L’ouvrage d’A. W. Tozer « Ce monde, aire de jeux ou champ de bataille » en français et en intégralité

41 lectures, par nicolas le 26 janvier 2010 · 6 commentaires

dans la rubrique 20e siècle, Etat du monde chrétien

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Ce monde : aire de jeux ou champ de bataille ?

par A. W. Tozer

POUR L’HOMME, les choses ne consistent pas seulement en ce qu’elles sont réellement, mais aussi en l’importance qu’on leur donne. Autrement dit, à long terme, l’attitude que nous avons envers les choses risque d’avoir plus d’importance que la chose en elle-même. Ceci est un fait indéniable, et bien que banal nous ne devons pas le négliger.

Il est étonnant qu’un fait puisse demeurer immuable au travers des années, et que notre interprétation de ce fait évolue de génération en génération. Prenons, par exemple, le monde dans lequel nous vivons. Le monde est aujourd’hui ce qu’il a été durant des siècles. C’est une chose relativement stable, qui change peu avec le passage du temps, mais notre vision de celui-ci est tellement différente de celle qu’avaient nos pères! Nous voyons ici combien est grand le pouvoir de l’interprétation. Pour chacun de nous, le monde n’est pas seulement ce qu’il est réellement – il est aussi comme nous le considérons. Et quelle importance il y a, à ce que notre interprétation soit correcte !

Nous n’avons pas besoin de remonter plus loin que quelques siècles pour constater le gouffre qui existe entre notre vision moderne du monde, et celle de nos pères. A l’époque où le christianisme exerçait une grande influence sur la pensée des gens, les hommes et les femmes considéraient que le monde était un champ de bataille. Nos pères croyaient que le péché, le diable et l’enfer constituaient l’une des parties, et que Dieu, la justice et le paradis en constituait une autre. De par leur nature, ces forces étaient opposées les unes aux autres dans un combat profond, acharné et irréconciliable. Pour nos pères, tout être humain devait prendre partie — aucun ne pouvait rester neutre. Pour eux, c’était la vie ou la mort, le paradis ou l’enfer, et s’ils choisissaient d’être du côté de Dieu, ils pouvaient s’attendre à être en guerre avec les ennemis de Dieu. Le combat allait être rude et mortel, et il allait durer tant que la vie continuerait sur terre. Les gens anticipaient l’arrivée au paradis comme s’ils revenaient de la guerre, posant l’épée pour enfin profiter en paix du foyer qui leur avait été préparé.

Les sermons et les hymnes de cette époque avaient souvent un ton guerrier, et évoquaient souvent le mal du pays. Les soldats chrétiens pensaient à leur foyer, au repos et aux retrouvailles, et leurs voix trahissaient leur douleur alors qu’ils chantaient la fin de la bataille et la victoire ultime. Mais qu’ils affrontent les canons de l’ennemi ou qu’ils rêvent de la fin de la guerre et de l’accueil du Père, ils n’oubliaient jamais la nature du monde dans lequel ils vivaient – c’était un champ de bataille, et il y aurait beaucoup de blessés et de morts.

Sans aucun doute, cette vision du monde est totalement scripturaire. Même en tenant compte des figures et des métaphores qui abondent dans les Écritures, il n’en demeure pas moins que cela constitue une solide doctrine biblique: le monde recèle des myriades de forces spirituelles. L’Humanité, de par sa nature spirituelle, est impliquée dans le combat. Les puissances maléfiques font tout pour nous détruire, tandis que Christ est présent pour nous sauver au travers de la puissance de l’Evangile. Pour obtenir la délivrance, nous devons nous placer du côté de Dieu par la foi et l’obéissance. Voilà succinctement ce que nos pères croyaient et ce que nous croyons que la Bible enseigne.

Comme cela est différent aujourd’hui! Le fait demeure inchangé, mais son interprétation a complètement changé. Les gens ne pensent pas au monde comme étant un champ de bataille, mais plutôt comme étant une aire de jeux. Nous ne sommes pas ici pour nous battre, nous sommes ici pour jouer. Nous ne sommes pas sur une terre étrangère, nous sommes chez nous. Nous ne nous préparons pas pour vivre, nous vivons déjà, et ce que nous avons de mieux à faire, c’est de nous débarrasser de nos inhibitions et de nos gênes et de vivre cette vie pleinement. Nous estimons que nous avons résumé ici la philosophie religieuse de l’homme moderne, qui est ouvertement reconnue par des millions de personnes et tacitement convenue par autant de personnes qui vivent cette philosophie sans l’avoir exprimée verbalement.

Cette nouvelle attitude envers le monde a eu un effet auprès des chrétiens, y compris des chrétiens évangéliques qui se réclament de la foi biblique. C’est très étonnant, mais par un jeu d’écritures, ils réussissent à faire une erreur dans l’addition et prétendent obtenir le bon résultat. Cela semble fantastique, mais c’est vrai.

L’idée que le monde est une aire de jeux au lieu d’un champ de bataille est maintenant reconnu dans la pratique par la vaste majorité des chrétiens fondamentalistes. Si on leur demandait d’exprimer clairement leur position, ils essaieraient sans doute de détourner la question, mais leur comportement les trahit. Ils se tournent dans les deux directions à la fois, se réjouissant en Christ et dans le monde, déclarant allègrement à tous qu’accepter Jésus ne les oblige pas à abandonner leurs plaisirs – le christianisme c’est vraiment ce qu’il y a de plus amusant. La « louange » qui découle d’une telle vision de la vie est aussi fausse que l’est la vision en elle-même – c’est une sorte de boite de nuit sanctifiée, mais sans le champagne et les ivrognes en costard.

Cela est devenu tellement important qu’il incombe à chaque chrétien de réexaminer sa philosophie spirituelle à la lumière de la Bible. Ayant trouvé le chemin scripturaire, il se doit de le suivre, même si pour ce faire il doit se séparer de choses qu’il avait acceptées comme étant vraies mais qui, à la lumière de la vérité, s’avèrent être fausses.

Pour avoir une vision juste de Dieu et du monde à venir, nous devons avoir une vision juste du monde dans lequel nous vivons, et de notre rapport avec celui-ci. Tant de choses dépendent de cela que nous ne pouvons nous permettre d’être négligents à ce sujet.

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{ 6 commentaires… lisez-les ci-dessous ou ajoutez-en un }

1 erwan2 2 février 2010 à 17 h 31 min

Je suis dispensationnaliste et l’auteur critique le dispensationnalisme.Mais pour etre sauvé il suffit de croire en jean 11:25-26 pas besoin de regretter ses péchés ni de vouloir les abandonner ni même de croire que jesus est mort a la croix pour nous (même s’il est bon d’y croire et de vouloir vivre une vie morale).

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2 Zarlaine 3 février 2010 à 7 h 52 min

Je prends la parole, car je suis outragée par le commentaire diffusé par Erwan !
Je cite : il n’y a pas besoin de regretter ses péchés !
jésus dit : Luc 13:5 « Non, je vous le dis. Mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous également. »
Je cite : ou de vouloir les abandonner !
La Bible dit :I Pierre 1:5 « à cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la science,1:6à la science la tempérance, à la tempérance la patience, à la patience la piété,1:7à la piété l’amour fraternel, à l’amour fraternel la charité.1:8Car si ces choses sont en vous, et y sont avec abondance, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus Christ.1:9Mais celui en qui ces choses ne sont point est aveugle, il ne voit pas de loin, et il a mis en oubli la purification de ses anciens péchés.
je cite : « ni même de croire que Jésus est mort sur la croix pour nous « .
La Bible dit :I Pierre 2:24 « lui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice ; lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris. »
Si notre frère ne croit pas ce qui est écrit dans la bible, il croit cependant ce qui l’arrange (Jean 11,25-26).
Je ne comprend pas que de tels commentaires soient diffusés sur un site chrétien. C’est une offence à Notre Seigneur Jésus Christ, un
outrage à sa gloire.
Que le dispensationnaliste soit dispensé de son avis.
Si nous sommes en liberté d’expression, je ne pense pas que sur ce site passent des commentaires raciaux ou injurieux ou haineux, ou autres, alors pourquoi laisse-t-on ce genre de commentaire, qui peut affecter les plus faibles dans la foi;
Je regrette, Nicolas, je ne suis pas d’accord.

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3 nicolas 3 février 2010 à 9 h 16 min

Ma chère Zarlaine,

Ce que présente Erwan, c’est un point de vue, le sien. Il le fait sans agressivité et, même si je ne partage pas son point de vue, je me dois de lui laisser la parole pour le corriger publiquement. Il croit en la souveraineté de Dieu et c’est bien. Mais il oublie que cette « pièce » a un revers: le justice de Dieu ! L’un ne va pas sans l’autre.

Ici, c’est un lieu d’échange et de liberté. Si tu ne te sens pas capable de laisser à autrui cette liberté et que tu cherches une « mangeoire » triée, je t’invite à aller dans des sites où les choses sont plus lisses.

Dieu a pris le risque du libre arbitre. Visons à corriger dans un esprit de douceur notre frère. Et je vais te dire que, bien au contraire de ce que tu affirmes, les jeunes dans la foi seront édifiés et cette conversation aura des effets positifs puisqu’elle servira à fixer les pensées sur l’équilibre de la Parole de Dieu.

Paix sur toi et dans cet esprit de liberté !

Nicolas ><>

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4 Zarlaine 3 février 2010 à 9 h 38 min

Merci Nicolas de ta réponse.
Je suis reprise dans ma conscience, et je vois que je n’ai rien compris.
Donc, il est préférable que je me taise.
Je vous demande pardon à tous de mes propos.
Que Dieu bénisse mon frère Erwan, et mon frère Nicolas.

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5 colibri 3 février 2010 à 10 h 30 min

C’est vrai Nicolas : de tels commentaires qui ne sont pas agressifs permettent justement au Corps de Christ de mettre en mouvement son fonctionnement normal pour l’édification des plus faibles en la foi. sur l’autre fil l’intervention de MJ a permis de mettre en lumière certaines choses qui ne sont peut être pas si évidentes pour certains qui sont de passage sur ce blog; et comme MJ l’a aussi suggéré ça donne aussi un axe de prière.
évidemment qu’il est facile de zapper un Erwan, mais quel dommage. C’est une grâce que Dieu ne nous zappe pas en raison de nos inconséquences nombreuses alors que nous n’avons pas encore grandi comme il faudrait dans la foi en la connaissance de son fils.
Si Erwan est simplement en marche de façon sincère, ça pourrait être une étape pour lui vers la croissance avec nos prières; si c’est une personne qui cherche seulement à provoquer, Dieu est puissant pour utiliser sa remarque qui est aussi certainement la pensée de beaucoup d’autres, pour amener un éclairage propre à servir à l’édification de tous.
Mais tant que nous ne sommes pas parvenus à l’unité de la foi au Fils de Dieu et ceci l’illustre bien , on peut considérer qu’on est en marche et dans cette optique c’est une nécessité d’accueillir ceux qui ne sont pas parvenus au même endroit pour que les uns soient en bénédiction aux autres.

Si on réfléchit, les réformes de Luther et Calvin n’ont pas mis l’accent sur ces vérités essentielles et incontournables pour nous aujourd’hui, on pourrait se demander comment Dieu a pu accepter qu’ils vivent une dimension si réduite de la révélation en ce temps là. Et pourtant pour eux ce qu’ils avaient reçu c’était déjà de la dynamite. C’était la dose de manne envoyée hier par Dieu à un peuple qui sorti d’un long coma n’était pas en mesure de supporter une plus grande dose de nourriture en une seule fois.
Cela signifie qu’on peut certainement rencontrer aujourd’hui des gens pour qui ce qui a été donné par Dieu les jours d’après n’est pas si évident et ni facile à avaler ou digérer si ils en sont restés à cette manne d’hier.
il y a deux effets pervers de la sortie de coma : la boulimie ou l’anorexie. Les deux peuvent causer la mort si on n’accompagne pas je crois.

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6 Jean-Luc B 3 février 2010 à 16 h 20 min

Oui je trouve appréciable qu’il soit possible sur ce blog, comme l’a fait MJ, d’obéir à cette recommandation de Paul :

« Exhortez-vous les uns les autres chaque jour, aussi longtemps qu’on peut dire: Aujourd’hui! afin qu’aucun de vous ne s’endurcisse par la séduction du péché. » (Heb. 3. 12.)

J’en profite pour donner le lien vers la mise au point de MJ à erwan2 sur l’autre fil :

https://blogdei.com/index.php/2010/01/31/ne-priez-pas-pour-le-reveil#comment-48244

Nous pouvons malheureusement constater que peu de chrétiens ont l’habitude et la pratique de l’exhortation et de la répréhension mutuelles telle que la Parole nous les enseigne, et ils arrivent même à être choqués quand ils en sont témoins.

Pourtant cette exhortation est adressée à tous les chrétiens et pas seulement aux « ministères reconnus » (par qui ?), et lorsque qu’elle est mise en pratique dans un bon Esprit (« avec douceur et en instruisant » 2 Tim. 4. 2.), nous pouvons en voir comme résultat « un fruit paisible de justice ».

Jean-Luc B

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