Vous connaissez sans doute l'expression "travailler pour des prunes" ou "pour des queues de prunes". On dit cela quand le salaire d'un ouvrier est loin de compenser la fatigue du travail fourni. Cela se produisait souvent chez certains paysans avares d'autrefois qui vous payaient une journée de travail épuisante au soleil avec...un panier de prune qui ne lui coutaient rien !

Pourquoi donc ce titre "par des prunes" ? Parceque deux petits kilos de prunes m'ont donné une leçon qui vaut son pesant d'or.

C'était sur la route de Sens pour aller voir ma belle famille que j'ai eu la pensée de cueillir quelques prunes dans un verger abondonné pour ne pas arriver les mains vides chez nos hôtes et préparer une bonne tarte qui régalera la famille.

A mi-chemin l'occasion se présente dans un village : un verger peuplé de pommiers, de pruniers, de ronces et de hautes herbes. Il est sans cloture les arbres ploient sous le fardeau mûr. A moi donc de le décharger de quelques fruits. Je remplis à moitié mon sac, juste ce qu'il me faut et en route pour la suite du voyage.

Mais seulement voilà. Ai je eu raison de cueillir ces fruits qui ne m'appartenaient pas ? Ne suis-je pas un voleur ? Je ne les ai pas achetés et personne ne me les a donnés.

Je n'ai pas eu le temps de trouver le propriétaire dans ce village que je ne connaissais pas. Or c'est lui qui paie les impôts locaux et les produits du verger lui reviennent de droit. A moins qu'il m'autorise à cueillir auquel cas j'aurais la permission.

Ces fruits vont se perdre c'est dommage qu'ils se perdent alors qu'ils me seraient fort utiles parceque je ne sais pas où m'en procurer à bon prix. Me voilà gèné, troublé dans ma conscience pour quelques prunes. Je ne peux pas raccrocher à l'arbre les fruits maraudés, je ne peux pas non plus les donner au propriétaire. Il n'y avait pas de cloture, certes, le verger n'était pas entretenu, certes seulement je ne suis pas certain que la loi m'autorise à prendre ces fruits. Les jeter ne rapporterait rien à personne et en priver ma famille ne me semble pas plus moral à présent.

Essayons la loi royale. Si j'étais propriétaire de ce champs, que penserais-je d'un inconnu qui me prend des fruits ? Que dirais-je ? Je pense que je lui offrirais de bonne grâce de quoi faire une tarte mais pas plus.

Alors cela va beaucoup mieux mais quand-même il y a un je ne sais quoi un petit grain, une poussière, un atome d'insatisfaction qui continue de troubler ma conscience. Alors je sors mon dernier jocker, l'as des as, la carte fatale pour l'adversaire qui ne me lache pas :

LA PRIERE.

J'avais sorti toutes les cartes de ma propre justice et même celles de la loi de Dieu et des hommes, lois que je ne connais pas assez. Je priai donc ainsi :

"Seigneur tous mes raisonnements et ma propre justice ne me permettent pas d'être juste devant toi. Toute ma justice n'est qu'un vêtement souillé ( nu ou habillé j'ai honte de me présenter devant toi ! )

JUSTIFIE MOI TOI MEME Ô DIEU AMEN."

Et à l'instant ma conscience a été purifiée. J'ai remercié Dieu.

Ainsi j'ai mieux compris l'histoire du jardin d'Eden, ce qu'est l'arbre de vie et ce qu'est l'arbre de la connaissance du bien et du mal :

Manger de l'arbre de vie, c'est faire la prière de la foi en la justice de Dieu.

Manger de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, c'est essayer de se justifier soi-même par des raisonnement humains impuissants à produire la justice parfaite de Dieu.

La Parole de Dieu ne dit-elle pas "La justice et le droit sont les fondements du trone de Dieu" ?

Dieu veut que la vérité soit dans le coeur de l'homme et que l'homme reconnaisse devant Dieu cette vérité dans la prière et qu'en suite il glorifie Dieu d'abord en reconnaissant devant les hommes que Dieu seul peut justifier parfaitement (voir réponse d'Elihu dans le livre de Job et le Psaumes 32) puis en réparant dans la mesure du possible la faute commise.