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Le plan prophétique de l’avenir d’Israël, par R. Chasles

1 225 lectures, par colibri le 28 juillet 2010 · 3 commentaires

dans la rubrique Edification,Etudes bibliques,Israël,Prophétisme

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« Extrait du livre: Israël et les Nations »

NDR : ces pages furent écrites en 1945, c’est-à-dire avant la création de l’Etat d’Israël.

L’incomparable figure de Moïse se dresse devant celui qui veut scruter le passé historique et l’avenir prophétique d’Israël.

Moïse était parvenu à la fin de sa vie, de cette prodigieuse vie partagée en trois périodes de quarante ans chacune, lorsque Dieu lui révéla l’avenir de son peuple.

Pendant quarante années, il avait été élevé en Egypte, à la cour du pharaon, où il fut instruit «dans toute la science des Egyptiens, …puissant en paroles et en oeuvres» (Actes 7. 22).

Ensuite, et pendant quarante années encore, il avait vécu au pays de Madian, comme simple gardien de troupeaux sur les montagnes de l’Horeb. Déchéance ? Aux yeux des hommes, oui mais suprême mise à part et silencieuse préparation, aux yeux de Dieu, en vue d’une mission exceptionnelle et insoupçonnée. En effet, ce temps, où l’humble berger faisait paître les troupeaux de son beau-père Jéthro, s’était terminé par la fulgurante théophanie du buisson de feu, la révélation du nom de l’Eternel et de la mission qu’il voulait confier à son serviteur (Exode 3).

Alors, quarante années nouvelles s’étaient encore écoulées après la délivrance des enfants d’Israël et la sortie d’Egypte. Moïse avait porté, dans le désert de Sin, le joug écrasant de ce peuple «au cou roide», de ce peuple murmurant sans cesse, auquel cependant il n’avait cessé de communiquer les «oracles vivants» (Actes 7.38), pour le soutenir et faire de lui la «nation sainte» que Dieu s’était réservée.

Or, c’est à la fin de cette troisième quarantaine que l’Eternel accorda à son prophète, à celui qu’il « connaissait face à face » (Deut. 34. 10), la plus étonnante révélation prophétique de toute l’Ecriture. L’avenir de son peuple lui fut découvert en une vue à la fois précise et extraordinairement étendue. Les autres voyants pourront décrire les multiples aspects du plan divin sur Israël ; ils annonceront les captivités, comme Isaïe et Jérémie, la restauration du temple, comme Aggée, la tribulation à venir, comme Daniel, le royaume messianique comme Ezéchiel, mais aucun ne placera sous nos yeux éblouis, inquiets même à cause de telles précisions, un aussi vaste panorama, une vision d’une telle envergure, et si frappante dans ses réalisations qu’elle oblige à prendre position : à nier ou à adorer.  «Il n’a plus paru en Israël de prophète semblable à Moïse, que l’Eternel connaissait face à face » (Deut. 34. 10).

Seul, aussi, il a pu devenir la figure anticipée du Messie-prophète. Poussé par l’Esprit saint, il a déclaré à son peuple: « L’Eternel, ton Dieu, te suscitera du milieu de toi, d’entre tes frères, un prophète comme moi vous l’écouterez ! » (Deut. 18. 15).

Moïse a osé se comparer au Messie, au Christ, et s’identifier à lui sur le plan prophétique, au point de dire : « un prophète comme moi ». Dès lors, que conclurons-nous ? Ou bien Moïse a parlé en insensé, ou bien il savait que c’était réellement « l’Esprit du Christ » qui était en lui (I Pierre 1. 11), et qu’un seul et même Esprit, l’Esprit du Père, l’unissait au Messie-prophète.

La voix qui se fit entendre (le la nuée, lors de la Transfiguration de Jésus, a repris la même exhortation: « Ecoutez-le ! » (Matth. 17. 5). Et saint Pierre a cité les paroles de Moïse en les appliquant directement à Jésus-Christ (Actes 3.19-26).

C’est pourquoi, lorsque les Juifs envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites vers Jean-Baptiste, ils lui demandèrent « Toi, qui es-tu ? Es-tu LE PROPHÈTE ? Et il répondit : Non » (Jean 1. 21).  Plus tard, ceux qui furent les témoins de la multiplication des pains proclamèrent, en parlant de Jésus « Celui-ci est vraiment LE PROPHÈTE qui doit venir dans le monde » (Jean 6. 4).

Ainsi, nous avons l’assurance que les oracles qui tomberont de ses lèvres « comme la pluie… comme la rosée… comme des gouttes d’eau sur l’herbe » (Deut. 32. 2), seront bien ceux que Dieu a mis dans sa bouche. Ne lui avait-il pas annoncé naguère «Je serai avec ta bouche et je t’enseignerai ce que tu auras à dire » ? (Ex. 4. 12).

La grande révélation prophétique que Moïse reçut avant mourir a été consignée d’abord sous forme de bénédictions et de malédictions dépendant entièrement de l’attitude du peuple d’Israël dans son obéissance à la loi de Dieu (Deut. ch. 27 à 30). Splendides sont les bénédictions, merveilleuses sont les Promesses, mais terribles sont les malédictions. « Tu seras pour l’Eternel un peuple saint, comme il l’a titré, lorsque tu observeras les commandements de l’Eternel, ton Dieu, et que tu marcheras dans Ses voies. Tous les peuples verront que tu es appelé du nom de l’Eternel et ils le craindront» (Deut. 28. 1-14). Mais il y a des conditions… «Si tu n’obéis pas â la voix de l’Eternel, ton Dieu…, voici toutes les malédictions qui viendront sur toi… Tu seras maudit dans la ville, et tu seras maudit dans les champs… L’Eternel enverra contre toi la malédiction, le trouble et la menace, au milieu de toutes les entreprises que tu feras » (v15-20).

Alors vient l’annonce prophétique des captivités assyrienne et babylonienne, l’exil en pays inconnu, le culte rendu à des dieux de bois et de pierre, la raillerie et le sarcasme parmi les peuples. « Tu engendreras des fils et (les filles, et ils ne seront pas à toi, car ils iront en captivité » (v. 41). Mais si, malgré ce solennel avertissement, Israël ne revient pas à l’Eternel, son Dieu, s’il ne se détourne pas des idoles pour observer la loi divine, alors de plus grandes calamités encore l’atteindront : « Pour n’avoir pas, au milieu de l’abondance de toutes choses, servi l’Eternel, ton Dieu, avec joie et de bon cœur, tu serviras, au milieu de la faim, de la soif, de la nudité et de la disette de toutes choses, tes ennemis que l’Eternel enverra contre toi » (v. 47-48). Israël, que Dieu gardait comme son héritage, sera livré à l’occupant, objet du mépris de l’envahisseur, de celui qui prend tout.

Nous pouvons maintenant, en France, comprendre toute la détresse qu’annonçaient ces paroles. Et voici les terribles épreuves de l’occupation romaine, qui sont alors prédites, précisées et racontées par avance, avec des détails impressionnants : « Une nation fondra sur toi d’un vol d’aigle, une nation dont tu n’entendras pas la langue, une nation au visage farouche et qui n’aura ni respect pour le vieillard, ni pitié pour l’enfant » (v. 47-51).  Ici, le terrible siège de Jérusalem par les légions romaines de Titus, en l’an 70 de notre ère, est annoncé plus de quinze siècles à l’avance. Les murailles si puissantes de la ville sainte seront détruites, la famine sera si forte que les femmes mangeront leurs enfants : « Au milieu de l’angoisse et de la détresse où te réduira ton ennemi, tu mangeras le fruit de tes entrailles, la chair de tes fils et de tes filles » (v. 52-57). Or, de telles scènes d’horreur ont été décrites par Flavius Josèphe, témoin oculaire de ce siège terriblement meurtrier, et le témoignage de l’historien correspond parfaitement à la prophétie. Moïse annonçait, en outre, la dispersion’ des Juifs à travers toutes les nations, à la suite de la prise de Jérusalem : « L’Eternel te dispersera parmi tous les peuples, d’une extrémité de la terre à l’autre. Parmi ces nations, tu ne seras pas tranquille et tu n’auras pas un lieu de repos. L’Eternel rendra ton coeur agité, tes yeux languissants, ton âme souffrante. Ta vie, sera comme suspendue devant toi, tu trembleras la nuit et le jour, tu douteras de ton existence… » (v. 64-66).

Maintenant que nous savons les immenses souffrances dont les Juifs ont été accablés au cours des siècles et plus particulièrement de nos jours (les années 40), par la haine d’Hitler entre autres, nous comprenons, mieux que jamais, toute la force de vérité d’une telle prophétie. «Dans l’effroi qui remplira ton coeur et en présence de ce que tes yeux verront, tu diras le matin Puisse le soir être là ! Et tu diras le soir Puisse le matin être là ! » (v. 67). Dans les « camps de la mort lente », à la veille de passer par les fours crématoires, peut-être quelques fils d’Israël se sont-ils souvenus de ces paroles ?

Moïse fut comme pétri, à la fin de sa vie, de la souffrance de son peuple. Il semble que la douleur émane de lui et que l’angoisse qui l’étreint touche à son paroxysme. Mais tout espoir n’est pas perdu pour Israël si, dans sa dispersion, il prend enfin à coeur les bénédictions et les malédictions ; si, du milieu de toutes les nations où il fut chassé, il se retourne vers Dieu, l’Eternel aura compassion de lui.

Alors, comme un chant de triomphe suivent les annonces prophétiques de la restauration nationale du peuple juif et de son retour sur sa terre : « Ton Dieu ramènera tes captifs… Quand tu serais exilé à l’autre extrémité du ciel, l’Eternel, ton Dieu, te rassemblera de là et c’est là qu’il t’ira chercher. L’Eternel, ton Dieu, te ramènera dans le pays que possédaient tes pères, et tu le posséderas, il te fera du bien et te rendra plus nombreux que tes pères » (Deut. 30. 1-5).

L’Eternel « circoncira » le coeur des enfants d’Israël, et, comme il le dira plus tard par Jérémie (32. 39) et par Ezéchiel (11. 9), il arrachera leur « coeur de pierre » et il leur donnera un coeur nouveau, « un coeur de chair ». Israël reviendra à l’Eternel, qui sera alors le vengeur de son peuple, et les malédictions retomberont, terribles et sanglantes, sur ceux qui l’auront haï et persécuté.

Nous distinguons déjà les trois phases préliminaires à l’établissement du royaume messianique : le rassemblement d’Israël, sa conversion, et le jugement des nations.

Suit alors l’annonce de la prospérité nouvelle de la terre avec le rétablissement définitif d’Israël, qui parviendra ainsi à la vie. Un suprême appel lui est adressé : « Choisis la vie afin que tu vives, toi et ta postérité, pour aimer l’Eternel, ton Dieu, pour obéir à sa voix, et pour t’attacher à lui »(Deut. 30. 6-20).

Ces grands chapitres 28 et 30 du Deutéronome n’épuisent pas l’ensemble de la révélation que Dieu voulait faire à Moïse de l’avenir de son peuple. Le sujet est repris et complété dans l’incomparable Cantique du chapitre 32, qu’il prononça quand l’Eternel lui dit « Voici, le moment approche où tu vas mourir ».

Cette sublime Prophétie révèle la plénitude du plan divin à l’égard d’Israël, et précise l’ordre dans lequel s’accompliront les bénédictions et les malédictions, précédemment annoncées comme conditionnelles. Maintenant, la désobéissance du peuple mis à part des nations et qui avait juré d’observer toute la loi donnée au Sinaï, est placée en pleine lumière : 1° les compromis d’Israël avec les idoles ; 2° ses alliances avec les infidèles ; 3° les adultères de l’épouse de l’Eternel. Trois points importants à considérer.

Ce Cantique est précédé d’une introduction qu’il faut lire avec grand soin, au chapitre 31; elle nous dit pourquoi il fut composé et comment il servira de témoignage contre les enfants d’Israël à mesure que ce qu’il prédit s’accomplira. Or, nous savons par l’Apocalypse qu’il sera chanté au temps de la grande Tribulation, de la grande épreuve qui précédera la conversion du reste fidèle d’Israël. Alors ceux qui auront vaincu la Bête (l’Antichrist), « ayant des harpes de Dieu », chanteront « le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu» (Apoc. 15. 1 -3). Tout ce qu’il annonce sera historiquement accompli et, en le chantant, les vainqueurs rendront gloire à Dieu, fidèle à toute sa Parole, à toutes ses promesses.

Moïse oppose, en effet, la fidélité de Dieu à l’inconstance de son peuple:

« Il est le rocher, ses oeuvres sont parfaites,

Car toutes ses voies sont justes

C’est un Dieu fidèle et sans iniquité. »

Quel contraste avec Israël :

« Race fausse et perverse

Peuple fou et dépourvu de sagesse »

(v. 4-6).

L’opposition est encore plus frappante en hébreu

Juste et droit,

Lui

Race pervertie et dévoyée,

Eux

(v. 4 et 5).

Israël sera « perverti et dévoyé », un « peuple fou », dans toute la force du mot hébreu nâbâl; oui, « peuple fou », qui rejette à la fois son Créateur et son Père ; d’autres prophètes diront « son Epoux ». La pensée d’Israël « épouse » est une notion biblique très importante à considérer8.

Moïse expose alors la majesté du plan de Dieu sur son peuple, dans ses rapports avec les nations dont il a été séparé, pour être « la portion de l’Eternel ».

Mais tout ce qui concerne les nations est ordonné en vue d’Israël :

« Quand le Très-Haut donna un héritage aux Nations,

Quand il sépara les enfants des hommes,

Il fixa les limites des peuples

D’après le nombre des enfants d’Israël »

(v. 8).

Si l’on compte, en effet, le nombre des nations primitives dans la Table des peuples de Genèse 10, on en trouve 70 exactement. Or le nombre des enfants d’Israël (descendants de Jacob), qui ont formé le premier noyau de la nation mise à part, est exactement aussi de 70 (Exode 1. 5 ; Deut. 10. 22). Ainsi, avant la naissance d’Abraham, Dieu avait prévu « le nombre des enfants d’Israël » qui devaient descendre en Egypte ; et les nations, en nombre égal, avaient été groupées autour de la Palestine, comme pour attendre ce « royaume de prêtres » qui devait apporter la lumière dans leurs ténèbres, et les détourner des idoles pour servir le Dieu unique, vivant et vrai .

Combien de telles précisions sont émouvantes ! Elles dévoilent à nos yeux, trop souvent obscurcis par l’indifférence et le doute, les splendeurs cachées du plan de Dieu.

Et de quelle sollicitude le peuple de l’Eternel n’a-t-il pas été l’objet :

« Il l’a entouré, il en a pris soin,

il l’a gardé comme la prunelle de son oeil » (v. 10).

Comme l’aigle qui excite ses petits à voler, qui voltige sur eux pour les défendre, qui déploie ses ailes pour leur permettre leur premier vol, l’aigle divin a entouré, gardé et porté Israël (v. 11).

« Je vous ai portés sur des ailes d’aigle et amenés vers moi.) (Ex. 19.4).

Son peuple n’avait rien à craindre, s’il mettait toute sa confiance en lui. Seul, il l’a dirigé, seul il voulait être son roi, seul il devait être son pourvoyeurs lui assurant les « fruits des champs, …le miel du rocher, l’huile qui sort du rocher le plus dur (du pressoir de pierre), la crème des vaches (le beurre) et le lait des brebis, avec la graisse des agneaux… la fleur du froment) et « le sang du raisin, le vin » (v. 13-14).

Jusqu’au verset 14, le Cantique est un rappel historique du passé. Mais à partir du verset 15 commence la prophétie.

Israël sera donc dans l’abondance, il deviendra « gras, épais et replet »; mais au lieu de rendre grâces à Celui qui ne cesse de le combler de ses dons, il offrira alors des sacrifices aux idoles, à des dieux nouveaux), abandonnant son Créateur, et le Rocher qui l’a fait naître (v. 15-18).

Dieu fait donc connaître à Moïse les fléaux qui accableront le peuple infidèle (v. 19-25), puis, brusquement il se tourne vers les nations. Si elles sont l’instrument de sa colère contre son peuple, c’est que l’Eternel leur en a donné le pouvoir (v. 26-33). Mais le jugement des nations viendra, lui aussi, au temps fixé ; quand la force d’Israël sera épuisée (V. 36), Dieu prendra la défense de son peuple :

« A moi la vengeance et la rétribution » (v.35).

Le fait que les souffrances des Juifs sont prédites ne diminue en rien la grande culpabilité des nations, dites chrétiennes, qui leur infligent ces souffrances. La promesse faite à Abraham demeure intacte « Je maudirai ceux qui te maudiront) (Gen. 12. 3). L’attitude des nazis à l’égard des Juifs déportés, torturés, exterminés, rendait impossible la victoire finale de l’Allemagne ; ce pays était réservé pour le plus épouvantable des désastres, tel l’empire d’Assyrie, verge de la colère de l’Eternel contre son peuple, qui disparut jadis, comme dans « l’embrasement d’un feu » (Isaïe 10. 5-19).

Les temps de la Justice viendront. Ils sont proches. Si Dieu les garde encore « scellés dans ses trésors », leurs sceaux ne tarderont pas à être brisés (v. 34-43).

Le Cantique se termine alors par deux solennelles annonces :

« Les NATIONS se tourneront vers ISRAËL ;

L’Eternel fera «l’expiation pour SON PAYS, pour SON PEUPLE »

(v. 43).

Le rétablissement des nations sur un plan nouveau est pour l’âge à venir, pour le temps du Royaume, quand Israël, lui-même, aura été rassemblé, rétabli et converti. Saint Paul, faisant écho aux prophètes, annonce, lui aussi, cette alliance d’Israël et des Nations, cette union de tous les peuples de la terre autour du peuple de Dieu, sous le sceptre du Christ, le vainqueur de Satan. Alors, «les nations espéreront en lui » (Rom. 15. 9-12).

Ne sommes-nous pas ici au point culminant de la prophétie de Moïse ? Toutes les nations de la terre seront bénies dans la postérité d’Abraham et chanteront les louanges du peuple de Dieu ? Oui, elles reconnaîtront que l’Eternel est juste en vengeant le sang de ses serviteurs, au temps où retentiront les « Alléluia » de l’Apocalypse, à la gloire de Celui dont les jugements sont « véritables et justes » (Apoc. 19).

Mais Israël, impuissant à réparer ses fautes aura tout reçu par pure grâce. L’Eternel seul, le Christ, fera l’expiation, non seulement, pour son peuple, mais, pour son pays.

Le peuple d’Israël, délivré de la servitude égyptienne par le sang (le l’agneau immolé, lors de la première Pâque, trouvera son salut, sur le plan national, par le sang de l’Agneau de Dieu, par « le Christ, notre Pâque, qui ci été immolé (I Cor. 5. 7), par Celui qui est mort « pour la nation », et non pas seulement pour elle, mais aussi «afin de ramener en un les enfants de Dieu dispersés » (Jean 11. 51-52).

L’expiation, pour Israël, a été faite par le sang du Messie, versé une fois pour toutes sur la croix. Mais, alors, Israël a refusé la purification. Quand donc se fera-t-elle ? Le prophète Zacharie en a marqué le temps. Elle viendra quand « l’Esprit de grâce et de supplication » sera répandu sur la véritable postérité d’Abraham, sur la maison de David et les habitants de Jérusalem, lorsqu’ils reconnaîtront « Celui qu’ils ont percé » pour le seul et véritable Messie, annoncé par les ‘prophètes, quand ils pleureront. sur lui comme on pleure sur un fils unique. Alors, ils seront purifiés.

Oui, « en ce jour-là, dit le prophète, il y aura une grande lamentation à Jérusalem » ; ce sera le grand jour de l’Expiation nationale pour Israël, l’accomplissement de la fête juive du Yôm Kippour (Zacharie 12. 10-14).

Alors, l’Eternel des Armées accomplira sa promesse «J’enlèverai l’iniquité de ce US en un jour » (Zach. 3. 9).

En effet, ce n’est pas seulement la nation qui devra être purifiée, mais aussile pays, pour le rôle qu’il doit jouer dans l’âge à venir, quand Jérusalem sera placée à la tête des nations, de toutes les nations de la terre (Joël 2. 18). C’est alors que la terre d’Israël (Erets Israël) sera véritablement la Terre sainte, le pays d’Emmanuel (Isaïe 8. 8).

Cette restauration d’Israël, rassemblé et véritablement converti, que sera-t-elle, dit saint Paul, sinon une résurrection, « une vie d’entre les morts » (Rom. 11.15; cf. Ezéch. 37), pour que la Nouvelle Alliance puisse s’étendre au monde entier 13.

Ainsi, dans les deux grandes révélations que Dieu fit à Moïse de l’avenir de son peuple (Deut. chap. 28, 30 et 32), nous avons tous les grands traits de l’histoire d’Israël, marqués d’avance avec une extraordinaire précision.

En voici le résumé,

Ce peuple, choisi entre tous, délivré de la dure servitude de l’Egypte, conduit vers une terre « où coulent le lait et le miel », où abondent les fruits des champs, se détourne de son Créateur et de son Père; il est infidèle à son Epoux, en adorant les dieux des nations, en voulant vivre à la manière des nations. Terribles sont les résultats captivités en Assyrie et en Babylonie.

Mais l’incrédulité persiste, ils endurcissent leurs coeurs, ils ne reconnaissent pas leur Messie.

Alors l’Eternel « cache sa face » à son peuple, et les nations dominent sur Israël.

En 70 ap. J.-C., Jérusalem est prise par les armées romaines de Titus et les Juifs sont dispersés parmi tous les peuples d’une extrémité de la terre à l’autre, ils sont accablés de souffrances sans nombre, de la part de leurs ennemis.

Mais ce « temps des nations » aura un terme. Israël dispersé reviendra à l’Eternel, son Dieu; il obéira à sa parole, de tout son coeur et de toute son âme, et l’Eternel aura pitié de ses serviteurs, en voyant que leur force est épuisée. Il ramènera les captifs dans leur pays, en Palestine, et il les rassemblera du milieu de tous les peuples. Il y aura alors expiation pour le pays et pour le peuple de Dieu. Toutes les malédictions prononcées contre Israël tomberont sur ses ennemis, sur ceux qui l’auront haï et persécuté. Ce sera « le temps de la colère » contre les nations, le jugement des nations.

Israël sera placé « très haut » au-dessus d’elles et les nations chanteront les louanges du peuple saint, quand toutes les familles de la terre seront bénies dans la postérité d’Abraham.

Cette prophétie est extrêmement impressionnante, car l’accomplissement littéral des premières prédictions nous est une absolue garantie de la réalisation, non moins littérale, des autres.

Mais elle nous paraît cependant comporter une grave lacune au regard de l’histoire.

La plus grande culpabilité de la nation juive, le rejet du Messie, n’est pas annoncée.

Il n’y a pas la moindre allusion à l’événement le plus décisif de l’histoire d’Israël.

Pourquoi?

Parce que le rejet du Messie par l’ensemble de son peuple ne devait pas être annoncé par avance. C’est un « mystère » qui a été tenu caché à tous les prophètes ; ils n’en ont connu que des aspects, dont la portée est demeurée voilée jusqu’à leur réalisation.

C’est le mystère d’Israël tombé dans l’endurcissement jusqu’à ce que la totalité des païens soit entrée (Rom. 11. 25). C’est le mystère que le Seigneur Jésus, lui-même, n’a pas voulu révéler à ses disciples.

En effet, si la nation juive, dans son ensemble, avait reçu le Messie et l’Evangile pour accomplir son rôle d’intermédiaire béni entre Dieu et les nations, nous croyons que le Christ serait revenu, avec puissance et grande gloire, pour l’établissement du Royaume de Dieu sur la terre, très peu de temps après son Ascension.

Dans le cas contraire, son Retour et le Royaume devaient être différés. Or, c’est précisément cela qui était, et qui demeurait caché.

C’est pourquoi, quand les disciples posent à leur maître la question : « Quel sera le signe de ta venue et de la fin de l’âge ? », il répond : «Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils (en tant que Fils de l’homme),mais le Père seul » (Matth. 24. 36).

Toute précision, quant au temps de son deuxième avènement, eût été une révélation prématurée de son rejet par Israël, et, en conséquence, du rejet temporaire d’Israël comme peuple de Dieu.

De même, après sa résurrection, quand, pendant quarante jours, il eut parlé aux siens, « des choses qui concernent le royaume de Dieu », et que les apôtres lui demandent : « Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d’Israël ? » (le royaume lié à la conversion nationale des Juifs et à l’autorité d’Israël sur les nations régénérées), Jésus leur répond : « Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité» (Actes 1. 3-7).

« Les temps et les moments » dépendaient entièrement de la foi d’Israël, comme nation, ou de son incrédulité à l’égard du Messie. Et c’est cela qui, jusqu’au terme fixé, sera tenu scellé.

Isaïe 53 annonçait, il est vrai, que le Messie, serviteur de l’Eternel, serait « méprisé et abandonné des hommes » (v. 3), mais, bien loin de conclure au rejet de son peuple, le prophète déclarait : « Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui » (v. 5), et de plus : « Il a intercédé pour les coupables » (v. 12). Quant aux paroles du Seigneur Jésus, par lesquelles il annonce ses souffrances et sa mort, elles n’indiquent en aucune façon son rejet par l’ensemble de son peuple. Nous lisons, par exemple, en Matthieu 16. 21 : «Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu’il fallait qu’il allât à Jérusalem, qu’il souffrît beaucoup de la part des anciens, des princes des prêtres, et des scribes, qu’il fût mis à mort, et qu’il ressuscitât le troisième jour ». A la croix, ce sont les autorités spirituelles de Jérusalem qui portent la responsabilité du crime commis et aussi une partie de la populace qui n’a fait que les suivre. Mais le peuple tout entier n’est pas rejeté.

Ce sujet est de grande importance. Il sera repris, précisé et développé.

Le rejet du Messie par l’ensemble de la nation juive — en Palestine et dans toutes les parties de l’empire romain où elle était déjà dispersée — devait entraîner le rejet d’Israël (ou réjection Rom.11. 15), prolonger l’attente du retour du Christ, ainsi que de la venue du Royaume de Dieu.

Mais aussi, ce rejet devait permettre à Dieu, dans « la dispensation de sa grâce », de former une assemblée nouvelle : l’EGLISE. Or, cette partie du plan divin était également scellée pour les prophètes, qui n’avaient pu en avoir la connaissance, si ce n’est en figures, dont ils ne pouvaient percevoir le sens. Elle était « le mystère caché de tout temps en Dieu » (Eph. 3. 9), « le mystère caché de tout temps et dans tous les âges » (Col. 1. 26), comme l’écrira l’apôtre Paul quand il en recevra la révélation plénière, après l’exclusion temporaire d’Israël de tous les privilèges qu’il a reçus.

Voilà pourquoi Moïse ne pouvait rien faire connaître, par avance, de l’attitude qu’aurait son peuple à l’égard du Messie, lorsqu’il paraîtrait.

Dès lors, non seulement nous ne sommes plus surpris par cette omission, mais nous admirons l’ordre de la révélation dans la prophétie et ce silence sur le grand « mystère » dont le Christ, lui-même, a voulu garder le secret : le mystère du rejet d’Israël, lié au mystère de l’Eglise.


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1 nordine 29 juillet 2010 à 10 h 04 min

Je reprends « La plus grande culpabilité de la nation juive, le rejet du Messie, n’est pas annoncée ».

Pourtant il est écrit dans Esaie 8.14: « Et il sera un sanctuaire, mais aussi une pierre d’achopement, un rocher de scandale pour les deux maisons d’Israël, un filet et un piège pour les habitants de Jérusalem ».

Psaumes 118.22:  » La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l’angle »

Paul reprend ces versets dans Romains 9.33. Je ne sais plus dans quel verset où il est écrit qu’un voile demeure encore aujourd’hui, comme au temps de la venue de Jésus sur terre, qui empêche une partie du peuple juif de reconnaitre Yechoua, leur Machia (Adonaï Elohim).

Il est sûr aussi que le rejet temporaire d’Isarël (en temps que nation exclusive dépositaire de la grâce de Dieu, car aujourd’hui il y a de nombreux juifs messianiques à travers le monde, et les oracles de Dieu leur avaient été confiés) afin que les païens aient aussi part au salut.

C’est un grand mystère dans lequel, les anges eux mêmes désirent plonger leurs regards (1 Pierre 1.12).

Sans révélation divine, point de compréhension. On saisit facilement que si les anges eux mêmes ont été « surpris » de la sagesse infiniment variée de Dieu, à combien plus forte raison, des êtres formés de chair et de sang.

Je reprend  » A la croix, ce sont les autorités spirituelles de Jérusalem qui portent la responsabilité du crime commis et aussi une partie de la populace…. »

Pierre précise dans Actes 2.22-23 et Actes 4.27-28 : « En effet, contre ton saint serviteur Jésus, que tu as oint, Hérode et Ponce Pilate se sont ligués dans cette ville avec les nations et avec les peuples d’Israël, pour faire tout ce que ta main et ton conseil avaient arrêté d’avance ».

Jean 11.50-52 : »…..qu’un seul homme meure pour le peuple, et que la nation entière ne périsse pas… » Il prophétisa que Jésus devait mourir pour la Nation. et ce n’était pas pour la nation seulement; c’était aussi AFIN de REUNIR en UN SEUL CORPS les enfants de Dieu DISPERSES.

Jean 3.16 :  » Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, ain que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. »

Sinon, cette étude est très intéressante et c’est sûr que pour une bonne compréhension des Ecritures, une empathie des traditions, culture et histoire juives est indispensable.

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2 colibri 29 juillet 2010 à 10 h 45 min

C’est vrai Nordine : cette étude est intéressante et je suis en train de la découvrir seulement. Bien entendu ce n’est pas parole d’évangile et il y a certainement des inexactitudes ici ou là mais néanmoins des points intéressants à relever. Je rappelle que l’auteur a écrit ce livre avant la création de l’Etat d’Israël.
Et à l’époque bien peu d’éléments tangibles pour appuyer le développement de l’Histoire.
Je passerai possiblement d’autres parties, il y a vraiment des éclairages intéressants où il sera bien entendu nécessaire de ne prendre que ce qui est bon car je ne crois pas que ce soit là toute l’étendue ni l’ensemble de la compréhension des Écritures; mais c’est néanmoins une partie intéressante et des points éclairants.

Bonne journée

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3 nicolas 29 juillet 2010 à 18 h 36 min

Le magazine Nouvelles d’Israël de cet été, en PDF (il y est question de la haine d’Israël et de la flottille « humanitaire »):
http://www.appeldeminuit.ch/files/zeitschrift/pdf/WEB%20NDI%202010-07%20Inhalt.pdf

Bonne lecture !

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