaient la direction de la volière.
Bref les oiseaux de cette nouvelle volière furent assez vite dispersés à tout vent ; les gros et robustes très amers et les petits traumatisés par la lutte à coups de becs. Quant à l’oiseau chef, il ferma la volerie désormais vide et se retrouva comme au commencement c’est-à-dire seul. Et il partit sans avoir réussi à mettre en place le vol coordonné avec relais qui lui tenait tant à cœur et pour lequel il avait quitté sa volerie d’origine.
J’ai toujours trouvé cette histoire triste.

Marc, j’ai bien compris par ton post que tu trouvais ma manière d’aborder les choses plutôt choquante et pas vraiment biblique. Je sens aussi que tu aimerais chanter ton chant qui sonne certainement plus juste que le mien et celui de Scaron. Mais avant ça, j’aimerais vraiment que tu me dises si tu penses que cette histoire aurait pu se terminer différemment? Et comment?

17 colibri 24 février 2010 à 1 h 34 min

As-tu entendu, Marc B G, parler du vol coordonné des oiseaux migrateurs ?
C’est quelque chose de magnifique à voir. On a du mal à comprendre comment ils se dirigent et s’organisent pour un tel résultat visuel. Il semble qu’il y a un chef mais en fait si on est attentif on se rend compte qu’il n’en est rien ou plutôt que ce n’est jamais le même : un relais étant organisé de sorte que le vol puisse se poursuivre sur de longues distance sans occasionner de fatigue ni de déviation de trajectoire.
L’oiseau meneur ne semble jamais le même ; le relais semble se faire sans difficultés ni heurts entre les oiseaux qui volent. On dirait qu’ils sont intelligents pour utiliser à bon escients les vents favorables pour avancer dans leur trajectoire. Pour ça ils utilisent des techniques de vol très avancées comme par exemple la formation en chevron où les oiseaux grands et forts se placent en avant de la formation et servent de boucliers protégeant des contre courants d’air en ouvrant la voie aux plus faibles. Mais il ne fait aucun doute que c’est uniquement dans le but de favoriser le vol de l’ensemble pour que toute la formation arrive à destination sans incident.
Ces oiseaux migrateurs ont une organisation de vol remarquable qui est semble t-il justifiée par les longs parcours qu’ils ont à effectuer : ils sont obligés de tenir compte dans leur vol des conditions atmosphériques et dans ce but il semble qu’ils sont dotés d’un sens auditif remarquable qui leur permet par exemple d’entendre un orage de très loin ; cela leur permet entre autre de se protéger des zones de turbulences météorologiques qui pourraient causer de gros dégâts. Le Seigneur n’a t-il pas bien fait les choses ?
De plus ces oiseaux trouvent leur chemin sans carte ni autre instrument courant de navigation. Moi ce qui me fascine quand je vois leur formation passer, c’est leur remarquable coordination on dirait qu’il y a un chef mais bien malin qui saurait dire lequel c’est puisque le relais ne permet pas vraiment de le savoir.
Ça a peut être l’air inapproprié pour toi, mais je trouve que généralement les oiseaux nous enseignent bcp et le Seigneur Jésus qui est très pratique dans ses enseignements (il faut que cela colle à la réalité que Son peuple est appelé à vivre concrètement sans jamais être déconnecté de cette réalité), donc le Seigneur n’a pas hésité à les utiliser pour imager certaines choses comme par exemple le fait que Dieu qui se soucie de leur nourriture ne fait pas moins pour ceux qui sont ses enfants.
Tu vois Marc B G, les oiseaux migrateurs me font penser un peu aux chrétiens qui se savent pèlerins sur cette terre comme Abraham qui avait en vue la patrie céleste.

18 Marc B. G 23 février 2010 à 22 h 34 min

A l’ adresse de Scarron et de Colibri,

De Scarron, je connais l’ écrivain ( Paul Scarron) dont l’ oeuvre représente le genre burlesque dans la comédie et de Colibri, je connais le petit moineau exotique qui butine de fleur en fleur !

Mais de vous deux, je dirais que votre manière de traiter de sujets bibliques est choquante. Ce n’est pas du tout celle que la Parole nous enseigne.

Au sujet de celle-ci, l’apôtre Paul a cette expression remarquable :

« C’est pourquoi aussi, nous rendons à Dieu de continuelles actions de grâces, de ce qu’ayant entendu la parole de Dieu que nous vous prêchions, vous l’avez reçue, non comme la parole des hommes, mais comme étant, ainsi qu’elle l’est véritablement, la parole de Dieu, qui agit efficacement en vous qui êtes fidèles. »

Pesons bien ceci, frères. Elle n’est pas un document que j’étudie au moyen de mon intelligence et que j’analyse avec ma logique, pour chercher à discerner ce qu’il veut dire.
La parole, elle est « vivante et opérante » .

Ce n’est pas moi qui ai à opérer sur elle, c’est à elle d’opérer en moi. Elle n’est pas l’objet que j’analyse et interprète, mais je suis l’objet qu’elle forme. C’est très différent !

Quant à la théologie, quelqu’ un a écrit :
« La théologie est une construction des hommes qui veulent se rendre compte logiquement et analytiquement des contenus de l’Écriture pour la foi. » Quel aveu !
Le raisonnement humain (l’analyse et la logique) se place entre l’Écriture et la foi, et se donne la mission de déterminer quels sont les contenus de l’Écriture, pour fournir à la foi ce qu’elle doit croire. Mais l’épître aux Romains nous enseigne au contraire que:
« La foi donc vient de ce qu’on a entendu; et on a entendu, parce que la parole de Jésus-Christ a été prêchée. « 
La parole de Dieu a sa propre puissance, elle produit la foi. Elle opère dans le croyant. Entre la parole de Dieu et la foi, il n’y a pas de place pour la théologie !

L’étude de l’Écriture est indispensable. Mais elle ne peut être fructueuse que si nos cœurs et nos consciences sont en éveil. Si nos intelligences seules sont en activité,
alors…, alors… tout peut arriver, même le pire!
QLSVB

19 colibri 23 février 2010 à 18 h 15 min

Scaron,
J’ai noté que tu as terminé ton post en disant :
« Dans la grande arche du salut, Dieu a voulu faire entrer un exemplaire du rossignol, et du colibri ; et aussi du hibou. Ils travailleront tous à sa gloire. »
Mais il semble que tu en aies oublié un 4° dont la présence est quand même indispensable à l’équilibre et au renouvellement de la vie dans la forêt : il s’agit bien sûr du Woodpecker.
Il est vrai que très souvent les gens ne connaissent de ce Pivert que son ricanement sonore qui ressemble à un rire moqueur; mais c’est parce qu’on ignore aussi le rôle de premier plan qu’il joue dans la préservation de tout l’équilibre de la forêt.
C’est vrai que c’est agaçant d’entendre son bec taper sur le tronc des arbres; mais c’est quand même lui qui se charge de manger les vers qui parasitent le bois de ces arbres.
C’est l’oiseau qui a la particularité de discerner parmi les arbres de la forêts ceux qui sont malades parce rongés par des vers ou d’autres petits rongeurs dévastateurs qui les rendent impropre à toute utilisation.
C’est de plus un oiseau des plus intelligent sur la connaissance de l’environnement naturel de la forêt. Il a encore bien d’autres particularités incroyables directement liées au rôle qui lui est dévolu dans son environnement naturel.

Nous savons que l’Église de Dieu est un édifice spirituel; mais si nous gardons en tête cette notion de « maison ou édifice » qui est utilisée pour la représenter, et sachant que souvent dans la Bible les arbres sont utilisés pour imager les hommes, on pourrait dire que le Pivert veille à ce que le bois des arbres de la forêt qui seront utilisés pour servir à la construction de cette maison, ne soit jamais trouvé vermoulu.
Aussi, si ce 4° oiseau n’était pas aussi dans l’arche du salut, je pense qu’il y manquerait quelque chose pour la solidité de la maison. Une maison construite avec du bois vermoulu ne tient pas debout très longtemps.

20 colibri 22 février 2010 à 12 h 58 min

Oh merci Myriam!

21 Michoud Myriam 22 février 2010 à 12 h 42 min

Je ne lis pas forcément tous les commentaires et je n’ai rien à ajouter ou à dire sur les dogmes mais ces comparaisons avec les oiseaux, c’est vraiment joliment dit et très parlant .
Alors que j’étais en prière j’y repensais et mes pensées allèrent sur le choix du Seigneur pour nourrir ce grand prophète Elie : le corbeau !! ce grand oiseau tout noir puis je pensais au moineau, si humble et « ordinaire » mais chacun de cette espèce tiens dans la main de Dieu .
Pour finir….. la tourterelle , j’aime cet oiseau .
Le chant du Seigneur pour moi est comme le chant de la tourterelle , il roucoule à mon oreille . Le jour et parfois dans la nuit , il me dit : viens ma belle, ma colombe dans le creux des rochers, fais moi voir ton visage, fais moi entendre ta voix, car ta voix est douce et ton visage est charmant …. , IL m’attire avec ses cordages d’amour . Il veut tout simplement passer un moment avec moi . C’est un chant si doux , si mélodieux . Comment y résister , il faut l’entendre et on tombe en amour … et notre coeur roucoule à son tour vers Lui parfois simplement dans les rires ou les larmes d’émotion … il n’y a rien au monde qui lui ressemble , Il est unique …

Encore une fois je me confie mais je sais que je parle à mes amis , à mes frères et soeurs tout aussi amoureux de Lui et qui entendent dans le secret ce même chant, qui nous unit . (Hou la ! je fais des vers !).
Encore juste les paroles de ces cantiques : « C’est mon histoire et c’est mon chant , louer mon sauveur à chaque instant ….. »
« …et ta voix qui m’appelle à toi, Agneau de Dieu, je viens, je viens … »
Viens Seigneur Jésus …

22 colibri 22 février 2010 à 12 h 24 min

Oh Scaron! cher Scaron,
Tu opposes mysticisme et théologie ; mais je ne vois pas pourquoi puisque nous n’avons pas évoqué mysticisme; de la même manière que je ne considère pas qu’un docteur est un théologien; c’est en ce sens uniquement que je disais que le terme théologien est impropre et une pure invention humaine; mais je crois comprendre que tu t’imagines que je méprise peut être celui du docteur. Mais il n’en est rien et au fond de toi tu sais certainement qu’il n’en est rien pas plus que je ne fais l’apologie du mysticisme n’est ce pas?
J’apprécie ton chant et aussi ceux qui le Seigneur te permet de m’apprendre et ma foi je reconnais qu’ils me sont complémentaires car m’ouvrent les yeux sur un aspect du Seigneur qui m’aurait été peut être caché autrement.
Je t’ai dit aussi je crois que j’accepte l’existence et l’utilité du cri du hibou même si je le trouve parfois affreux car me fait penser trop à une chouette effraie qui je l’avoue m’effraie aussi.

Mais je vais te dire ce que j’ai fini par comprendre en matière de musique et d’oreille. Parfois nous disons qu’un chant est nul mauvais ou faux, alors que nous devrions dire que c’est perso que nous n’aimons ni ce chant ni cette musique puisqu’il ne correspond pas à ce à quoi nos oreilles sont habituées ou pour lesquels elles ont été formatées.
Il y a de cela bien qq années, j’ai rencontré des marocains alors que j’étais en étude: ils m’ont parlé de la grande musique classique Arabe. J’étais inculte en la matière et puis disons au bas mot que cela ne m’intéressait pas vraiment puisque de toutes façon pour moi cette langue était par trop gutturale je ne l’imaginais que peu en mélodie agréable et ça c’est un euphémisme. Mais ce Marocain a voulu à tous prix me faire découvrir la belle musique classique Arabe qui selon lui me ravirait les oreilles.
Il m’a fait écouter du Oum Kalthoum qui pour lui était une grande diva Égyptienne. J’ai passé sa musique je n’ai pas du tout aimé. Mais je me suis dit que s’il me disait que c’était pour lui de la grande musique je devais pouvoir comprendre pourquoi alors figures toi que je me suis mise à passer cette musique en boucle durant des semaines pour en apprécier toutes les courbes mélodiques. Au début c’était un vrai cauchemard pour mes oreilles mais j’ai persévéré car je me disais qu’il fallait que je trouve pourquoi cette musique pouvait être appréciée; puis un jour à ma grande surprise mes oreilles ont aimé en entendre toutes les variations et j’ai découvert une langue qui se mariait étonnamment bien avec les notes musicales et du coup j’ai remarqué pour la première fois que c’était la langue Française qui était parmi les rares langues qui avaient le plus de mal à être mises en mélodies. Essayez donc de chanter un blues ou un jazz en Français vous allez comprendre les contorsions mélodiques à devoir faire ou même traduisez un simple chant anglais ou américain en Français et chantez en gardant la mélodie vous verrez comme ça donne pas exactement la même chose.
Avant, cela me serait jamais venu à l’esprit car mes oreilles étaient formatées à n’apprécier que la musique Française et celles appelées dédaigneusement ici « musique de nègre » que j’apprécie aussi vraiment et dont je puis dire au risque de choquer certains qui sont persuadées du contraire :  » que Dieu aussi l’apprécie » de la même façon qu’Il sait apprécier toutes les musiques qui monte pour le glorifier comme quoi!
Alors si comme tu dis nous avons une oreille exercée à apprécier le vrai dogme biblique de sorte à pouvoir en discerner assez vite les fausses notes, je crois aussi que parfois il arrive que ce que nous considérons comme fausses notes ce sont tout simplement des notes auxquelles nos oreilles n’ont pas été habituées ; alors on dit c’est pas bien que ça sonne faux alors qu’on devrait dire « je n’aime pas. Voilà! on objectivise ce qui devrait rester de l’ordre du subjectif.
Bien entendu ici je ne parle de pour ce qui est de la vraie musique car je ne sais aussi que trop que parfois il y a vraiment de la cacophonie qu’on fait passer pour de la haute musique alors de grace ne me fais pas dire ce que je n’ai pas voulu dire :me cherche pas trop des vers ici même si c’est ton truc de woodpecker
Mais pour en revenir à Godet que j’apprécie énormément et pour plusieurs raisons, je suis d’ok avec toi quand tu dis ceci dans ton premier post :
« Pour revenir à l’article de Godet il ne visait, à mon avis, aucun de ces deux oiseaux, mais plutôt cette espèce de corvidés malotrus qui voudraient remplacer les hymnes de l’Eglise par leurs croassements impies. »

23 Scarron 22 février 2010 à 10 h 27 min

Cher Colibri,

Ce que nous jugeons contradictoire dans l’oeuvre de Dieu, ne l’est que pour notre esprit qui n’arrive pas à saisir les deux faces en même temps ; pour Dieu il n’y a pas contradiction, mais complémentarité. C’est ici que toi et moi nous différons ; je vais essayer de t’expliquer en quoi.

Lorsque nous oiseaux, nous admirons la Création, notre coeur nous pousse spontanément à chanter les perfections et la bonté de son Auteur. Certains d’entre nous se distinguent par des chants particulièrement mélodieux. Mais il se trouve aussi d’autres créatures, à qui Dieu a donné un tour d’esprit différent et qui vont se mettre à analyser l’oeuvre de Dieu. Ils vont y découvrir des lois, des principes, qu’ils vont essayer d’exprimer dans leur langage, nécessairement imparfait. Chez les hommes on appelle ça des physiciens. Dire que les théologiens sont inutiles par rapport à la Révélation, et par conséquent inutiles à l’Eglise c’est pour moi du même ordre que de dire que les physiciens seraient inutiles par rapport à la Création, et par conséquent inutiles à l’humanité naturelle.

Un commandement du Seigneur Jésus est d’aimer Dieu de tout son coeur et de toute sa pensée. Si le musicien, ou le prophète, est utile pour nous stimuler la louange de Dieu au niveau du coeur, le théologien l’est aussi au niveau de la pensée. Il n’y a nul besoin de vouloir opposer ces deux composantes de l’homme. Je dirai même plus : éliminer la théologie des fruits que l’Esprit de Dieu produit nécessairement dans l’esprit de l’homme racheté, est une grave erreur qui se reproduit périodiquement dans l’histoire et qui doit aussi être périodiquement rectifiée. On lui a donné un nom : le mysticisme.

Dans le monde évangélique, à la racine du mysticisme se trouve une fausse conception du rapport entre la pensée de l’homme et celle de Dieu. Le leitmotiv du mystique insiste constamment sur l’opposition entre l’esprit de l’homme et celui de Dieu ; mais en disant cela il semble oublier que lui-même est un homme. S’il est vrai que l’Esprit de Dieu ne peut rien avoir en commun avec celui du pécheur et avec ses pensées charnelles, il est faux de vouloir nier l’accord entre l’esprit de l’homme racheté et l’Esprit divin. Cette harmonie est d’ailleurs le but dernier de la Rédemption.

Il est donc faux également, de mon point de vue, de vouloir ôter toute valeur à ce que l’Eglise, depuis son existence, a toujours voulu exprimer par diverses confessions de foi, ou dogmes. Ces formulations ne sont pas la Révélation comme je l’ai déjà reconnu, mais elles sont néanmoins dans cet effort de la pensée humaine un fruit de l’Esprit. Jésus, Fils de Dieu, est un homme ; en tant qu’homme, il a pensé sur cette terre, et je crois que la pensée des théologiens fidèles, continuent à manifester cette union irréversible entre Dieu et l’homme qu’il a initiée et sanctifiée, en s’incarnant.

En tête de l’Evangile de Jean, l’Eglise primitive a placé ce titre : Evangile de Jean le théologien. Jean lui-même n’a jamais voulu y mettre son nom. Mais l’Eglise a parfaitement reconnu son auteur ; elle a égalemement su reconnaître par quel mot il convenait de qualifier la nature d’un tel écrivain ; non pas Jean le mystique, mais Jean le théologien. Un esprit capable de commencer ainsi : « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. » n’est pas celui d’un automate qui écrirait sous la dictée, ou d’un prophète qui s’abandonnerait à une brusque inspiration ; mais celui de l’ami de Jésus qui pendant des dizaines d’années (Jean est mort presque centenaire) a repassé dans son coeur les paroles de son ami, et s’est interrogé sur son origine, et a été éclairé merveilleusement par l’Esprit de Dieu sur le fait inouï de l’incarnation.

Sans l’oeuvre de ce théologien là, la pensée de l’Eglise se verrait amputée d’une ces plus belles productions ; et aucun chant mystique ne saurait y remédier. Croire que la théologie et les théologiens devraient cesser d’exister après que Jean ait parlé, c’est à mon avis se méprendre sur la raison pour laquelle Dieu a donné à l’Eglise un tel don que Jean. Non pour stériliser la pensée humaine, mais au contraire pour la féconder. Et la pensée humaine fécondée par la Parole, ce n’est ni une vision, ni un rêve, ni un cantique, ni un réveil, ni une langue, ni une parole de connaissance, ni une parole de guérison, ni de l’évangélisation, cela s’appelle de la théologie.

Dans la grande arche du salut, Dieu a voulu faire entrer un exemplaire du rossignol, et du colibri ; et aussi du hibou. Ils travailleront tous à sa gloire.

Scarron.

24 colibri 22 février 2010 à 1 h 15 min

Scaron,
Hum .. je crois qu’il faut quand même faire la différence entre ce qui était prévu au commencement et ce qui se fait et se vit finalement, autrement dit : entre le vrai dogme biblique et les dogmatismes actuels dans l’église qui sont certainement humains tel qu’il s sont généralement déclinés; cela c’est factuel même si on aimerait que ce soit différent.

Tu dis d’une part :
« ce que nous appelons « dogmes », ce sont des formulations de vérités bibliques qui ne prétendent pas être elles-même la Révélation. »
Ok c’est vrai et c’est là ce que j’appelle les dogmes humains dans l’église, parce qu’il s’agit là d’ « il a paru bon » créés par l’homme pour fédérer souvent un groupe autour d’un corps de croyances communes basées sur une certaine formulation de la vérité émanant de la Révélation. Donc là on est ok.

Mais tu dis aussi :
« dès qu’il faut formuler la vérité les théologiens sont utiles ».
Alors là non et non et non!! que viennent faire les théologiens dans la formulation de la Vérité? Surtout en quoi y seraient-il utiles? je ne vois vraiment pas!
Mais où étaient les théologiens aux débuts de l’église pour quelle soit en mesure de traverser la persécution? et à quel moment la Bible parle -t-elle d’eux ou de la théologie en tant que science divine? Je n’ai pas trouvé l’endroit où dans la Bible on parle du « ministère de théologien » j’aimerais savoir où le trouver! car s’il est utile à l’édification de l’église, Dieu n’a pas pu l’oublier. Je sais que le ministère de docteur existe pour l’église en collaboration avec les autres ( et certainement pas comme cela a été pratiqué ou l’est encore souvent) mais alors celui de théologiens, je t’assure qu’il n’existe pas : c’est une pure création humaine qui n’est pas utile pour l’édification ni la structuration cohérente du Corps de Christ; il a même plus divisé qu’autre chose et c’est pourquoi je ne comprends pas que tu dises que :
« Le dogme c’est le diapason qui sert à ce qu’on s’accorde quand on chante ensemble » car si tu considère que ce diapason est mis en place par le théologien alors c’est pas réussi comme mélodie dans l’église du Seigneur: on dirait qu’il y a une multitude de partitions justement élaborés par la même multitude de théologiens en fonction de leur oreille musicale.
Je t’assure que cela n’a justement amené que des notes dissonantes puisqu’il y a (tu ne peux ne pas le savoir) autant de théologiens que d’ »il y a paru bon humains » dans le christianisme. étant entendu que ces il y a paru bon sont des formulations de la vérité comme tu l’as si bien dit. Il n’y a accord que lorsque la chorale qui chante le fait en suivant la partition d’un même théologien. Mais enfin tu sais qu’il n’y a pas un seul théologien et même que souvent les différents théologiens ont des partitions inverses! alors si rassemblait toute leur chorale je ne crois pas que ce serait le plein accord à moins que chacun abandonne sa propre partition mais on n’en est pas là et tu le sais! abandonnerais tu toi ta partition? non je parie que tu aimerais plutôt que ce soit les autres qui abandonnent la leur pour adopter la tienne n’est ce pas?

En tout cas, au jour d’aujourd’hui aucun théologien n’a réussi à jouer une parfaite partition puisque ils ont pour la plupart des oreilles tendancieuses donc objectivement quelque peu déformées mais subjectivement chaque théologien trouvera sa chorale meilleure que celle du voisin c’est obligé!
Regarde un peu : tu sembles regretter que les rossignols ne laissent pas de place aux hiboux et se moquent d’eux, mais de l’autre côté constate tu ne parviens pas à donner de l’importance au cri du hiboux sans rabaisser en même temps le chant mélodieux du rossignol !moi je sais que ce ne sont pas tous les rossignols qui chantent faux et je ne déteste pas tous les cris de hiboux même si c’est qd même pas bô.
alors faut il rejeter l’un pour faire accepter l’autre? moi je crois que la théologie réussit à créer ce genre de discorde oui car elle est tendancieuse de quelque bord qu’elle se trouve;
et puis peut on jamais prétendre étudier Dieu? il semble que c’est ce que signifie la théologie non? Mais l’église aurait-elle besoin des théologiens pour s’édifier tel que l’énonce Ephésiens 4? j’espère que non! sinon on aura quitté le dogme biblique de l’Église pour entrer dans les dogmes humains des églises.

25 Scarron 21 février 2010 à 23 h 43 min

Bonjour Domy et Colibri,

Merci de m’inviter à picorer un peu avec vous.

L’étymologie du mot dogme, rappelée par Godet, m’a fait pensé à la manière dont Luc commence son évangile, un peu comme pour s’excuser de faire un livre : « … il m’a paru bon, à moi aussi, qui ai pris exactement connaissance de toutes ces choses dès leur origine, de te les écrire dans leur ordre, très excellent Théophile… »

J’ai interrogé une chouette helléniste bien chouette qui m’a confirmé que ce « il m’a paru bon » a exactement la même racine que le mot « dogme ». Or ce qui m’amuse c’est que si Luc avait été alors conscient qu’il écrivait une partie fondamentale du Nouveau Testament, inspirée donc par le Saint-Esprit, on voit mal comment il se serait permis de dire : « il m’a paru bon de… ». Aujourd’hui, l’écrivain qui prétend à l’inspiration divine dira plutôt : après avoir beaucoup prié, le Saint-Esprit m’a presque forcé à écrire ce livre ; moi je ne voulais pas mais…

J’en déduis que le Saint-Esprit peut très bien se servir du concours de l’homme, à son insu, pour insuffler la vie d’en-haut à ses pensées. Et d’ailleurs je crois que la plupart des Ecritures saintes ont été composées de cette façon, l’auteur donnant libre cours à ses sentiments et sa réflexion, sans se rendre compte que ses écrits feraient partie du canon. Maintenant ce que nous appelons dogmes (dans le troisième sens que distingue Godet, c-a-d ce que l’Eglise reçoit comme étant vérité), n’est pas le texte biblique lui-même ; ce sont des formulations de vérités bibliques qui ne prétendent pas être elles-même la Révélation. Mais il n’est pas juste de vouloir les opposer comme étant de simples « il m’a paru bon » humains à la pensée divine qui serait fondamentalement différente. L’essence même du christianisme, le but de la venue de Christ, n’est pas l’opposition entre l’homme et Dieu, mais au contraire l’union inouïe et merveilleuse de Dieu et de l’homme. Oui je crois, qu’une foi réelle en Christ, dispose le coeur de l’homme à reconnaître les « dogmes » bibliques quand il les entend, quand bien-même il n’aurait pas su les formuler aussi précisément qu’un théologien. Pour me servir d’une comparaison quelqu’un peut avoir une bonne oreille musicale, reconnaître immédiatement une note fausse d’une vraie, sans savoir un traitre mot d’acoustique, et sans savoir chanter juste lui-même. La foi en Christ nous donne de naissance une oreille musicale pour Dieu ; et quand le dogme sonne juste on le reconnaît. Mais il n’y a aucune raison de vouloir mettre en concurrence ceux qui chantent et ceux qui fabriquent des diapasons. Le dogme c’est le diapason qui sert à ce qu’on s’accorde quand on chante ensemble.

Cela me rappelle une dispute que j’ai entendu une fois entre deux confrères nocturnes, un rossignol artiste qui chantait admirablement et un hibou savant, intransigeant sur l’acoustique. Le premier prétendait la science du second complètement inutile : mon chant est la vie de mon âme, qu’il lui disait, et toute votre théorie n’est qu’un fatras sans vie ; d’ailleurs écoutez-vous, vous ne savez dire qu’une note : Hou ! Hou ! Peut-être lui rétorquait le second, mais mon Hou ! à moi est parfaitement juste. Tandis que vous, vous chantez trop haut d’un seizième de ton, ce qui suffit à tout gâcher.

Sans doute on donnera en général la préférence aux rossignols plutôt qu’aux hiboux ; cependant il faut reconnaître que dès qu’il faut formuler la vérité les théologiens sont utiles. Pour revenir à l’article de Godet il ne visait, à mon avis, aucun de ces deux oiseaux, mais plutôt cette espèce de corvidés malotrus qui voudraient remplacer les hymnes de l’Eglise par leurs croassements impies.

Je crois qu’en tant que chrétiens nous sommes tous prêts à reconnaître que le Nouveau Testament contient des dogmes. Est-ce que les dogmes servent à quelque chose ? c’est une autre question. Pour ma part je le crois, car sinon je ne vois pas pourquoi Dieu aurait aussi créé des hiboux.

Scarron.

26 Scarron 21 février 2010 à 23 h 40 min

Bonjour Domy et Colibri,

Merci de m’inviter à picorer un peu avec vous.

L’étymologie du mot dogme, rappelée par Godet, m’a fait pensé à la manière dont Luc commence son évangile, un peu comme pour s’excuser de faire un livre : « … il m’a paru bon, à moi aussi, qui ai pris exactement connaissance de toutes ces choses dès leur origine, de te les écrire dans leur ordre, très excellent Théophile… »

J’ai interrogé une chouette helléniste bien chouette qui m’a confirmé que ce « il m’a paru bon » a exactement la même racine que le mot « dogme ». Or ce qui m’amuse c’est que si Luc avait été alors conscient qu’il écrivait une partie fondamentale du Nouveau Testament, inspirée donc par le Saint-Esprit, on voit mal comment il se serait permis de dire : « il m’a paru bon de… ». Aujourd’hui, l’écrivain qui prétend à l’inspiration divine dira plutôt : après avoir beaucoup prié, le Saint-Esprit m’a presque forcé à écrire ce livre ; moi je ne voulais pas mais…

J’en déduis que le Saint-Esprit peut très bien se servir du concours de l’homme, à son insu, pour insuffler la vie d’en-haut à ses pensées. Et d’ailleurs je crois que la plupart des Ecritures saintes ont été composées de cette façon, l’auteur donnant libre cours à ses sentiments et sa réflexion, sans se rendre compte que ses écrits feraient partie du canon. Maintenant ce que nous appelons dogmes (dans le troisième sens que distingue Godet, c-a-d ce que l’Eglise reçoit comme étant vérité), n’est pas le texte biblique lui-même ; ce sont des formulations de vérités bibliques qui ne prétendent pas être elles-même la Révélation. Mais il n’est pas juste de vouloir les opposer comme étant de simples « il m’a paru bon/i> » humains à la pensée divine qui serait fondamentalement différente. L’essence même du christianisme, le but de la venue de Christ, n’est pas l’opposition entre l’homme et Dieu, mais au contraire l’union inouïe et merveilleuse de Dieu et de l’homme. Oui je crois, qu’une foi réelle en Christ, dispose le coeur de l’homme à reconnaître les « dogmes » bibliques quand il les entend, quand bien-même il n’aurait pas su les formuler aussi précisément qu’un théologien. Pour me servir d’une comparaison quelqu’un peut avoir une bonne oreille musicale, reconnaître immédiatement une note fausse d’une vraie, sans savoir un traitre mot d’acoustique, et sans savoir chanter juste lui-même. La foi en Christ nous donne de naissance une oreille musicale pour Dieu ; et quand le dogme sonne juste on le reconnaît. Mais il n’y a aucune raison de vouloir mettre en concurrence ceux qui chantent et ceux qui fabriquent des diapasons. Le dogme c’est le diapason qui sert à ce qu’on s’accorde quand on chante ensemble.

Cela me rappelle une dispute que j’ai entendu une fois entre deux confrères nocturnes, un rossignol artiste qui chantait admirablement et un hibou savant, intransigeant sur l’acoustique. Le premier prétendait la science du second complètement inutile : mon chant est la vie de mon âme, qu’il lui disait, et toute votre théorie n’est qu’un fatras sans vie ; d’ailleurs écoutez-vous, vous ne savez dire qu’une note : Hou ! Hou ! Peut-être lui rétorquait le second, mais mon Hou ! à moi est parfaitement juste. Tandis que vous, vous chantez trop haut d’un seizième de ton, ce qui suffit à tout gâcher.

Sans doute on donnera en général la préférence aux rossignols plutôt qu’aux hiboux ; cependant il faut reconnaître que dès qu’il faut formuler la vérité les théologiens sont utiles. Pour revenir à l’article de Godet il ne visait, à mon avis, aucun de ces deux oiseaux, mais plutôt cette espèce de corvidés malotrus qui voudraient remplacer les hymnes de l’Eglise par leurs croassements impies.

Je crois qu’en tant que chrétiens nous sommes tous prêts à reconnaître que le Nouveau Testament contient des dogmes. Est-ce que les dogmes servent à quelque chose ? c’est une autre question. Pour ma part je le crois, car sinon je ne vois pas pourquoi Dieu aurait aussi créé des hiboux.

Scarron.

27 domy 20 février 2010 à 16 h 59 min

Ah ! quel dommage que seulement deux drôles d’oiseaux se partagent seuls, une nourriture aussi riche, sans que d’autres ne se sentent inspirés de participer à un tel festin, et pouvoir ainsi pépier ensemble, notamment ce mystérieux oiseau, qui sût en son temps et non sans talents, décrire à l’ami Jean, la face obscure de son croissant de lune.

28 colibri 20 février 2010 à 16 h 32 min

Domy cette phrase que tu soulignes montre à elle seule la grande difficulté de compréhension de ce texte, car c’est là une citation que fait entre guillemet Godet mais qui est une affirmation émanant de Sabatier.
« ….une certaine expérience religieuse, d’où ensuite, par réflexion, le dogme est sorti…
Godet réfute cela n’étant pas le normal bibliquement parlant.
Mais à la réflexion , perso je me dis que ce que dit Sabatier ici n’est pas faux mais procède d’une constatation de la réalité du développement du Christianisme au fil du temps.
Mais lorsque la vie de Christ se manifestait dans les chrétiens de la première église je me demande dans quelle mesure par exemple ils ont défini ce qu’était le baptême du Saint Esprit et à quel moment il se matérialisait concrètement.
entre nous je ne crois pas que c’était leur préoccupation ils se contentaient certainement de recevoir le don de Dieu.
C’est venu après la dogmatisation de ces expériences de la vie chrétienne. Et alors on a voulu (et c’est encore souvent le cas aujourd’hui) que les gens vivent une expérience chrétienne biblique à partir de la définition que dogme lui en donnait et surtout même parce que le dogme en était défini : c’est incroyable non?

29 colibri 20 février 2010 à 16 h 11 min

Tu soulèves de vastes questions auxquelles il me serait difficile de répondre en dehors du fait que je suis actuellement hors place donc limitée en terme d’espace et de temps.
Mais pour dire rapidement, je crois que les dogmes bibliques au sens où l’entend Godet ne sont pas appelés à engendrer ou à produire ; ils « sont » c’est tout.
C’est la relation d’intimité avec le Seigneur de la Vie qui engendre la vie de sorte à produire ses fruits en celui qui croit; voilà ce que je pense.
Et bien évidemment ici il est fait appel au cœur de celui qui est en présence du Principe de la création de Dieu tel que se définit Jésus à l’église de Laodicée. Cela intègre surement le fait de croire de son cœur pour être sauvé.
Ainsi, je ne crois pas que la connaissance du dogme produise en elle même de facto cette vie; et c’est peut être pour cela qu’un docteur de la loi maîtrisant une connaissance parfaite de toute les Ecritures Inspirées peut n ‘être pourtant pas en mesure de recevoir la vie au travers d’elles comme le disait Jésus aux pharisiens Jean 5/ 39 : »
Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle : ce sont elles qui rendent témoignage de moi. Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie !
Tu écris :
« les écrits inspirés doivent-ils produire des dogmes ou le fondement des principes de vie? En d’autre termes, les dogmes peuvent ils générés la vie? »
Moi j’ai envie de dire
« parce que nous avons la vie en Lui, alors le dogme biblique se trouve aussi inscrit dans nos cœurs tel que Jean a pu dire dans son épître que quiconque reconnait que Jésus-Christ est réellement devenu homme a l’Esprit de Dieu. Mais quiconque refuse de reconnaitre Jésus en tant que tel n’a pas l’Esprit de Dieu , mais celui de l’adversaire ».
Ces points cruciaux ont été mis au clair Domy par les Apôtres ce n’est pas pour rien je crois même si ça a l’air de rien aujourd’hui par rapport à d’autres choses.
Alors oui les Ecritures sont données pour nous conduire à la « Parole » qu’est Jésus; et ici tu dois te demander pourquoi je fais la différence entre les 2. C’est tout simplement parce que je crois que ce n’est pas la même chose : qu’on peut connaître les Ecritures sans jamais entrer en relation avec Celui qu’elles définissent comme étant la « Parole de Dieu » qui Seul donne la Vie.

Domy, je sais que ce texte de Godet qui est long peut paraître à plus d’un fastidieux et pourtant ce n’est pas inintéressant de le lire en prenant son temps. Il est difficile peut être et a besoin d’être lu lentement et à petite dose.
Il va sans dire que c’est aujourd’hui bcp demander aux chrétiens; je ne sais que trop à quel point nous sommes devenus des chrétiens fast food qui aimons qu’on nous serve des plats prêts à l’emploi depuis une sorte de drive évangélique. Je l’entend souvent que il faut que ce soit facile et rapide à lire. Et récemment, je pensais à cela en lisant ce que disait Nicolas sur le fil consacré à l’Ipad : https://blogdei.com/index.php/2010/01/31/nouvel-ipad-dapple-steve-jobs-reinvente-lordinateur-monotache#comment-48204 : « Lorsque je suis sur un Mac, je peux me consacrer à mon travail. En 10 minutes sur un Mac je crée un flyer, en 10 minutes sur un PC je suis en train de télécharger le truc qui me manque :) »
Sur le moment, j’ai rigolé un bon coup car j’ai pensé au Mac mais pas Intoch, plutôt « Do ou drive ». Et c’est vrai que transposé à la nourriture un mac est certainement moins élaboré en terme de raffinement personnalisé comme le serait un personal computer, mais au moins c’est vite ingéré et en un rien de temps et tant pis pour le corps c’est le temps qui veut ça il faut que ça soit vite fonctionnel on demande pas plus.
Nous sommes une génération de chrétiens pressés pour qui il faut aller vite avec la nourriture qu’on appellerait plutôt bouffe: il faut pas que ce soit trop long à manger car pas le temps évidemment mais c’est aussi vrai en matière de nourriture spirituelle certainement. A peine si on comprendrait que Jésus appelle l’église de Laodicée à s’asseoir à table avec Lui pour manger un Vrai repas: le genre qui se prend pas à la va vite.
On est cette génération qui peinerait à comprendre que l’auteur de la lettre aux Hébreux dise à ses lecteurs qu’ils auraient du déjà pouvoir manger de la viande alors que les éléments fondamentaux de la foi (le lait) que ce livre énumère comme une base minimaliste, nous semble déjà tellement éprouvant pour notre estomac..
Et après il arrivera qu’on s’étonne que les écrits contemporains n’ont parfois plus rien à voir avec ceux des Tozer, Austin Sparks et consorts des temps passés. Mais Dieu était il plus présent dans le passé qu’aujourd’hui?
Je pense qu’on a ce qu’on souhaite recevoir ou ce à quoi notre cœur aspire. C’est un peu désespérant d’ok, mais on peut aussi ne pas se satisfaire de ce constat et souhaiter avoir une bonne fringale de mets délicats qu’on ne trouve pas dans un fast food quand bien même celui ci serait dit casher.
Il semble que le diamant se trouve à la racine des montagnes et l’or pur se trouve très loin des regards du vautour : dans les galeries souterraines pour peu que l’homme se donne la peine de creuser ces choses précieuses qui ne se trouvent pas en surface mais dans les profondeurs (Dixit Job).
Mais si nous avons en nous un espace pour la profondeur, il est certain que Dieu y mettra sa profondeur.

30 domy 20 février 2010 à 15 h 13 min

mes questions s’inscrivent dans l’affirmation de F.Godet, à savoir:

« Mais Dieu, en entrant en commerce et en contact avec l’âme humaine, lui fait faire une certaine expérience religieuse, d’où ensuite, par réflexion, le dogme est sorti.… Les dogmes sont l’effort soutenu et progressif de la conscience religieuse se rendant compte à elle-même de son propre contenu.… L’erreur de l’orthodoxie est de vouloir arrêter cette incessante métamorphose. »

31 domy 20 février 2010 à 14 h 18 min

Autre question:
les écrits inspirés doivent-ils produire des dogmes ou le fondement des principes de vie? En d’autre termes, les dogmes peuvent ils générés la vie? N’engendrent t-ils pas bien souvent des sacrements se substituant à la Foi, par leurs prétendues vertus sanctifiantes?

32 domy 20 février 2010 à 14 h 02 min

Admettons que le dogme ait son utilité, si il est correctement fondé sur les Ecritures inspirées. Qu’est-ce qui fait, que dans le cas des pharisiens, ils ne L’ont pas identifié, alors que dans le cas des Béréens, ils L’ont reconnu? Car il semble, qu’ils disposaient de la même matière: le témoignage de la Loi et des prophètes.
N’est-ce pas par une meilleure disposition du coeur que fût marquée la différence?

33 colibri 20 février 2010 à 13 h 15 min

Oui Domy , l’auteur comme à son habitude soulève une problématique intéressante.
Mais j’aime bien la distinction qu’il établit entre 2 types de dogmatiques : étant donné que le terme signifie  » il a paru bon » il est vrai qu’il convient de savoir quel type d’ »il a paru bon » constitue le corps de notre « profession de foi ».
Je n’aime pas ce terme de profession de foi et c’est un véritable euphémisme que de le dire. Mais il n’empêche que je crois qu’un chrétien a malgré tout pour sa vie chrétienne un ensemble de normes incontournables qui jalonneront sa vie de foi dans sa dimension extérieure.
Nous ne pouvons dire que nous vivons notre foi à notre manière ou finalement comme bcp aujourd’hui, à la manière d’une néo spiritualité dite » à la carte », puisque le Chef et Consommateur de notre foi a Lui-même établit une sorte de cahier des charges si je puis dire. Par exemple nous ne pouvons nous considérer Chrétiens si nous avons un doute sur l’origine du Fils, sur le fait que Dieu le Père est incréé ou encore sur le fait que Jésus reviendra pour juger les vivants et les morts et que l’enfer existe réellement comme un lieu de tourment pour les perdus et le paradis existe comme lieu de délices pour le séjour des justes.
Il existe ainsi un ensemble de Vérités que l’ont pourrait ainsi qualifier positivement de « dogmes bibliques » incontournables parce qu’établis de façon évidente par la Parole elle-même sans possibilités d’interprétation personnelle tant ils sont clairs.
Et ce genre de dogmes bibliques n’a à la vérité rien à voir avec les dogmes humains établis au fur et à mesure par les hommes d’églises ou théologiens pour dire sur quoi la foi devait être basée, car ces derniers dogmes humains ou religieux s’avèrent souvent en réalité un ensemble de croyances venant définir les normes de foi des différentes dénominations ou clocher suivant leur propre compréhension des écritures sur des choses pas aussi clairement exprimées que l’objet de ce que l’auteur considère comme les vrais dogmes bibliques.
Mais je crois que il existe réellement un ensemble de dogmes bibliques suffisamment clairs dans la bible qui permettent de poser un ensemble de bornes au Christianisme le définissant clairement.
Les écrits de Godet de l’époque laissent deviner les tentatives de libéraux de renverser ces bornes bibliques. A l’époque, ces libéraux en étaient juste aux balbutiements d’un relativisme spirituel qui a complément éclos aujourd’hui et ce, dans le Protestantisme bien davantage que dans le catholicisme; c’est au point où certains pasteurs nient la résurrection du Christ voire même l’historicité de notre Seigneur. Qui eut cru que cette tendance aurait pu germer dans le giron de la « Réforme »?

34 domy 20 février 2010 à 10 h 43 min

Intéressante question, sinon cruciale que de savoir, si la Foi répond à des dogmes, susceptibles de conduire l’Homme au Salut. L’Eglise officielle semble, dans sa pratique, le penser, puisque le dogme aboutit aux sacrements, sanctifiant le pécheur. Le Salut ne serait pas dû à une Personne, mais à l’adhésion à un ensemble de vérités dogmatiques. L’adhésion à ces vérités dogmatiques ayant la prétention de se substituer à une communion filiale avec le Père de la création. Pourtant Jésus répond très clairement aux gardiens des dogmes :
« Vous scrutez les écritures, pensant acquérir par elles, la vie éternelle : ce sont elles qui rendent témoignage de moi. ». Poursuivant son entretien avec les gardiens du dogme, il leur dit :
« …et vous ne voulez pas venir à moi, pour avoir la vie éternelle. »
Dieu place l’homme devant Sa Parole éternelle, libre est l’Homme de se positionner en réaction ou en conversion, mais la conversion ne procède pas du dogme, mais d’une volonté souveraine de Dieu de réconcilier l’Homme avec Lui-même :
« Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé ça, c’est mon père qui est dans les cieux. »
La bible ne décrit pas un ensemble de dogmes, mais des parcours de vie. Parcours de vie pour les uns, parcours de mort pour les autres ; réconciliation pour les uns, condamnation pour les autres.
Les rives du Jourdain pour frontières entre ce qui procède de la promesse du Don gratuit, et ce qui procède du salut pas les œuvres et s’il est une œuvre difficilement soutenable devant Dieu, c’est bien celle qui consiste à se servir de la lettre afin de construire des châteaux de sable, à défaut d’avoir voulu construire sur le roc séculaire.

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