Témoignage de Jean-Luc Burnod: Tendre l’autre joue

258 lectures, par Michoud Myriam le 12 août 2010 · 0 commentaire

dans la rubrique Témoignages divers

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Je m’en rappelle comme si c’était hier, c’était le début de ma vie de disciple.
Le Seigneur m’avait amené quelques mois plus tôt à abandonner ce qui me tenait le plus à coeur avant de le connaître: la pratique de l’aïkido. A la suite d’une série d’expériences orchestrées d’En-Haut, j’avais acquis cette claire conviction. J’avais donc laissé tomber le club que je venais de mettre en route et je prenais peu à peu conscience qu’il me fallait apprendre d’autres manières de concevoir les relations, en particulier les relations conflictuelles…
A l’époque, nous étions propriétaires d’un snack-bar et notre clientèle n’était pas composée que de buveurs de lait! Il y avait, en particulier, un habitué, fils de harki, qui accumulait les problèmes à cause de son intempérance et de ses innombrables bagarres.
Et un jour, en ma présence, il prit la décision de renoncer à boire. Nous vendions encore de l’alcool à l’époque, cependant pour l’aider dans cette difficile décision, je me suis donc engagé à ne plus lui en servir au bar.
Quelques semaines ont passé sans évènements majeurs. J’avais juste un texte de la Bible qui me tournait sans arrêt dans la tête et qui me posait problème. C’était cette Parole du Christ qui disait:
«Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre.» (Mat. 5. 39.)
Le principe de non-résistance, je connaissais, c’est l’une des bases de l’aïkido et je l’avais pratiqué tellement intensément, aidé par un esprit de divination, que j’arrivais à anticiper toutes les attaques. Mais ce qui me gênait, c’était la seconde phrase de Christ. Car je savais que si quelqu’un cherchait à me frapper sur la joue, avant même que sa main ait atteint son but il serait entraîné dans une spirale qui se terminait par une projection ou une immobilisation. Et c’est une sorte de gêne qui me saisissait quand cette phrase tournait dans ma tête, comme si Jésus avait prononcé une phrase qui n’était pas pour moi. Alors que j’étais son disciple, je me demandais pourquoi la totalité de ses enseignements ne pouvaient pas me concerner.
Avec les années qui ont passé, j’ai appris qu’il nous faut être attentifs à ce travail du Saint-Esprit, quand Il nous rappelle la Parole du Seigneur (Jean 14. 26). Car sachant à l’avance ce qui va se passer, Il met entre nos mains des armes utiles et Il nous apprend aussi à nous en servir…
«Béni soit l’Éternel, mon rocher, qui exerce mes mains au combat, mes doigts à la bataille» (Ps. 144.1.)
J’en étais à ce stade dans mes réflexions, quand entra dans le bar le fils de harki dont j’ai parlé plus haut. Légèrement «chaud» – il n’en était déjà plus à son premier verre – il me demanda de lui servir une bière. Je lui rappelai notre engagement et lui déclarai que pour son bien et pour respecter ma parole je ne lui servirai pas d’alcool. Il devenait évident que nous étions devant une épreuve de force, car il commençait à me menacer d’en venir aux mains si je ne lui servais pas ce qu’il exigeait.
Il s’approcha l’oeil mauvais, en serrant les poings. Et moi, conditionné par des années de pratiques d’aïkido, je commençais à «faire le vide» mental pour être en disposition de vacuité complète et amorcer ma défense au tout début de l’attaque…
A ce moment précis, retentit à nouveau cette phrase dans ma tête:

«Tends l’autre joue!»

Et là, en une fraction de seconde, mes pensées se sont emballées. C’est étonnant de voir à quelle vitesse peut fonctionner le cerveau dans certaines circonstances. Pendant que mon agresseur parcourait les deux ou trois mètres qui le séparaient de moi, je réalisais que j’avais passé des années à pratiquer le contraire de ce que le Christ enseignait. Je pris conscience, d’un coup, que tous les ordres du Christ sont pleins de sagesse et qu’il n’y a pas mieux à faire que de lui obéir. Je savais sans l’ombre d’un doute que je pouvais maitriser mon agresseur et le faire voler hors du bar. Mais je savais malheureusement aussi que mes réflexes aiguisés par des années de pratiques assidues allaient dans le sens opposé à l’ordre du Christ et que dans quelques secondes, si Dieu n’intervenait pas, j’allai Lui désobéir à cause de mon conditionnement qui avait laissé s’installer dans ma vie des puissances opposées à Sa volonté.
Je Lui adressai alors cette prière intérieure: «Je veux t’obéir, mais à cause de tous mes apprentissages de combats, j’en suis totalement incapable. Viens m’aider!»
La façon dont Dieu a répondu me remue les tripes, encore aujourd’hui. Car là, en une fraction de seconde je me suis retrouvé rempli d’amour pour mon agresseur. J’avais déjà de l’affection pour lui, mais ce que j’expérimentais là, c’était cent fois plus fort. Ça coulait sur moi et ça débordait tellement, que j’avais la certitude intérieure, qu’il pouvait me frapper et me défigurer pendant ½ heure que je l’aimerais encore avec la même intensité…
En une fraction de seconde, même pas le temps d’un claquement de doigts, mon Dieu avait enlevé des années de mauvaises pratiques en me remplissant de son Amour. J’ai expérimenté ce jour là qu’il n’y a pas besoin de longues séances de «délivrances» pour entrer dans la liberté en Christ, il suffit d’être attentif à la voix du Bon Berger et d’y répondre avec foi.
Il s’est aussi passé quelque choses d’étonnant chez mon adversaire. Il n’a pas pu continuer à s’approcher de moi et s’est mis à pleurer! Je crois qu’il a aussi été touché par le débordement d’amour de ce moment.
Je n’ai donc pas pris la volée de coups que j’étais pourtant prêt à recevoir. Cependant, ce n’est pas la protection divine qui m’a le plus marqué dans cette expérience, mais c’est la puissance et l’instantanéité de l’action de Dieu dans mon coeur. Car des années de mauvaises habitudes se sont trouvées balayées en une fraction de seconde par la puissance de l’amour de Dieu!
Par expérience, je peux donc vous assurer que Dieu est capable de vous faire accomplir tout ce qu’il vous ordonne de faire, aussi impossible que cela puisse paraitre. Il est bien arrivé à ouvrir les yeux d’un aveugle de naissance, à faire marcher le paralytique et à faire sortir Lazare vivant de son tombeau après 4 jours de putréfaction…
Tout ce qu’Il attend de nous, ce sont des oreilles qui entendent et un coeur qui croit. Le reste est de son ressort.
«C’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir. Faites toutes choses sans murmures ni hésitations, afin que vous soyez irréprochables et purs…» (Phil. 2.15)
« Éternel, tu nous donnes la paix; car tout ce que nous faisons, c’est toi qui l’accomplis pour nous. Éternel, notre Dieu, d’autres maîtres que toi ont dominé sur nous; mais c’est grâce à toi seul que nous invoquons ton nom.» (Es. 26.12-13)

Jean-Luc

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