Une maison pour les traducteurs de la Bible à Jérusalem

152 lectures, par colibri le 26 mars 2010 · 26 commentaires

dans la rubrique Bible, Christianisme, Israël

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« Un écho d’Israël »

Lire la Bible, permettre à chacun de lire l’Ancien et le Nouveau Testament dans sa langue maternelle, quel enjeu! En effet, sur les 6912 langues parlées à travers le monde, seules 450 possèdent la traduction intégrale de la Bible. Ceux qui parlent l’une des 6500 autres langues ne peuvent pas lire le Tanakh (Ancien Testament) dans la «langue de leur cœur».
Pour traduire, il est préférable de partir de l’hébreu, langue dans laquelle le Tanakh a été écrit. Il faut donc permettre aux traducteurs de se familiariser avec cette langue et de connaître le pays, les traditions, la vie de ceux qui l’ont écrit: connaissance historique, géographique, ethnique, spirituelle, mais aussi l’archéologie et la nature du pays des «enfants d’Israël».

Que faire? Halvor et Mirja Ronning (lui venant des USA, elle de Finlande), résidant en Israël depuis 40 ans, décident d’ouvrir en 1995 une maison où viendraient se former des traducteurs de divers pays. Cette maison, située à Mevasseret une banlieue à l’ouest de Jérusalem, a déjà accueilli 84 traducteurs et étudiants de 28 pays, essentiellement d’Afrique, représentant 56 langues. Grâce à ce travail de traduction 68 millions de chrétiens peuvent déjà lire le Tanakh dans leur langue maternelle, prier avec les Psaumes, et connaître les origines juives du Nouveau Testament.

Comprendre le texte dans le contexte, étudier le langage de la Bible tout en expérimentant la topographie, l’agriculture et le climat du pays de la Bible. Un exemple: Pour comprendre le Psaume 23, il faut suivre le berger dans le désert de Judée. Il est seul à connaître les quelques oasis, les sources d’eau… ces lieux sans lesquels les moutons mourraient et la «vallée de l’ombre de la mort», le wadis sec, lieu dangereux pour les troupeaux.

Dans ce «home», 12 étudiants, des pasteurs, des traducteurs, viennent chaque année pour 6 mois d’étude. 4 chambres avec salle de bain, pension complète, des volontaires étant là pour s’occuper de la cuisine, de l’entretien de la maison, etc. Sur place, les étudiants traducteurs peuvent disposer d’une machine à laver, de l’Internet, du téléphone, d’une bibliothèque, de logiciels…

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{ 26 commentaires… lisez-les ci-dessous ou ajoutez-en un }

1 Michel 27 mars 2010 à 13 h 11 min

L’hébreu est une langue extraordinaire, dans le sens où un mot peut avoir plusieurs significations, donnant aux phrases une palette de sens qui enrichissent notre approche de la Bible, et par là-même notre compréhension de la pensée de Dieu.

La question que l’on peut dès lors se poser est sa suivante : pourquoi le Saint-Esprit a-t-il choisi la version grecque de l’Ancien testament (La Septante) pour en citer des passages dans le Nouveau Testament ?

Et partant de là, pourquoi ne pas directement traduire l’AT à partir de sa version grecque ?

(lire à ce sujet http://www.bibletude.org/index.php?page=LXX )

La question est ouverte…

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2 Michel 30 mars 2010 à 22 h 21 min

Lire également http://bibletude.blogspot.com/2010/03/lxx-le-temoignage-des-hebreux-puis-le.html

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3 Francois G 31 mars 2010 à 12 h 11 min

Michel, tu poses la question:
« Et partant de là, pourquoi ne pas directement traduire l’AT à partir de sa version grecque ? », en rappelant que ce ce fut la version utilisée pour les citations de l’AT, dans le NT.

Tu invoques le choix du Saint-Esprit.

Juste une remarque: l’Esprit Saint a peut-être choisi (si l’on peut parler de choix dans ce cas) la seule version existante de l’AT pour permettre la compréhension des textes à des lecteurs qui, pour la plupart, même peut-être les juifs de la diaspora, ne comprenaient que…. le grec.

Remarque terre à terre… trop réaliste ???? C’est juste pour se faire comprendre….

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4 Carole 31 mars 2010 à 15 h 10 min

Oui, cher Michel, pourquoi notre Ancien Testament ne serait-il pas traduit à partir des textes grecs de la Septante ?…
Ce serait certainement un enrichissement.

Mais aussi, cependant, soyons reconnaissants et réalistes, combien ont cherché et connu Dieu en passant par le Fils, pourtant à partir de lectures de traductions mal faites et escamottées ?

Egalement, on pourrait bien avoir à disposition tous les écrits inspirés les plus purs et les plus proches des textes originaux que cela ne servirait toujours à rien si en définitive on ne vient pas vers le Fils en reconnaissant notre état et notre besoin de Lui pour avoir la Vie.

On sait que Dieu est au-dessus de tout ça. Il peut utiliser les choses folles du monde pour confondre les fortes, comme Il veut pour faire éclater toute Sa gloire.

Que le Seigneur te bénisse,
Carole

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5 Michel 31 mars 2010 à 17 h 05 min

François G :
Oui, humainement parlant, il fallait une traduction dans la langue de la diaspora. Mais mon propos va au-delà : cette traduction des LXX a été faite à partir de la version hébreu d’origine ( »Lorsque des Hébreux qui ont appris le gr. ou des Grecs qui on appris l’hébr. lisent les deux textes, ils admirent ces deux éditions et les vénèrent comme deux soeurs, ou plutôt comme une seule personne » (Vie de Moïse, par Philon)) et si la version massorétique (actuelle) a été faite, c’est parce que « la vers. des LXX perdit sa popularité auprès des Juifs, parce que les chrétiens s’en servaient comme texte de l’A.T. et pour prouver que Jésus était le Messie (nouveau dictionnaire biblique) ».

Dans la LXX, la messianité de Jésus est beaucoup plus évidente que dans la massorétique (écrite par des Juifs anti-chrétiens, ne l’oublions pas).

Carole :
Oui, Dieu peut utiliser même des pierres pour parler aux hommes. mais, n’empêche, « la vers. des LXX perdit sa popularité auprès des Juifs, parce que les chrétiens s’en servaient comme texte de l’A.T. et pour prouver que Jésus était le Messie (nouveau dictionnaire biblique) ».

S’ils ont fait cela, c’est que cette version des LXX est beaucoup plus messianique.

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6 Francois G 31 mars 2010 à 18 h 24 min

Oui Michel, tu connais certainement mieux le sujet que moi.

Ce que je trouve dommageable dans la version de LXX est qu’elle contient des textes qu’il faut considérer comme non inspirés, bien que certains soient dignes d’un réel intérêt, historique entre autres.

Il est aussi regrettable qu’il n’y ait pas de version traduite en français et accessible au public en termes de coût, de l’AT à partir de la LXX. Enfin, il y en a quelques passages mais c’est très cher.

Je me demande d’ailleurs bien pourquoi cela n’a pas été fait.

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7 Graphou 31 mars 2010 à 19 h 42 min

Bien que j’utilise la LXX et la Bible hébraïque, j’estime que c’est cette dernière qui représente le texte original. La LXX était la version utilisée en tout lieu à l’ouest de la Palestine. Or, c’est de ce côté que Paul et ses collaborateurs ont travaillé et des communautés qu’ils ont fondé que nous est parvenu l’essentiel du Nouveau Testament. La langue vernaculaire étant le grec, c’est la LXX qui a été citée. C’est une traduction qui n’est pas toujours littérale – elle ressemble quelque peu au targoum araméen : on traduit avant tout pour que le texte soit compris comme on veut qu’il soit compris.

Noter que nos Bibles sont traduites à partir du texte hébreu. Je crois que nous créerions plus de problèmes que nous en résoudrions à dire que la LXX vaut mieux que la Bible hébraïque. Le fait que ce soit la LXX qui soit cité dans le NT nous invite, selon moi, à n’être pas trop à cheval sur «la lettre de la loi».

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8 Michel 31 mars 2010 à 21 h 07 min

François G :
D’accord en ce qui concerne les « apocryphes » et les « deutérocanoniques ». Ils ne sont d’ailleurs pas cités dans le NT.

Concernant l’accès à la LXX, il y a ce site (en anglais malheureusement) : http://apostolic.interlinearbible.org/genesis/1.htm

Version papier : http://www.apostolicbible.com/print.htm

Graphou :
Si on admet que c’est le Saint-Esprit qui a inspiré le NT, on est obligé d’admettre que c’est Lui qui a choisi de citer la LXX dans le NT. Sinon on peut remettre en cause tout ce qui ne nous plaît pas dans le NT.

On pourrait dire qu’on est « à cheval sur la lettre de la loi » s’il n’y avait pas cet argument-choc décisif : « la vers. des LXX perdit sa popularité auprès des Juifs, parce que les chrétiens s’en servaient comme texte de l’A.T. et pour prouver que Jésus était le Messie (nouveau dictionnaire biblique) ». On ne peut être plus clair…

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9 Graphou 31 mars 2010 à 22 h 42 min

@Michel
Vous écrivez : Si on admet que c’est le Saint-Esprit qui a inspiré le NT, on est obligé d’admettre que c’est Lui qui a choisi de citer la LXX dans le NT.

Je ne comprend pas votre raisonnement. Pourquoi les missionnaires chrétiens n’auraient-ils pas utilisé la LXX? C’est la Bible des Juifs de la Diaspora, la seule Bible qu’ils étaient en mesure de lire.

«Sinon on peut remettre en cause tout ce qui ne nous plaît pas dans le NT.» Encore une fois, je ne comprend pas votre raisonnement.

«la vers. des LXX perdit sa popularité auprès des Juifs, parce que les chrétiens s’en servaient comme texte de l’A.T. et pour prouver que Jésus était le Messie (nouveau dictionnaire biblique) »

Je n’aime pas l’idée de contredire le nouveau dictionnaire biblique. La LXX était la version des Juifs de langue grecque. En Palestine, on lisait la Bible hébraïque, accompagnée d’une traduction simultanée en araméen. C’est dans cette Bible que Jésus a lu à la synagogue de Nazareth. Or ce sont les maîtres juifs de la Palestine, à la suite de R. Yohanan BenZakkaï, qui ont relancé le judaïsme après la destruction du Temple en l’an 70. Ils en ont profité pour canoniser la Bible qu’ils utilisaient et qui était, à leurs yeux, la vraie Bible.

DNYM

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10 Michel 1 avril 2010 à 18 h 17 min

@Graphou :

Vous avez raison lorsque vous dites « En Palestine, on lisait la Bible hébraïque, accompagnée d’une traduction simultanée en araméen. C’est dans cette Bible que Jésus a lu à la synagogue de Nazareth. »

Et justement, la Bible des LXX est identique à cette version hébraïque qu’utilisaient les Juifs d’il y a 2000 ans (je le dis en http://www.bibletude.org/index.php?page=LXX ).

Le problème est ailleurs : la version hébraïque actuelle n’est pas celle qu’avaient les Juifs d’il y a 2000 ans. Et la seule version que nous ayons aujourd’hui de cette version hébraïque d’il y a 2000 ans, c’est sa traduction grecque des LXX.

Quand je dis que les citations de l’AT dans le NT proviennent de la LXX, je prends un raccourci : que ce soit la LXX ou la version hébraïque de l’époque qui soit citée, c’est sans importance, car le texte est le même, puisque les 2 bibles étaient identiques.

Par exemple, les citations de l’AT dans l’épître aux Hébreux sont celles de la LXX que nous possédons encore de nos jours, bien que ce soit probablement la version hébraïque de l’époque qui est citée, puisque on s’adresse à des hébraïsants – mais comme elle est identique à la LXX, on ne voit pas la différence.

La différence est celle d’avec la Bible en hébreu actuelle, créée par les Massorètes, anti-chrétiens, « parce que les chrétiens s’en servaient [de la LXX] comme texte de l’A.T. et pour prouver que Jésus était le Messie ».

J’espère avoir été un peu plus clair.

Soyez richement béni.
Michel

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11 Michel742 1 avril 2010 à 20 h 26 min

Pour ceux qui désirent approfondir le sujet de la LXX, le site suivant donne bon nombre d’indications intéressantes : http://www.sources-chretiennes.mom.fr/index.php?pageid=bible

D’autre part
LA BIBLE GRECQUE DES SEPTANTE
Du judaïsme hellénistique au christianisme ancien

Éditions du Cerf / Éditions du C.N.R.S. 1994

présente l’état actuel des connaissances sur le sujet (mais c’est un « pavé » (qui a été un temps sur le Net)

Michel G.

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12 Graphou 1 avril 2010 à 22 h 03 min

@Michel
Vous négligez l’importance des manuscrits de la Mer Morte ; des manuscrits des livres de l’Ancien Testament en hébreu datant de cent cinquante ans avant J.-C. La comparaison entre ces textes et la Bible des Massorètes a montré que le texte biblique avait été copié avec rigueur. Je vous invite à lire sur le sujet.

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13 Michel 2 avril 2010 à 11 h 48 min

Graphou, relisez http://bibletude.org/index.php?page=LXX :

« [...] la découverte des manuscrits hébreux et grecs de Qumrân en 1947, [...] attestent que la LXX (septante) était acceptée comme texte biblique, à côté des textes hébreux

La découverte a donc obligé à réviser la conception de l’histoire des textes hébreux car ces manuscrits hébreux donnent un texte un peu différent de celui qui résultera plus tard du travail des Massorètes

A l’inverse Qumrân a révélé des formes qui expliquent la traduction des LXX : certains passages, jusqu’à présent considérés comme des erreurs ou des amplifications dues aux traducteurs, reçoivent désormais l’appui d’un support hébreu prémassorétique [...]« 

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14 Michel742 2 avril 2010 à 19 h 28 min

Les manuscrits de Qumrân sont loin d’être un soutien inconditionnel du TM :
« On décèle à Qumrân des états textuels nettement différents du texte proto-massorétique. » La Bible grecque des Septante, Cerf 1994, p189
« Certains fragments corroborent la forme LXX contre celle du TM. … En outre, la bibliothèque des Esséniens contient des fragments sémitiques de la plupart des deutérocanoniques (voir supra, chap. II). Ils ne forment pas, dans la Bible grecque, des additions “apocryphes” ». ibidem
« On sait maintenant que le grec, lorsqu’il s’écarte du TM, n’invente pas. » Op. cité p. 190
« La découverte des manuscrits de Qumrân a été l’occasion de constater nombre d’accords entre ces témoins d’un texte hébreu antérieur à celui des massorètes et la LXX : on dispose désormais souvent d’un texte proto-massorétique identique au substrat des LXX. » Op. cité p. 203
« Or les manuscrits de Qumrân et du désert de Juda ont permis deux découvertes principales : l’une est que, au cours du Ier siècle de notre ère, le texte hébreu de la Bible est attesté sous des formes encore en évolution ; certains versets de la Septante, considérés comme des ajouts interpolés, ont toutes chances d’avoir authentiquement appartenu à son modèle hébreu, plus tard modifié ; l’autre, que le texte grec de la Septante y est connu sous une forme résultant de révisions juives antérieures à celles que nous connaissions par les Hexaples d’Origène, et qu’il était donc lui aussi  » en mouvement «  » Op. cité p. 9

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15 Graphou 2 avril 2010 à 21 h 02 min

« On décèle à Qumrân des états textuels nettement différents du texte proto-massorétique. » (La Bible grecque des Septante, Cerf 1994, p 189) « On sait maintenant que le grec, lorsqu’il s’écarte du TM, n’invente pas. » (Op. cit. p. 190)

Merci pour ces précisions. Je connais sans avoir tout vérifié par moi-même. Il ne faut jamais oublier «qui» parle. Ceux qui publient au Cerf sont ravis de pouvoir documenter la thèse de l’évolution du texte biblique, même à une date aussi tardive. «On décèle», dit-on, mais dans quelle proportion? Lorsque le grec s’écarte du TM, il n’invente pas. Mais est-ce toujours le cas, ou n’est-ce vrai qu’à l’occasion?

L’affirmation la plus importante est peut-être celle-ci : « Certains fragments corroborent la forme LXX contre celle du TM. » Il est question de quelques fragments. Mais il ne leur en faut pas plus pour échafauder une théorie qui met en cause tout le corpus biblique.

À prendre avec précaution.

DNYM

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16 nicolas 2 avril 2010 à 22 h 15 min

Puisqu’on en est aux lectures savantes, je recommande cette lecture:

Rome et la Bible (parce qu’en définitive, tout le bouillon de cervelle de ceux qui chicanent sur des mots, c’est rarement pour revenir à la pureté du texte originel mais pour ramener le texte dans le chemin de leurs propres conceptions humaines)
http://www.regard.eu.org/Livres.1/Rome.et.la.Bible%20/

Et cette passionnante lecture-ci:
Guide de lecture de la Bible, qui guidera les chercheurs les plus honnêtes.
http://www.regard.eu.org/Livres.1/Guide.du.lecteur.Bible.1861/Table.matieres.html

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17 Michel 3 avril 2010 à 9 h 01 min

Je suis d’accord avec Nicolas : si notre propos n’est que chicanes de mots pour ramener le texte à nos conceptions humaines, notre débat n’est que paroles en l’air et vanité

Cependant, n’oublions pas ce point crucial : certains des passages contestés sont un obstacle pour que les Juifs se convertissent, car ceux-ci ont l’impression que notre NT dit des faussetés, du fait qu’il cite des textes qu’ils ne retrouvent pas tels quels dans leur Bible

Un des exemples les plus parlants est Es.7:14 de la LXX « Voici, la vierge sera enceinte », traduit « Voici, la jeune fille sera enceinte » dans dans le TM

Et puisqu’on parle de ceux qui ramènent le texte à leurs conceptions humaines, c’est justement ce que fait le TM, par exemple en Ex.15:3 « YHWH est un Homme de guerre », alors que la LXX a « YHWH brise les guerres » ( pour d’autres exemples, lisez http://www.bibletude.org/index.php?page=LXX )

Pour conclure : il a paru bon au Saint-Esprit que les portions de l’AT citées dans le NT soient celles qui y sont maintenant, qui ne sont pas celles de la Bible massorétique

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18 Michel742 4 avril 2010 à 14 h 58 min

J’approuve pleinement Michel dans sa dernière intervention, et je m’associe à lui dans son accord avec Nicolas.

Sans nier l’intérêt que peuvent présenter les deux ouvrages proposés par Nicolas, un rapide parcours, en particulier du second, montre qu’ils datent, les connaissances bibliques actuelles ayant nettement progressé, ne serait-ce que grâce à la découverte des manuscrits de la Mer Morte. Mais également les connaissances archéologiques permettent de ne pas faire débuter l’histoire écrite des hommes à 2200 ou 2500 AC, mais vers 3300 (premiers pictogrammes sumériens). Et la géologie !

Je ferai remarquer à Graphou que c’est lui qui a mis en avant « l’importance des manuscrits de la Mer Morte », et que c’est l’honnêteté scientifique même qui oblige à parler de fragments ; comme elle ne devrait pas permettre d’affirmer que le texte biblique s’est transmis de façon monolithique des origines jusqu’à aujourd’hui. Il n’est que de voir à quel point les versions Darby, Segond, ou en français courant (pour ne prendre que ces exemples dans la mouvance réformée) peuvent différer quant à leur vocabulaire en 150 ans seulement. Et avant de dire « Il est question de quelques fragments. Mais il ne leur en faut pas plus pour échafauder une théorie qui met en cause tout le corpus biblique. », il serait prudent de lire une partie de l’exposé des auteurs du texte (avant d’aller, éventuellement, consulter l’abondante bibliographie citée dans l’ouvrage !), et non seulement les quelques courtes phrases que j’ai citées.

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19 Graphou 4 avril 2010 à 21 h 59 min

Ça y est. Je suis celui qui n’y comprend rien.

Esaïe 7.14 version LXX : Voici, la vierge (parthénos) concevra dans le ventre et donnera naissance à un fils, et tu l’appelleras Emmanuel…

Esaie 7.14 version TM : Voici, la jeune femme (’almah) sera enceinte ; elle enfantera un fils, elle criera son nom : Immanou-Él…

Esaïe 7.14 version Qoumrân (Grand rouleau d’Ésaïe) : Hinnéh ha’almah harah veyilèdèt bèn veqara’t shemi ‘immanou ‘èl / Voici, la jeune femme sera enceinte ; elle enfantera un fils, tu crieras son nom : Immanou-Él…

Le Grand rouleau d’Ésaïe s’accorde mot pour mot au TM, à l’exception d’une lettre (tav) : ici, c’est la femme qui crie le nom d’Emmanuel (accord avec la LXX sur ce point).
Le terme hébreu utilisé par les deux témoins est «’almah» qui se traduit «jeune fille» (Dictionnaire d’Hébreu et d’Araméen biblique). La jeune fille en Israël est d’ordinaire vierge. La LXX traduit «vierge» (parthénos).

Je dis cela sous toute réserve, du fait qu’on a trouvé 22 manuscrits appartenants au livre d’Ésaïe à Qoumrân. J’ai consulté le principal témoin.

DNYM

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20 Graphou 4 avril 2010 à 22 h 24 min

@ deux Michel

Dans quelles mesures? Source : Lawrence H. Schiffman, Les Manuscrits de la Mer Morte et le Judaïsme, 1994, 2003 pour la traduction française.

En plus des trois familles de textes déjà connues [TM, LXX, SMR], il existe à Qumrân des manuscrits dont le type est propre à cette collection. Beaucoup de manuscrits sont écrits selon une orthographe et une morphologie caractéristique de la secte de Qumrân. (p. 189)

Les spécialistes des manuscrits ont réalisé depuis longtemps que ces textes bibliques de type sectaire remettaient en question la théorie des trois familles textuelles, Les quelques chercheurs qui se sont penchés sur ce type de texte, en particulier le rouleau 1Q Isaïe, ont conclu que de nombreuses variantes témoignaient d’un effort de créer un texte vulgarisé pour le grand public – un texte plus simple qu’on pourrait comprendre plus facilement. (p. 190)

L’examen du type de texte propre à Qumrân révèle qu’il est basé essentiellement sur des textes proto-massorétiques. On peut en dire autant des textes de type proto-samaritain qui sont fondés sur des textes proto-massorétiques de haute époque. Une pareille distribution montre qu’au moment où les manuscrits trouvés à Qumrân ont été copiés, le type de texte proto-massorétique prévalait en dehors de la secte. Les sectaires ont écrit des textes pour leur propre usage, en employant leur type de texte propre. Mais même leur manuscrits témoignent d’une prépondérance massorétique, malgré de nombreuses divergences de détail. (p. 191)

Proportions :
Textes proto-massorétiques : 60%
Style qumranien : 20%
Textes proto-samaritains : 5%
Textes de type Septante : 5%
Textes non alignés : 10%

DNYM

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21 Michel742 11 avril 2010 à 16 h 48 min

La consultation d’une vingtaine de documents concernant les manuscrits de Qumran m’a confirmé dans ce que j’avais entrevu précédemment : les textes de Qumran, malgré la supériorité numérique du type proto-massorétique, montrent que l’unanimité était loin d’être faite autour de ce type de texte. Ce que résume fort bien Emmanuel Tov (1) dans L’enfance de la Bible hébraïque – Histoire de l’histoire de l’Ancien Testament, s.d. Adrian Schenker et Philippe Hugo (Labor et Fides, 2005) : « Ainsi, et les textes hébreux et les textes grecs de Qumran se font le reflet d’une communauté qui manifeste un approche ouverte de l’Écriture, ne se limitant pas strictement au texte proto-massorétique alors que les autres sites du désert de Juda furent occupés par des cercles juifs nationalistes adhérant exclusivement au texte proto-massorétique en hébreu et aux révisions juives de la LXX en direction de ce dernier. »
Tov, d’ailleurs diverge d’avec Schiffman quant à la répartition d’une partie des textes de Qumrân : 25% de type qumranien (10% chez Schiffman), 40% (60%) de type proto-massorétique, 25% (10%) de non alignés.

« Ce qui surprend lorsqu’on étudie les textes bibliques retrouvés à Qumran est leur diversité. Le plus grand groupe de manuscrits représente un texte protomassorétique (p. ex. 1QIsab). Mais on trouve également des textes s’apparentant de près au Pentateuque Samaritain (p.ex. 4QNumb) ou au modèle hébreu employé par les traducteurs de la Septante (p. ex. 4QJerb). Un cinquième environ des fragments provient de rouleaux écrits selon un mode particulier qui pourrait refléter le scriptorium de la secte (p. ex., 1QIsaa). Textuellement, les rouleaux écrits selon ce mode représentent une approche assez libre du texte biblique (J. Joosten, La critique textuelle in Manuel d’exégèse de l’Ancien Testament, Labor et Fides, 2008)

Ces considérations, et d’autres glanées au fil des lectures, m’ont fait admettre qu’il y avait, à côté d’un texte prioritairement admis à l’usage des rabbins (qui allait devenir le TM quelques siècles plus tard), des variantes, dont la Septante ou son modèle hébreu, qui ont été les Écritures des premiers chrétiens. La LXX, n’a été rejetée par les Juifs que lorsqu’elle a été utilisée par les chrétiens pour montrer que le Christ était bien le Messie de l’Ancien Testament, ce que les Juifs ne pouvaient admettre. Mais auparavant, elle avait été bien reçue : « Le récit de la traduction des LXX dans Meguila 9 a-b révèle un jugement très positif des rabbins du Talmud sur la Septante. Considérée comme inspirée par Dieu, réalisée avec l’assentiment de tout Israël, elle témoignerait à leurs yeux de procédés traductionnels en accord avec les principes prônés à l’époque talmudique par la pensée rabbinique. » (Francine Kaufmann, Un exemple d’approche théologique de la traduction : les jugements sur la Septante, http://www.erudit.org/revue/TTR/1990/v3/n2/037067ar.pdf)

En conclusion, si l’Esprit-Saint a permis (ou voulu !) que le NT nous soit accessible avec des citations de l’AT basées sur la LXX, y compris là où elles s’éloignent du TM (cf. p. ex. Ac 13.35 – Ro 10.20, 15.12 – Hé 12.26 – 1 Pi 1.24), devons-nous nous la laisser de côté pour tout ce qui n’est pas cité dans le NT ? Ou oublier ce que le Christ a dit des scribes, qui de Son temps, déjà, portaient une attention scrupuleuse à l’observation de la lettre de l’Écriture (Mt 12.1–2, 15.2–3 ; cf. également Mt 23.2–32 et Jn 8.3–8) ? Les Massorètes sont dans le droit fil des scribes de Jérusalem du premier siècle : une rigueur scrupuleuse dans l’observance de la lettre (jusqu’à en compter le nombre afin d’éviter toute erreur de copie), n’ayant pas vu que « la Loi n’a rien mené au but » (Hé 7.19).

Mais « Ainsi donc Jésus nous lit la Loi lorsqu’Il nous révèle les secrets de la Loi. Car nous qui sommes de l’Église universelle, nous ne méprisons pas la loi de Moïse ; nous l’adoptons, à condition pourtant que Jésus nous l’ait lue. Car nous ne comprendrons correctement la Loi que si Jésus nous la lit, et si pendant cette lecture nous recevons Ses jugements et Ses manières de voir. Oui, n’avait-il pas adopté Sa pensée, celui qui disait : “Quant à nous, nous avons la pensée du Christ pour connaître les dons qui nous ont été faits par Dieu et que nous annonçons.” Et de même ceux qui répétaient : “Notre cœur n’était-il pas tout brûlant au-dedans de nous, lorsque sur le chemin il nous ouvrait les Écritures ?” quand Jésus, “commençant par la loi de Moïse et parcourant tous les prophètes, leur révéla dans les Écritures ce qui le concernait”. » (Origène, Homélies sur Josué. Homélie IX)

(1) Université Hébraïque de Jérusalem, chef de l’équipe éditoriale depuis 1991 jusqu’à l’achèvement de la publication des manuscrits en 2001

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22 Graphou 11 avril 2010 à 21 h 24 min

@Michel742

Bravo pour votre recherche. Votre curiosité documentaire vous fait avancer et contribue à faire avancer tout le monde.

Il me semble que toutes ces variantes textuelles devraient nous convaincre d’une chose : Au premier siècle encore on avait chez les Juifs une conception de l’Écriture beaucoup moins rigide que celle qui se développera plus tard, dans le judaïsme et le christianisme à la fois. La Torah était parole vivante, parole capable de s’adapter aux situations et aux besoins de traductions de l’heure. La Torah était avant tout la lumière devant éclairer la marche quotidienne du peuple de Dieu. Elle était efficace aussi bien en hébreu qu’en traduction et même en commentaire. On ne devrait donc pas mépriser nos traductions ni la LXX (qui jouit d’une respectable antiquité).

Lorsque je veux faire une étude poussée d’un texte de la Torah, j’utilise d’abord le texte massorétique. Mais j’y adjoins la LXX, ainsi que les Targoumin palestiniens (les traductions orales araméennes du texte biblique à l’usage de la synagogue aux premiers siècles du christianisme). J’utilise aussi les quelques commentaires retrouvés dans les manuscrits de la Mer Morte. Certains textes, comme celui du grand rouleau d’Ésaïe, est accessible sur le web. Les textes bibliques de Qumrân ne sont pas publiés dans les recensions des MMM, parce qu’ils ne diffèrent pas assez du texte reçu pour le justifier. Enfin, j’utilise quelques bonnes traductions française. Cette boîte à outil diversifiée m’est fort utile. Si j’ai à me plaindre que quelque chose, c’est l’absence d’une édition complète la LXX en français. Le Cerf l’a publiée en plusieurs tomes, ce qui rend son prix inabordable. J’utilise une édition anglaise.

DNYM

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23 Michel742 18 avril 2010 à 18 h 10 min

À Graphou,
Je vous remercie pour votre aimable réponse à mon dernier commentaire. Si ce que j’écris peut contribuer à aider quelqu’un dans sa marche vers la Terre promise, la Jérusalem céleste, je n’en demande pas plus.
Mon travail ne consiste pas en une recherche académique (ce dont je serais bien incapable), mais à trouver, malgré les interférences humaines, le message de l’Esprit-Saint. Contrairement à de nombreuses personnes, je pense que l’Écriture a subi, et subit toujours, les influences du milieu où elle est éditée.
« On a la théologie de son porte-monnaie » m’a dit un jour un Frère. L’étude des versions en français les plus courantes montrent bien la marque de la société dans laquelle elles ont été produites. C’est valable pour Darby, où le libéralisme anglais du XIXe siècle lui fait remplacer « grâce, bienveillance » (1 Co 16.3), « simplicité, droiture » (2 Co 8.2, 9.11 et 13), « bénédiction » (2 Co 9.5) par « libéralité » (en 2 Co 9.13, il est également question de « mise en commun », ce que Darby occulte). Segond, donne la même traduction dans les textes cités, et en plus met « libéralité » pour « participant, mettant en commun » en 1 Ti 6.18, ainsi qu’en Hé 13.16 pour « mise en commun ».
Le français courant, comme les Témoins de Jéhovah remplacent la « fraction du pain » (= la Cène) par un simple repas en Ac 2.42 et 46, et 20.7 (et 20.11 pour TJ). Cela peut aisément s’expliquer par des motifs doctrinaux.
Il y a ainsi d’autres dérives : « serviteur » traduit par « ministre », et « esclave » par « serviteur ». Agréable ascension sociale, mais ne rendant pas compte de l’esprit du texte. De même, dans le français courant, les mesures de la Jérusalem céleste (Ap 21.15–17) sont données en kilomètres, supprimant du même coup ce qui fait sens : 12′000 !
Toutefois, ce qui m’importe, c’est que malgré ces dérives et falsifications (qui ne datent certes pas d’aujourd’hui), malgré les imperfections humaines, le Seigneur a suscité dans tous les siècles des Frères, enfants du Père, qui ont gardé « le bon dépôt par l’Esprit Saint qui habite en nous. » (2 Ti 1.14)
« C’est pourquoi, nous aussi, ayant une si grande nuée de témoins qui nous entoure, rejetant tout fardeau et le péché qui [nous] enveloppe si aisément, courons avec patience la course qui est devant nous, » (Hé 12.1)
Bien à vous, en Christ.
Michel

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24 Graphou 18 avril 2010 à 21 h 01 min

@ Michel742

Merci pour ces remarques pertinentes. En effet, les traducteurs ont aussi leur sensibilité et leur théologie. Comme cette manie, dans les Bible protestantes, à rendre l’hébreu «cohèn» par sacrificateur, évitant le mot «prêtre» qui fait trop clérical. Du coup, on a suggéré que le cohèn n’avait d’autre fonction que celle de sacrifier (ce qui était loin d’être le cas).

Je remarque que la NBS a fait marche arrière l’emploi de certains termes. Le mot «esclave» a repris ses droits sur celui de «serviteur». Mais d’autres changements sont moins heureux. D’où l’importance de travailler avec l’hébreu et le grec.

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25 Michel742 25 avril 2010 à 20 h 30 min

À Graphou

Concernant le mot « prêtre », il n’est pas plus adéquat, car étymologiquement, il signifie « ancien ». C’est le mot grec iéréus qui est traduit par sacrificateur, faute d’un mot français plus adéquat. Toutefois, il faut bien admettre que les termes grecs qui en dérivent ont généralement une relation plus ou moins directe avec le sacrifice. Ceci valant tant pour le N.T. que pour l’A.T. de la Septante. D’autre part, il ne faut pas oublier l’importance du sacrifice dans le pardon des péchés (y compris dans les religions païennes). Mais je ne me battrais en tous cas pour ce mot, l’important étant de comprendre ce que l’Esprit-Saint nous enseigne à travers les textes bibliques. D’ailleurs, la racine grecque iéros, comme l’hébreu, a également un sens plus large.

Fraternelles salutations en Christ.

Michel

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26 Graphou 25 avril 2010 à 21 h 16 min

Le terme hébreu pour désigner le prêtre, cohèn, est un nom qui dérive d’une racine hébraïque qui signifie «être ferme». En ce sens, le prêtre est celui qui «se tient» devant Dieu pour le service. En parcourant les textes bibliques, on découvre que la fonction fut exercée de façon diverses au long de l’histoire, suivant l’évolution de la société israélite. Bien entendu, la responsabilité première du prêtre était celle d’officier à l’autel et d’y offrir les sacrifices, ce qui est bien rendu par le terme «sacrificateur». Mais il avait aussi la charge d’édicter des lois et d’enseigner la Torah au peuple (cf. Dt 33. 8-10 ; Ml 2 ; Os 4.1). Le terme le plus significatif, à mes yeux, est celui de «médiateur». C’est bien ce que le prêtre fait : il fait le lien entre le ciel et la terre. L’homme pécheur ne peut subsister en présence du Dieu saint sans le secours d’un médiateur (Moïse, Aaron, le Christ). Ce qui comprend aussi bien la fonction sacrificielle que la charge de l’enseignement.

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