par Paul Gosselin

Cela fait maintenant depuis 1975 environ que je m'intéresse au débat évolution - création. J'ai une formation en anthropologie sociale. Comme la majorité des gens qui ont passé par le système d'éducation public au Québec, j'ai été abondamment exposé à la théorie de l'évolution. On le rencontre dans les cours de bio évidemment, mais aussi dans des cours d'histoire voir même de philo. À la télé, on ne peut l'éviter. Si on écoute une émission sur un sujet scientifique, la théorie de l'évolution est prise pour acquis. Jamais, on ne la remet en question, sinon sur des détails insignifiants. Trop longtemps, j'ai cru ce qu'on me disait à ce sujet. J'ai toujours admis que Dieu existait, mais tenant compte de ce qu'on m'avait enseigné, j'avais pris la position que la théorie de l'évolution était sans doute l'approche la plus logique, la plus scientifique qu'on pouvait prendre à l'égard de la question des origines.

Mais dès mes premières réflexions sur la question, j'ai noté certaines failles dans ce scénario dont une au niveau de l'origine de la première cellule. Il me semblait assez improbable qu'elle puisse apparaître toute seule. Je me souviens par exemple de ma professeure de biologie au secondaire qui admettait ouvertement qu'il faillait probablement que "Quelqu'un" intervient pour démarrer la vie et mettre en fonction au moins la première cellule. Mais excluant les circonstances entourant l'apparition de la première cellule, j'avais pendant plusieurs années, adopté une position évolutionniste assez standard. D'ailleurs, parmi les gens qui se disent évolutionnistes, les individus qui croient réellement que la première cellule soit apparue toute seule, sans l'intervention d'un Agent intelligent sont vraisemblablement une minorité assez petite. Aujourd'hui encore plusieurs biologistes spécialisés en la question comme Hubert Yockey, admettent qu'il y a un problème à ce niveau. La difficulté est telle que certains évolutionnistes vont jusqu'à mettre de côté l'abiogenèse (apparition du vivant sur la Terre, tiré du non-vivant) et nient que cela ait un rapport avec la théorie. Mais sans la première cellule, il n'y a rien à faire... Bon, alors suffit d'invoquer les extraterrestres et tout est réglé, n'est-ce pas ? À défaut, la fée des dents ou le Père Noël fera aussi bien l'affaire. Même un évolutionniste convaincu comme le philosophe de la science Karl Popper affirmait (La quête inachevée, 1989: 242)

"Je ne pense pas que le darwinisme puisse expliquer l'origine de la vie. Je pense qu'il est possible que le vie soit si improbable que rien ne puisse expliquer pourquoi elle a commencé."

Je suis devenu chrétien né de nouveau à l'âge de 18 ans et pendant un certain moment j'ai gardé mes convictions évolutionnistes. Dans ma naïveté, je me disais simplement que l'évolution c'était de la science et que nul ne pouvait s'y opposer ni la critiquer. Plus tard un ami m'a prêté un livre sur le sujet des origines par Henri M. Morris et j'ai été exposé à des faits et à des questions que l'on n'avait jamais soulevé dans mes cours de bio, toutes sortes de choses que l'on avait balayés sous le tapis. Ce livre m'a laissé voir que l'évolutionnisme n'était pas aussi solide qu'il en avait l'air et qu'il n'était pas non plus la seule approche logique à la question des origines. Aujourd'hui, après avoir examiné un grand nombre d'arguments en faveur de l'évolutionnisme et, du rôle des mutations dans le processus évolutif, j'ai perdu la foi que les miracles, exigibles par le processus évolutif, sont possibles. Je conclus qu'il faut plus de foi pour croire que des processus aléatoires ont pu créer l'étonnante diversité de la vie qu'on voit autour de nous que de croire qu'un Être super-puissant et super-intelligent serait la Cause de tout ceci. Le "problème" de croire dans cet Être super-puissant et super-intelligent n'est pas d'ordre logique, car c'est incontestable qu'Il constitue une explication suffisante.

Un des axiomes de la science est qu'un effet a toujours une cause et cette cause doit avoir la capacité de produire un tel effet, elle doit avoir les propriétés requises. Si on regard donc les effets de l'origine (diversité biologique, design des structures et mécanismes) il faut constater que la cause attribuée par les évolutionnistes est nettement insuffisante pour produire les résultats que nous observons. En biologie, il est plutôt illusoire de penser que ce que nous connaissons aujourd'hui représente autre chose qu'un faible pourcentage de l'ensemble du projet biologique. Dans pratiquement tous les domaines de la recherche fondamentale en biologie, on découvre, à un rythme toujours plus accéléré, des degrés d'organisation et de complexité plus élevés que ceux qui sont connus auparavant. Il devient de plus en plus dérisoire de croire que toute cette complexité est le résultat du hasard et de la sélection naturelle.

Bien que les discussions touchant les origines soient souvent posées en termes scientifiques, il faut voir plus loin pour se rendre compte que le "problème" fondamental est, en réalité, d'ordre idéologique. Bon nombre de personnes de notre époque ne sont pas intéressées de vivre dans un monde où "Quelqu'un" pourrait regarder au-dessus de leur épaule et faire des remarques sur leur style de vie, leurs attitudes, leurs priorités dans la vie ou sur leur façon de se comporter avec les autres. Un Dieu Créateur, un Dieu vraiment actif, risque d'être un "casseur de party", un emmerdeur qui ne se mêle pas de "ses affaires". Ça, on n'en veut pas, à aucun prix, sinon on préfère un dieu "politically correct" et lointain que l'on peut manipuler à souhait et à qui l’on peut faire dire ce qu'on veut. Bon nombre de théologiens catholiques et protestants de notre époque préfèrent un dieu de ce type. Notre siècle à donc besoin d'un mythe d'origines scientifique qui permet d'éliminer (sinon éloigner) le Créateur et c'est ce que nous fournir la théorie de l'évolution. Dans les milieux francophones, très souvent, on réagit de manière strictement émotive aux critiques créationnistes sans jamais avoir pris la peine d'examiner les arguments avancés ou de lire un livre sérieux à ce sujet. On a entendu, par ouie dire, que les créationnistes sont des charlatans, des incompétents, des fanatiques religieux et on met de côté le plus tôt possible tout questionnement scientifique à ce sujet. Wiktor Stoczkowski résume bien la situation et les attitudes dans le monde francophone (p. 39 La darwinomania 2003: Sciences et Avenir, hors série)

"La théorie darwinniene semble être sortie victorieuse de la féroce lutte que les idées se livrent pour la survie sociale. Il reste encore, aux confins du monde civilisé, quelques obscures créationnistes qui s'obstinent à défier la science, mais ils nous paraissent aussi lointains qu'irréels, à l'instar des anthrophages et antipodes dont les abominables mœurs figuraient jadis dans des récits fantastiques. Quand on se contente de jeter un regard scrutateur autour de soi, on ne voit que des darwiniens."

Étant donné que les sociétés francophones (la France et le Québec, du moins) se sont engagés massivement sur le plan institutionnel vis-à-vis d'idéologies matérialistes (fondées sur la théorie de l'évolution), il ne peut y être question de remise en question sérieuse sur le fonds de la théorie de l'évolution, car cela produirait une crise sociale et idéologique d'envergure, une véritable Révolution. C'est pourquoi en milieu francophone ce débat restera longtemps (hormis quelques discussions insignifiantes sur les difficultés ou paradoxes de l'évolution) marginal, inaudible. C'est ce qui explique l'attitude suivante. (Anonyme, compte rendu: La théorie de l'évolution est-elle en crise ? Sciences et Avenir hors série no. 134, 2003: 8-9)

"Il reste beaucoup d'énigmes dans notre compréhension de la vie. Par exemple, nous avons peu de lumières sur la façon dont se forment les espèces. Nous ignorons encore le rôle de certains composants de la cellule vivante. Bref, l'histoire n'est pas finie! Ce qui est exclu, c'est que la théorie darwinniene soit abandonnée."

Il faut croire que la pensée unique convient bien aux francophones... En tout cas, il serait difficile de trouver un meilleur exemple d'intégrisme darwinien, le dogme avant tout. Une telle affirmation serait sans doute admirée des imams offusqués, chez qui toute critique de l'islam (caricatural ou non) est aussi inadmissible, exclue. Et pourquoi un abandon éventuel du darwinisme serait exclu ? D'autres théories scientifiques ont, par le passé, été critiquées et abandonnées et la planète continue de tourner malgré tout... Si on ose critiquer la théorie de l'évolution, faut-il brandir des pancarte scandant: "LA FIN DU MONDE EST PROCHE!". À moins d'examiner le rôle idéologico-religieux de l'évolutionnisme, la question de la nécessité du darwinisme restera sans réponse. Cela est d'autant plus rigolo que les évolutionnistes comme Guillaume Lecointre (Muséum national d'histoire naturelle, Paris) affirment avec ferveur que le scepticisme est la règle en science:

"La question et/ou le doute est le moteur qui va initier la mise en place d’une expérience. On n’ira pas vérifier ce dont on est intimement persuadé. Sans scepticisme initial, des expériences produites pour vérifier un dogme religieux ou une option spirituelle seraient déjà des perversions de la science. La science en tant qu’institution est un vaste scepticisme organisé." Ah bon ? Il faut constater certaines exceptions tout de même. Il est possible qu'il n'a pas consulté l'auteur du compte rendu précédent à ce sujet... Lorsqu’on nous affirme dans les médias…

Le créationnisme ne relève pas de la science mais de la mythologie et le Dessein intelligent relève également de la mythologie. On tente de lui donner un aspect scientifique, mais il est clair que ça n’a rien à voir.

Si on déconstruit ce type de réaction, cela ce réduit en somme à l’affirmation suivante: «Nous n’écouteront pas vos argments et nous empêcherons par tous les moyens leur diffusion, car ils ne respectent pas un présupposé cosmologique que nous tenons pour absolu, c'est-à-dire que le monde est un système fermé.» Il y a un paradoxe délicieux dans le concept que le darwinisme soit à la fois un fait irréfutable et, d'autre part, si fragile qu'on ne puisse admettre quelque critique que ce soit à son sujet dans le contexte scolaire ou académique. L'attitude dogmatique à l'égard de l'évolutionnisme, dont fait l'aveu la note dans Sciences et Avenir, évoque des parallèles fort étranges. Le zoologiste anglais Richard Dawkins, en tant que représentant fidèle de la vieille garde matérialiste, aime bien les positions tranchées, sans ambiguité. Dans son essai, A Devil's Chaplain, il note (2003: 154):

"Comment se fait-il que notre société admette la fiction commode que les affirmations religieuses ont un droit de respect automatique qu’on ne peut remettre en question? (…) Si je veux gagner votre respect concernant mes positions sur la politique, la science ou l’art, je dois gagner ce respect par le biais d’arguments, par des références à la raison, l’éloquence et l’évocation de données pertinentes. Je dois pouvoir accepter les remises en question. Mais si j’affirme qu’une position fait partie de ma religion, les critiques doivent s’éloigner furtivement ou subir le courroux de la société. Comment se fait-il que les opinions religieuses soient protégées de la critique de cette manière? Pourquoi devons-nous les respecter simplement parce qu’elles sont religieuses?"

Dans la même logique, n'en déplaise à m. Dawkins, "Pourquoi devons-nous respecter une théorie simplement parce qu’on lui a collé l'étiquette scientifique ?" Albert Camus, dans L'Homme révolté, semble avoir vu juste touchant la zone d'interdiction qui entoure la théorie de l'évolution. Dans un contexte où il examine la pensée de Rousseau et des partisans de la Révolution française, Camus note (1951: 153) :

"Les échafauds apparaissent comme les autels de la religion et de l'injustice. La nouvelle foi ne peut les tolérer. Mais un moment arrive où la foi, si elle devient dogmatique, érige ses propres autels et exige l'adoration inconditionnelle."

Bien souvent les scientifiques constatent que la théorie de l'évolution comporte des difficultés très sérieuses dans leur champ d'activité, mais n'osent pas la critiquer, car ils supposent qu'elle doit être appuyée par les faits dans d'autres champs d'études. Mais rares sont ceux qui prennent la peine de vérifier si telle est effectivement le cas... Dans les médias francophones, on voit de plus en plus d'étonnement, voire d'incrédulité à l'égard de la remise en question de fond dans la population aux États-Unis. Voici une nation à la fine pointe de la technologie, dont les élites gagnent régulièrement des prix Nobel en sciences et dont une tranche très importante de la population rejette catégoriquement la théorie de l'évolution. Évidemment, l'explication est toute trouvée. Les Américains sont religieux, c'est donc la faute de leur religion. Par ailleurs, il faut que ce soit leur religion sinon nous aussi les francophones serions forcés de faire une réévaluation sérieuse de cette théorie et ça, il faut éviter à tout prix...

L'attitude médiatique en milieu francophone à l'égard du créationnisme est dès lors tout à fait prévisible : lorsqu'il est question de créationnistes, il faut à tout prix entretenir les stéréotypes. Parfois ces préjugés s'expriment de la manière la plus grossière, comme on peut le voir ci-dessous:

Dans les médias francophones, on évite à TOUT prix examiner le contenu des arguments créationnistes. Si on déconstruit ce discours à sa plus simple expression, cela se réduit à l'affirmation que puisque tous savent que les créationnistes sont des cons, puisqu'on dit que les ID (Dessein intelligent) sont des créationnistes déguisés, il va de soi qu'eux aussi sont des cons. L'équation est très simple. Inutile d'en discuter plus longuement... Ainsi dans les médias francophones lorsqu'il est questions de documentaires ou d'articles abordant le sujet du créationnisme, il faut à tout prix discuter d'églises, de croyants, de "foi" en Dieu, de facteurs sociologiques, etc. afin d'entretenir les préjugés de l'auditoire. On évitera de mentionner l'argumentation, les données empiriques auxquels référent les critiques créationnistes ou encore les Phd. par milliers qui endossent et défendent la théorie. Ce qui importe dans ces productions médiatiques est de donner un contenu prédigéré au lectorat pour éviter qu'ils puissent penser par eux-mêmes et se faire une idée en examinant l'argumentation créationniste à la source. Il faut dire que règle général, le journaliste francophone n'a jamais lu un seul essai créationniste. Habituellement il s'appui sur les commentaires d'évolutionnistes anglophones comme source, mais dès lors il s'affirme être un expert sur le créationnisme. Dans ces productions, on ne fournira jamais une liste d'essais créationnistes que le lecteur francophone puisse examiner lui-même. Il ne faut rien divulguer qui pourrait apporter quelque crédibilité au discours créationniste. Il faut à tout prix éviter la contamination et entretenir le préjugé qu'il s'agit d'un débat "science vs religion" et et certainement masquer le rôle mythique ou cosmologique de l'évolutionnisme et protéger son monopole idéologique dans les sociétés francophones. Mais pour maintenir le débat sur les origines sur le terrain de "la science vs la religion", une stratégie consiste à faire avouer aux créationnistes ou aux IDs leur convictions religieuses judéo-chrétiennes. Dès les jeux sont faits, car ce sont bien des hérétiques après tout (du point de vue de l'idéologie dominante)! En contre-partie, vous pouvez compter sur le fait que ces mêmes journalistes éviteront à tout prix de faire ce même lien chez eux. Impossible que la théorie de l'évolution puisse servir des causes idéologiques. Enfin... Sur ce point le silence est d'or.

Récemment (17/05/2004), j'écoutais une entrevue radio à la CBC (radio d'état canadienne) touchant une situation où le président américain George Bush jr. avait obtenu le départ d'un membre d'un comité d'éthique sur les questions de biotechnologie1. Une des personnes interviewés à l'émission était William Happer, professeur de physique à l'université de Princeton. Le prof. Happer avait été autrefois conseiller scientifique au président sous le régime de George Bush senior (au Department of Energy) et brièvement sous le président Clinton. Happer ne s'entendais pas avec les positions environnementalistes du vice-président Al Gore et peu de temps après la prise du pouvoir par les démocrates a été renvoyé de son poste.

Happer mentionne un point d'intérêt dans le contexte du débat évolution - création. Il note qu'une de ses tâches, en tant que conseiller scientifique au président, était de tenir des audiences avec des représentants de divers champs d'activité scientifique. Il mentionna que lorsqu'il posait des questions aux gens travaillant avec des projets d'accélérateurs de particules, il obtenait des réponses polies. On était même flatté de son intérêt pour des détails de leurs projets. Lorsqu'il posait des questions aux gens travaillant avec le projet du Génome humain, il obtenait de même des réponses polies. Mais lorsqu'il posa des questions aux gens travaillant sur l'environnement (plus précisément sur les problèmes de la couche d'ozone) il obtenait des rebuffades et de la suspicion; "Pourquoi posez vous une telle question?" était la réponse typique. Il note qu'il ne pouvait pas aborder les gens engagés dans des travaux sur le réchauffement planétaire, etc. comme des scientifiques ordinaires, mais plutôt comme un groupe religieux avec lequel il ne fallait pas remettre en question certaines doctrines. Ils se comportaient d'abord comme des croyants. Happer pourtant avait participé lui-même à des expériences pour mesurer le rayonnement UV lié à cette question et était en position de comprendre les enjeux.

On peut voir bon nombre de parallèles entre la situation décrite par le professeur Happer et le contexte du monopole idéologique exercé par les évolutionnistes dans les institutions scientifiques et éducatives en Occident. Manifestement, les évolutionnistes n'agissent pas de manière objective, comme c'est le cas de la majorité des scientifiques impliqués dans la recherche empirique, mais se comportent plutôt comme croyants défendant une doctrine indiscutable, révélée... (comme le souligne la citation de Science et Vie, ci-dessus). Leur réaction est d'ailleurs (n'en déplaise...) tout à fait comparable à celle des musulmans offensés par les caricatures de Mahomet. On a enfreint donc un tabou, c'est-à-dire l'exclusion absolue de toute remise en question sérieuse de la théorie de l'évolution. Les évolutionnistes ne s'intéressent pas aux critiques légitimes de leur théorie (scientifiques ou pas), mais ont régulièrement recourt à l'intimidation, la dénigration, à la calomnie, aux pressions juridiques2 et (lorsque possible) au renvoie et/ou au marginalisation des hérétiques qui osent remettre en question les paroles inspirées de Darwin et ses disciples. Les moyens varient, mais ce qui compte c'est d'étouffer toute critique dans l'oeuf. Voici un exemple récent de ce phénomène, Richard Sternberg, un chercheur au Smithsonian National Museum of Natural History à Washington DC qui a perdu son poste et bien plus pour avoir osé permettre la publication d'un article critiquant l'évolution. Ce n'est vraiment pas payant de remettre en question l'orthodoxie évolutionniste. Les attaques, à l'égard de ceux qui osent remettre en question l'orthodoxie évolutionniste régnante, sont tout à fait comparables à celles qu'on subit les ceux qui, comme Galilée, ont osé remettre en question la théorie géocentrique du système planétaire aux XVIe et XVIIe siècles. Ces derniers voient immédiatement remis en question leur crédibilité ainsi que leur emploi. Autour du cou, une laisse invisible, se resserre...

Un des trucs que l'on exploite en milieu francophone, pour éviter de réfléchir à la question de manière sérieuse, est d'affirmer que le débat sur les origines est un débat mort (et évidemment on préfère de loin qu'il le reste...) et tous les scientifiques savent que... L'affirmation du fait de l'évolution est certes un indice sûr de la foi de celui qui l'affirme, mais ça nous renseigne peu sur ce que pourrait constituer une expérience qui pourrait confirmer l'évolution de manière scientifique. Les affirmations ferventes que l’évolution soit un fait sont donc bien plus un instrument de propagande qu’autre chose. Et dans la mesure où on insiste qu'il s'agit d'un débat mort (plutôt qu'engager la discussion ouvertement et affronter les difficultés soulevés par les critiques), il faut se demander si de telles affirmations sont symptômes d'une profonde inquiétude. Impossible de reprendre un débat déjà clos, du moins c'est ce qu'on espère. Un autre truc est d'insinuer que le créationnisme est une maladie de la raison, une maladie américaine, qu'il faut à tout prix éviter d'attraper. D'autre part, on fait preuve d'attitude condescendante à l'égard de toute critique de l'évolutionnisme. L'humiliation et le marginalisation sont des outils d'autant plus efficaces s'il s'agit d'individus guères connus du public, dont la réputation peut facilement être remise en question. Un autre moyen d'intimidation est de souligner les convictions religieuses des adversaires tout en négligeant de le faire dans le cas d'individus favorables à la théorie de l'évolution. Notez l'exemple suivant, dans Sciences et Avenir (hors série 2003), où Michael Ruse discute des critiques de l'évolution chez les partisans du dessein intelligent et où la traductrice a négligé d'épeler correctement le nom de William Dembski (2003: 50).

"La référence à un dessin intelligent est devenu le nouveau credo du créationnisme et de ses adeptes, tels le biochimiste catholique Michael Behe et le philosophe et mathématicien protestant William Dembski. Tous deux proclament que le monde vivant témoigne d'une irréductible complexité qui ne peut procéder que d'une intelligence non naturelle, qu'ils identifient à Dieu."

Dans ce même numéro de Sciences et Avenir, aucun des partisans de l'évolutionnisme ne voit ses convictions idéologiques exposées. Un hasard, sans doute... C'est excellent comme truc, car d'un coup on a démontré que les adversaires de l'évolutionnisme sont biaisés et motivés par des conceptions religieuses dépassées tandis que les partisans de l'évolutionnisme sont objectifs, neutres, ne s'intéressant qu'aux faits. Pas mal... Un autre truc extraordinairement efficace consiste à faire les équations suivantes: «évolution = Science» et «création = Religion». Dès lors, toute remise en question de l'évolution équivaut à un rejet de la science et un retour aux superstitions du Moyen Âge! C'est un truc d'autant plus utile que dans les milieux scolaires (jusqu'à l'université) il ne peut être question d'introduire de la religion dans des cours de science. Ceci a comme conséquence de bloquer toute discussion réelle et faire taire toute critique de l'évolutionnisme, même celle qui ne s'appuie que sur des faits empiriques un appel à l'obscurantisme, sinon au fanatisme religieux. Le biologiste français P.P. Grassé met en évidence avec quelle difficulté on remet en question l'évolutionnisme en milieu académique. Il note que la stratégie est d'exclure de la communauté scientifique tout individu qui ose remettre en question cette théorie. Grassé note: (L'Homme en accusation: De la biologie à la politique. Albin Michel 1980 p. 51)

"L'idée que le darwinisme est la pure expression de la vérité et de l'évolutionnisme est entrée si fortement dans la tête des adeptes de cette doctrine qu'ils considèrent comme étant dans l'erreur et hors du mouvement scientifique moderne quiconque se permet de critiquer leur credo, tant il est vrai que «le dogme appelle le culte», comme l'a écrit Ch. Maurras. (…) En 1980, la situation est pire que celle décrite par Gumplowicz; elle s'est aggravée au point que quiconque se permet d'élever un doute sur la valeur explicative du néodarwinisme est ipso facto excommunié. Un silence réprobateur l'accueille qui n'est rompu que pour déconsidérer le censeur en prétendant qu'il appartient à un autre âge et, pour tout dire, qu'il n'est qu'un imbécile."

Peu de gens l'admettront, mais en milieu académique les pressions sociales (institutionnelles ou de la part de collègues) affectent aussi les positions que l'on prend sur ces questions. Certaines personnes ne supportent pas l'idée de se voir marginaliser, sur le plan professionnel et, de ce fait, se plient à la position majoritaire sans tenter d'exercer un esprit critique ou indépendant sur la question. Il va sans dire que ces pressions sont réelles, suffit de faire une demande de projet de recherche où l'objectif serait d'examiner de manière critique le fonds de la théorie de l'évolution de quelque manière pour voir de quelle manière on sera reçu...

Étant donné de tels tabous, il est donc inutile d'examiner les faits ou d'écouter les arguments... Alors, tandis qu'on discute, avec une liberté relative, les problèmes de la théorie de l'évolution en milieu anglophone, en milieu francophone, on peut imaginer qu'il s'agit pratiquemment d'un secret honteux, au même titre que pouvait l'être se déclarer homosexuel avant les années 60, que d'affirmer avoir des convictions créationnistes (et surtout remettre en question les millions d'années de la terre). Parfois les élites évolutionnistes, avec l'infaillabilité d'un décret papal, déclarent "Il est inutile de tester la théorie de l'évolution, inutile d'examiner les faits, car il n'existe aucune alternative scientifique". Que c'est commode. Par définition donc, elle est vraie... Le sociologue Jacques Ellul, note dans La technique ou l'enjeux du siécle que l'exclusion de la critique (un tabou sur le discours) est justement caractéristique de la propagande (Economica Paris 1954/1990: 335) "… cette propagande crée un nouveau sacré: c'est-à-dire, comme le définit très justement M. Monnerot, «quant toute une catégorie d'événements, d'êtres, d'idées, échappe à la critique, c'est qu'un domaine sacré se constitue en face d'un domaine profane». Par l'influence très profonde de ces mécanismes, il se crée en effet une zone de tabou dans le cœur de chaque individu. Mais cette sphère est créée artificiellement, à l'encontre des tabous des sociétés primitives. Nous ne pouvons plus discuter de certaines questions, nous ne pouvons plus juger ni apprécier: il entre aussitôt toute la série des réflexes montés par les techniques."

Naissance du mouvement créationiste moderne. Depuis le début du 20e siècle l'évolutionnisme a, à toutes fins utiles, pris le contrôle de l'establishment scientifique. Il en est de même en sciences sociales aussi. Les critiques de cette théorie ont toujours existés, mais généralement on a réussi à les marginaliser et les étouffer en les tournant au ridicule ou en les ignorant tout simplement (et lorsque les médias et les élites scientifiques ont des intérèts idéologiques communs, il s'agit d'une stratégie fort efficace).

Depuis les années 60, dans le monde anglophone les critiques de l'évolutionnisme ont commencé à s'organiser et à affronter plus directement l'évolutionnisme. En 1961 parait The Genesis Flood ou Le Déluge de la Genèse par John C. Whitcomb et Henri M. Morris qui fut une critique de l'interprétation évolutionniste de la géologie et explorait, en termes hydrologiques, l'idée d'un Déluge mondiale véritable, tel qu'on la voit dans la Genèse. Sur le plan théologique, Whitcomb s'attaque à l'idée qu'on puisse faire du Déluge une inondation locale. Sur le plan de la géologie, les créationnistes depuis longtemps se sont intéressés aux catastrophes, mais à ce titre la géologie orthodoxe semble avoir concédé le point récemment, car on admet beaucoup plus facilement maintenant le pouvoir d'événements uniques majeurs surtout en ce qui a trait au volcanisme (sans accepter un Déluge universel évidemment). On peut penser aux études sur les supervolcans de la côte ouest américaine ou encore la Caldera du parc Yellowstone au Montana ou les zones immenses en Sibérie qui, dans le passé, ont été très actifs sur le plan du volcanisme. Semble même que le Grand Canyon au Colorado puisse être pensée comme dû à un événement d'érosion d'envergure et rapide, attitude impensable jusqu'à il y a pas si longtemps. Certains géologues, sans accepter le concept d'un Déluge universel, admettent aussi des inondations de grande envergure à divers endroits de la planète.

Le livre de Morris et Whitcomb fut donc une étincelle qui contribua grandement à redémarrer le créationnisme en Amérique du nord et cette œuvre a eu des effets partout dans le monde. C'était à nouveau possible de questionner les idées reçues et jeter un regard neuf sur le monde qui nous entoure. Cela donna naissance, par la suite, à un bon nombre d'organismes comme la Institute for Creation Research (ICR) située à El Cajon en Californie (liste de scientifiques) et la Creation Research Society (comportant plus de 600 membres avec droit de vote (ayant une maîtrise ou doctrat) et une formation en sciences naturelles, 1700 + membres au total) qui publie une revue technique. Certains membres de ICR se sont fait connaître en particulier grâce aux débats évolution - création dans les universités et autres lieux publics. C'est particulièrement vrai de Duane Gish qui a participé à plus de 300 débats avec des évolutionnistes. Monsieur Gish a été Research Fellow au Virus Laboratory à Berkley et a travaillé 18 ans dans la recherche biochimique dans plusieurs organismes dont la UpJohn Pharmaceutical Company. Au cours de cette période il travaillé avec deux gagnants de prix Nobel et a rédigé plus de 40 articles techniques. Il a fait des conférences et débats partout dans le monde et on l'a vu à quelques reprises au Québec. Aux États-Unis et en Europe, on tient régulièrement des colloques et des symposiums créationnistes regroupant des scientifiques de pratiquement tous les domaines des sciences naturelles (biologistes, géologues, ingénieurs, chimistes, généticiens, astrophysiciens, hydrologistes, etc.).

Touchant ces débats publics sur le sujet de l'évolution et de la création qui ont eu lieu dans un très grand nombre d'universités aux États-Unis, en général on concède que les créationnistes dominent. À tel point que Eugenie C. Scott (qui est la directrice du National Center for Science Education, dont le but explicite est de propager la bonne nouvelle de la théorie de l'évolution dans les milieux éducationels), a recommandé aux vaillants professeurs universitaires, désireux de participer à de tels débats, de laisser tomber... Dans un texte intitulé Debates and the Globetrotters, elle ajoute:

"Bien sûr qu'il y a des cas de "bon débats" ont eu lieu, où un défenseur de l'évolution bien préparé a défait les arguments d'un créationniste, mais je peux vous dire que depuis des années où j'intéresse à la question, ces cas sont très rares. En général, un évolutionniste bien intentionné accepte le défi d'un débat public (avec habituellement le but de défendre la bonne science ou un autre but louable), il lit quelques documents créationnistes et prépare une présentation expliquant le gradualisme darwinien et se demande, à la fin du débat, pourquoi il y a tant de gens entourant le créationniste le félicitant d'avoir si bien démoli la théorie de l'évolution. Il se demande aussi pourquoi ses amis sont trop occupés pour aller prendre une bière avec lui après le débat. Et le pire c'est que lui et ses amis pensent qu'il s'est bien défendu, ignorant que la majorité de l'auditoire a quittée la salle convaincue que l'évolutionnisme est une théorie en crise..."

Par ailleurs, des créationistes s'intéressent à des questions plus pointues. Un groupe de recherche s'intéresse en particulier à des questions de classification en biologie. Il porte le nom The Baraminology Study Group. Concept avancé en 1941 par Frank Lewis Marsh, le baramin vient du terme hébreux "bara" = créer et "min" = espèce, donc le "baramin" constitue une espèce créée lors de la Création originale. Il s'agit d'une définition beaucoup plus près de la génétique que celle utilisé par habituellement par bien des biologistes, car ce sont souvent uniquement des traits morphologiques ou de comportement qui servent pour distinguer les espèces (et le prestige de nommer une nouvelle espèce). Les membres d'un "baramin" sont donc tous interfertiles. C'est l'infertilité qui sépare les baramins. Il s'agit d'un concept qui rappel la "Biological Species Concept" d'Ernst Mayr. Dans cette approche, les tigres et lions feraient donc partie du même baramin car on peut démontrer qu'ils sont interfertiles jusqu'au moins à la 3e génération. À intervals réguliers on tiens aux États-Unis, le International Conference on Creationism où divers aspects du modèle créationnistes sont débattus et les recherches techniques les plus récentes présentées.

Ailleurs dans le monde le créationnisme est actif aussi. En Angleterre, une des plus grandes organisations est la Creation Science Mouvement (CSM) qui compte plus de 2000 membres et a été fondée vers 1930. En Allemagne il existe une revue créationniste qui s'appelle "Wort und Wissen". En Australie, les créationnistes sont très actifs avec la "Creation Science Foundation" (devenu Answers in Genesis) qui publie deux revues: la Creation magazine et la Creation Ex Nihilo Technical Journal. L'organisme Answers in Genesis a maintenant une branche américaine qui est devenu l'institution créationniste la plus puissante actuellement. En Corée, il y a des publications créationnistes et récemment on a construit un centre de recherches créationnistes. En Allemagne il y a l'œuvre de Joachim Scheven qui est le curateur du Kuratorium Lebendige Vorwelt. Scheven détient un doctorat de l'université de Munich en entomologie. Son musée possède une des plus grandes collections de fossiles dont il existe des descendants dans le monde actuel, démontrant la très grand stabilité des organismes dans le temps. En Pologne, il y a un organisme qui porte le nom "Polskie Towarzystwo Kreacjonistyczne". Ça bouge partout!

Aujourd'hui, en milieu anglophone, on peut critiquer un peu plus librement l'évolutionnisme (mais ce, sans espérer attirer la bienveillance de l'establishment scientifique évidemment). Il n'y a pas non plus, que des gens qui critiquent la théorie de l'évolution avec des motifs religieux. Certains le font pour des motifs purement scientifiques. Des chercheurs comme Michael Denton, biologiste moléculaire et évolutionniste, a écrit un livre intitulé "Evolution: une théorie en crise." (Editions Flammarion 1985/88). Un livre fort intéressant pour les férus de détails biologiques et dont un des arguments les plus intéressants est une critique des notions que les homologies des molécules organiques des organismes vivants sont en contradiction, à bien des niveaux, à l'idée d'une évolution. Un autre livre fort intéressant est le livre Darwin's Black Box par le biochimiste néo-zélandais Michael Behe. Behe y aborde des mécanismes biologiques qui posent des problèmes importants pour l'évolution. Pierre-Paul Grassé, un biologiste français reconnu mondialement, bien qu'il se dit évolutionniste, ne se gène pas de critiquer nombreux aspects de l'évolutionnisme dans ses écrits. Aux États-Unis, le débat sur le monopole idéologique de l'évolutionnisme en milieu éducationnel fait toujours rage. À chaque année un organisme d'enseignement secondaire tente d'ouvrir la porte à des critiques de l'évolution et immédiatement c'est la réaction prévisible. Protestations de scientifiques prestigieux et menaces de poursuites de la part de l'ACLU. L'on peut penser qu'éventuellement la digue évolutionniste va céder, c'est une question de temps... car aucune autre théorie scientifique ne se voit protégée de toute critique comme c'est le cas de la théorie de l'évolution.

Et lorsqu'on admettra de telles critiques aux USA, il faut penser que la vague d'ouverture touchera bien d'autres pays en Occident. Mais lorsque ces initiatives sont examinées dans les médias, de manière inévitable ils sont présentés comme des tentatives d'introduire la RELIGION dans les cours de science. Quelle HORREUR !! On tape sur ce clou comme il s'agit d'un mantra. De cette manière, on fait taire toutes les critiques... Souiller la science chaste et pure avec la religion ? Impensable ! (surtout si on oublie les positions sur ces questions des fondateurs de la science comme Blaise Pascal, Isaac Newton, Maxwell, et Pasteur). Remettre en question le savoir sacré de l'évolution, IMPOSSIBLE ! Examiner les arguments invoqués par les critiques de l'évolutionnisme serait trop dangereux, faudrait alors rendre des comptes. Ouvrir les milieux éducationnels pour en faire un forum ouvert où professeurs et étudiants seraient vraiment libres d'examiner et critiquer les idées reçues, impossible... Dans son essai, A Devil's Chaplain, Richard Dawkins note (2003: 154)

"Comment se fait-il que notre société admet la fiction commode que les affirmations religieuses ont un droit de respect automatique que l’on ne peut remettre en question ? (…) Si je veux gagner votre respect touchant mes positions sur la politique, la science ou l’art, je dois gagner ce respect par le moyen d’arguments, de la raison l’éloquence et l’évocation de données pertinentes. Je dois pouvoir accepter les remises en question. Mais si j’affirme qu’une position fait partie de ma religion, les critiques doivent s’éloigner furtivement ou subir le courroux de la société. Comment se fait-il que les opinions religieuses sont protégées de la critique de cette manière ? Pourquoi devons-nous les respecter simplement parce qu’elles sont religieuses ?*

Dans ce contexte, la cette citation est fort rigolote, car si Dawkins se plaint du traitement de faveur dont il croit que jouit la religion sur la place public (si une telle chose existe dans les faits c'est autre chose) il est bien curieux de constater, et comme en témoigne la citation de Sciences et Avenir HS no. 134 ci-dessus, que les évolutionnistes exigent précisément ce même type d'exemption de la critique pour la théorie de l'évolution dans les milieux scolaires. Est-ce alors digne de respect ? Récemment, le chroniqueur de MSNBC science Alan Boyle a interviewé quelques scientifiques, dont l'astrophyicien Neil deGrasse Tyson, sur le sujet de l'évolution et les mantras habituels ont été sorti à nouveau du garde-robe. Lors de l'entrevue, de Grasse Tyson a déclaré:

"Now if you don’t want to become a scientist, then maybe it doesn’t matter. Fine. There are plenty of professions that do not involve scientists. But as I said, the emergent economies are going to be scientifically and technologically driven, with biotech front and center. If you’re coming in saying that there was Adam and Eve, you’re not going to get past the front door. Because they can’t use your knowledge base to invent the next vaccine, the next medicine, the next cure for cancer. That knowledge base does not track into discoveries we know are awaiting us in the halls of biotech firms."

Tiens... les grand-prêtres de l'évolution nous affirment qu'il faut croire à l'évolution. Ce n'est plus "Hors de l'Église point de salut", mais plutôt, "Crois à l'évolution, sinon pas de job en sciences". Comme s'est subtil...!

Les médias semblent avoir découvert qu'il est beaucoup plus efficace d'aborder la question du monopole idéologique de la théorie de l'évolution en milieu scolaire sur le plan émotif. Bien des professeurs évolutionnistes évitent les débats avec les créationnistes et on offre comme explication que "Ces débats ont comme effet de donner crédibilité au créationnisme", mais si les preuves de l'évolutionnisme sont si solides, qu'ont-ils à craindre ? Pour le moment, les élites "politically correct" tentent à tout prix d'exclure les critiques de l'évolutionnisme des milieux scolaires américains et exploitent tout le pouvoir politique, médiatique et parfois juridique à leur disposition. Mais si un jour le mur de Berlin et le mur de Fer, qui semblaient pourtant destinés à tenir encore des siècles, sont tombés d'un coup, peut-être que le jour viendra aussi pour la théorie de l'évolution. Aux États-Unis, les créationnistes ont presque toujours perdus leurs nombreuses causes en justice pour avoir faire entendre leurs remises en questions dans le système d'éducation américaine (voir à ce sujet un document du mouvement ID qui rencontre des difficulté identiques Intelligent Design in Public School Science Curricula: A Legal Guidebook). À chaque mois de nouvelles causes sont entendus pour permettre ces remises en question, mais de manière ultime ces décisions jurdiques favorables au darwinnistes montrent la fragilité de la théorie de l'évolution, qui doit maintenant se cacher derrière des remparts juridiques et la censure de toute perspective alternative!. Ces décisions montrent une théorie en déroute, incapable de se défendre dans un débat ouvert sur le plan logique, rationnel. Quelle autre théorie scientifique exige de telles tactiques? Mais ce serait faire honneur au méthodes des défenseurs de Lysenko... Par ailleurs, il faut noter que c'est la même stratégie qui fut employé par l'Église catholique au 17e siècle pour étouffer les critiques de Galilée... À long terme toutes ces victoires juridique s'avéreront vaines.

En milieu francophone, les fidèles s'agitent et inquisiteurs évolutionnistes se mettent de plus en plus en branle pour stopper la "contagion" créationniste. On se fait des soucis. Les évolutionnistes de la France sont au courant de ces batailles en milieu scolaire aux États-Unis, mais ne craignent pas trop, dans l'immédiat, pour l'Hexagone. Guillaume Lecointre (Muséum national d'histoire naturelle, Paris) note:

"En effet, les programmes scolaires des collèges et des lycées sont élaborés de manière centralisée, ce qui les préserve, dans une certaine mesure, des prosélytismes et lobbyings religieux. L’affaire du Kansas ne saurait se produire ici, pour des raisons d’abord structurelles, et dans une certaine mesure culturelles. L’évolution biologique reste au programme des sciences de la Nature au collège et au lycée. La laïcité française reste un facteur culturel qui priverait un courant créationniste offensif de toute représentation dans l’opinion."

Sans doute que la centralisation du système éducatif français favorisera pour longtemps encore le monopole idéologique des évolutionnistes en France, un monopole qui rendrait jaloux tout imam islamique. Cette centralisation de l'éducation en milieu francophone assure le conformisme et la pensée unique des masses en France. Au Québec, à peu de choses près, la situation est semblable. l'État veuille à notre salut et sait ce dont on a besoin...

Le mouvement "ID" (Dessein Intelligent). Des auteurs comme Denton ne s'identifient pas au créationnisme, mais plutôt au mouvement ID (ou "Intelligent Design" en anglais, quel l'on peut traduire plus ou moins adéquatement par le mouvement du Concepteur Intelligent) prôné par des évangéliques comme Philip Johnson, Bill Dembski et le catholique Michael Behe, tous avec une formation universitaire de renommé mondiale. Les IDs (comme les créationnistes) rejettent la théorie de l'évolution comme explication des origines de la vie. Les IDs exploitent un argument des 18-19e siècles qui explore les évidences naturels dans les organismes vivants qui nécessitent un Agent intelligent. Mais à la différence d'auteurs comme l'anglais William Paley, les IDs exploitent les révélations les plus récentes de la microbiologie et de la génétique. Les IDs rejettent le présupposé matérialiste qui veut que toute structure retrouvée dans un organisme vivant ne peut s'expliquer qu'en faisant appel au hasard. Les IDs tentent de briser une dichotomie stérile dans les discussions sur les origines. Les évolutionnistes exploitent l'idée que, dans une discussion sur les origines, on peut aborder la question de deux manières. La flagelle de la bactérie Soit d'une perspective scientifique (= évolution) ou d'une perspective religieuse (= toute approche mentionnant un Créateur). En Amérique sans doute ce refrain est répété comme un mantra, invoqué afin d'exorciser les "démons" du créationnisme... Dans un contexte scientifique, les évolutionnistes s'accordent donc le monopole, un discours exclusif sur les origines. Quelle générosité de leur part ! Il va de soit alors que tout mention d'un Créateur, dans un contexte scientifique est a priori hors d'ordre.

La stratégie du mouvement ID est donc de rejeter la dichotomie évolutionniste en mettant de côté toute question théologique. Quelles sont les prémisses de base des ID ? Dans la vie quotidienne nous sommes tout à fait capables de distinguer entre un motif tracé par des vagues sur un rivage ensablé et des coups de pinceaux sur les murs d'une caverne à Lascaux. Nous sommes capables de distinguer des débris d'une avalanche et un dolmen, tous fait pourtant des mêmes matériaux. Nous sommes donc capables de distinguer entre un phénomène produit strictement par les forces de la nature et un artefact produit par un agent intelligent et qui représente une intention. Pourquoi ne pas alors, admettre un tel raisonnement dans le contexte de la biologie où le code génétique et d'innombrables structures intégrées proclament haut et fort qu'ils sont le produit d'une Intelligence stupéfiante? La flagelle de la bactérie est un exemple de ce que Michael Behe décrit comme de la complexité irréductible, c'est-à-dire un mécanisme/système ayant une fonction identifiable et un nombre minimale d'éléments nécessaires à son fonctionnement. Behe affirme qu'il est impossible de telles systèmes puissent survenir uniquement grâce aux processus aléatoires de l'évolution étant donné les particularités des éléments diverses ainsi que leur agencement les un par rapport aux autres. Le flagellum de la bactérie permet la propulsion de la bactérie dans son environnement et il comporte un moteur rotatif fort complexe. Ce moteur, par ailleurs, est réversible et peut tourner apparemment à 17 000 rpm!

À la différence des créationnistes, de manière générale les IDs mettent de côté la question de l'âge ancienne de la terre et évitent généralement de préciser l'identité du Créateur. C'est sans doute une stratégie plus "media-friendly", mais qui comporte aussi des problèmes logiques et théologiques. Mais au moins les gens sortent des sentiers battus, c'est déjà quelque chose... Quelques sites web à ce sujet: Discovery Institute, Access Research Network et aussi Leadership U. Mais il ne faut pas oublier que les créationnistes se sont intéressés depuis toujours aux questions du "design" et des évidences naturels dans les organismes vivants qui nécessitent un Créateur. Aujourd'hui, William Paley, dont l'étude classique sur ce sujet fut publiée au 18e siècle, serait considéré comme un créationniste. Rien de nouveau sous le soleil. Faut dire que chacun y trouve son compte, car un grand nombre d'organismes créationnistes vendent les livres publiés par les auteurs ID et des créationnistes participent aux colloques organisés par les ID. Des auteurs ID comme Philip Johnson reconnaissent aussi l'apport des créationnistes pour ouvrir les esprits. Ce ne sont pas des cloisons étanches. La Discovery Institute mets en ligne un liste (format PDF) de 350 scientifiques qui remettent en question la théorie de l'évolution.

Chez les créationnistes du 20e siècle on peut penser aux travaux peu connus du mathématicien américain R. A. Herrmann. Ceux qui aiment les équations à plein page se régaleront ! Puisque les IDs semblent avoir un plus grand accès aux médias que c'est le cas des créationnistes, les élites évolutionnistes, en réponse, plutôt que de répondre de manière crédible à leurs arguments techniques, vont tenter de les regrouper avec les créationnistes plus classiques et pointent du doigt leurs motifs idéologiques voilés. Mais, en contrepartie, les évolutionnistes purs et durs n'admettent jamais leurs propres motifs idéologiques...

William Dembski est très actif dans le mouvement ID. Il détient deux doctorats (mathématiques et philosophie) ainsi qu'une maîtrise en théologie. Dans son livre Intelligent Design: the Bridge Between Science and Theology, il propose un argument, fondé sur la théorie de l'information et l'analyse statistique, qui affirme que le niveau de complexité spécifié ("specified complexity") démontré par la vie ne pourrait survenir par hasard, mais doit son existence à l'intervention d'un agent intelligent, c'est-à-dire Dieu. Recemment Demski a fondé une société s'intéressant à la complexité et le design. Cette société porte le nom de International Society for Complexity, Information, and Design et tient des colloques et produit une revue académique. D'auitres IDs ont aussi une grande renommée. Fritz Schaefer est l'Inventeur de la chimie quantum computationnel (en anglais: "computational quantum chemistry"). Il a 900 publications scientifiques à son actif et a été considéré pour le prix Nobel à cinq reprises.

Il faut noter que bien que le mouvement ID se soit emparé du concept du "dessein" pour en faire leur cheval de bataille, les créationnistes les avaient exploités les concepts de dessein et de complexité depuis fort longtemps. Par exemple, ma vieille édition de 1974 de Scientific Creationism par Henry Morris comporte une section du chapitre 4 touchant l'argument de la complexité des organismes vivants comme contredisant l'évolution.

Chez les créationnistes, la question n'a pas toujours été examinée de manière très systématique, comme c'est le cas de la mention anecdotique des yeux des trilobites dans le chapitre 6 du livre In the Minds of Men par Ian Taylor. L'un des arguments favoris des créationnistes de cette époque ce sont les molécules organiques telles que les protéines et l'ADN, points qui sont souvent liés à des discussions sur la probabilité de former de telles molécules par hasard plutôt que de discuter des processus biologiques interreliés dont ces molécules font partie. Il faut souligner à la décharge des créationnistes que dans cette période (années 60-70) l'on commençait de comprendre la complexité de ces processus. Évidemment la complexité de l'œil humain a été un sujet de discussion favori des créationnistes depuis longtemps. Bien auparavant même, William Paley (1743-1805) a fait grand cas de ce type d'argument dans ses essais View of the Evidences of Christianity (1794) et Natural Theology (1802). Le biologiste John Ray (1627-1705) avança des arguments semblables dans son essai Wisdom of God manifested in the Works of Creation (1691). Pour des déistes au 18e siècle tel que Voltaire, la complexité des mécanismes que l'on observe chez les vivants était une preuve d'un concepteur.

Bien que l'essai The Creation of Life (1970) par A. E. WIlder-Smith ne discute pas du concept de "design", la question de la complexité est examinée à plusieurs reprises et cet ouvrage a eu de l'influence sur un certain nombre de penseurs du mouvement ID tels que Dembski et Johnson. Pour sa part, le créationniste Doug Sharp note qu'il avait commencé de formuler des arguments sur le design vers 1969 et avait fait publier un article dans la revue créationniste technique CRSQ en juin 1977 portant le titre "Interdependence in Macromolecule Synthesis: Evidence for Design." Cet article portait sur le cycle de la polymérase ADN à l'ADN comme tel. De l'avis de Sharp, lorsque le livre de Behe a été publié ce n'était qu'une reprise d'idées avancées autrefois par Wilder-Smith.

L'âge de la Terre ? Mais si on retourne au scénario créationniste, quelles évidences empiriques peut-on invoquer qui appuient l'idée que la Terre puisse avoir un âge de quelques milliers d'années plutôt que des milliards??

Sans entrer dans un débat de fond, on peut aborder la question de plusieurs manières, mais une des plus simples à comprendre est l'érosion. Si on tient compte du taux d'érosion annuel sur les continents de la Terre alors si la Terre a 4.5 milliards d'années toutes les montagnes devraient avoir disparues depuis très longtemps puisque la vitesse à laquelle se soulèvent les continents est de beaucoup inférieure à la vitesse de l'érosion qui agit sur ces mêmes continents. Dans un tel contexte, les continents devraient tous se retrouver distribués de manière uniforme au milieu des fonds océaniques. Les deltas fluviaux font partie de cette équation et ils devraient être beaucoup plus grands que ce qu'on observe actuellement. D'autre part, une étude des taux de croissance des populations mondiaux et aussi de la dégradation observée du moment magnétique du champ magnétique terrestre remettent en question indirectement les âges très anciens invoqués par les évolutionnistes. Récemment on a constaté la présence de Carbone 14 dans des échantillons de charbon datant de millions d'années (et ces niveaux ne sont pas dûs à des erreurs de mesure). Puisque normalement le Carbon 14 devrait être indétectable après 250 000 ans, il va de soi que ces échantillons posent un problème pour la géologie orthodoxe. Il semble que les évolutionnistes tentent d'expliquer ce phénomène en termes de radioactivité locale dans la matrice rocheuse environnante (ils ont toujours une explication), mais si on constate que ce phénomène est très commun, une telle explication risque de ne pas tenir la route... Voir à ce sujet un article (en anglais) par Baumgardner, Humprheys, Snelling & Austin (format PDF)

Il faut dire que dans la nature nous observons que le vivant vient toujours du vivant. Nous observons que peu importe le nombre de générations pendant lesquelles se reproduisent des bactéries, bien que le phénotype varie, le pool génétique reste le même. De même, nous observons que peu importe le nombre de mutations que nous provoquons ches les drosophiles, le pool génétique reste aussi le même. Nous observons aussi que même si les pinsons du Galapagos, que Darwin a étudié, se sont adaptés à leur environnement, lorsque change l'environnement à nouveau, ils perdent ces adaptations et reprennent leur phénotype d'origine. Ici encore, rien de substantiel n'a changé sur le plan génétique. Contrairement à ce qu'on nous affirme, dans la nature nous constatons donc, que les mutations n'accroissent en aucun cas l'information disponible. Les créationnistes notent donc que les mutations éliminent toujours de l'information du code génétique et en ajoutent aucun. Dans les rares cas où une mutation semble être la source d'un effet bénéfique (ex. résistance à l'anémie falciforme ou résistance aux antibiotiques chez les bactéries) sont le résultat d'une perte d'information. C'est un constat mortel pour la théorie de l'évolution. Par ailleurs, ceux qui connaissent bien les fossiles savent que par le passé, la diversité des organismes a été bien plus grande. Suffit de penser à l'explosion du Cambrien ou encore les mammifères étranges du Quaternaire. Chaque année d'autres espèces disparaissent, mais de nouvelles n'apparaissent pas. Si les mécanismes à l'origine de l'évolution avaient une quelconque efficacité, on devrait voir accroître de manière continue le nombre d'espèces sur la face de la terre, mais ce n'est pas le cas. Ces données sont en contradiction avec la théorie de l'évolution, mais en accord parfait avec les prédictions de la Création, qui implique une complexité et diversité maximale au moment de la Création initiale et un déclin par la suite.

Tous les créationnistes ne sont pas connus du grand public. Bill Overn par exemple, mérite d'être plus connu. Il est un créationniste actif depuis 1952 et l'inventeur de bon nombre de technologies. Il est un pionnier dans le domaine de l'informatique et a fait partie de la division Univac de Sperry Rand Corp. qui a inventé l'expression "booting the computer". Il a passé 23 ans à Sperry Rand en tant qu'ingénieur de recherche et "Engineering Group Manager" et "Senior Staff Scientist". À deux reprises au cours de son association avec Sperry-Rand, la div. UNIVAC a reçu le "Seven-Wonders of Engineering Award". Il a passé 12 ans dans la recherche sur le développement de matériaux magnétiques en électronique et à la mémoire informatique. Il a dirigé le développement de la mémoire de la sonde Mariner IV de la NASA, la première sonde à atteindre avec succès la planète Mars. Il a aussi dirigé le développement du "thin-film memory system" qui est maintenant la norme dans les systèmes informatiques aéroportés de la Navy américaine. Il s'est acquis une réputation internationale dans le comportement haute-vitesse des matériaux magnétiques. On pense habituellement que le "floppy disk" fut développé par Alan Shugart à IBM, mais c'est faux. Dans les faits, IBM a acheté le brevet de Bill Overn et Tenny Lode et a poursuivi le développement. Pendant 20 ans, Bill Overn a été membre du comité de direction de la Bible Science Association et 10 ans directeur de cette même association.

Barry Setterfield, pour sa part, est un astrophysicien créationniste actif dans le domaine des recherches sur la vitesse de la lumière. Un examen approfondi des mesures de la vitesse de la lumière au cours du temps note une diminution, même lors que l'on tient compte des erreurs de mesure. Cela implique que par le passé la lumière a voyagé plus rapidement et que la lumière provenant de grandes distances a pu atteindre la Terre même dans une période de temps relativement court. Et dans le contexte relativiste, si on augmente la vitesse de la lumière if faudra réviser d'autres "constantes" ce qui ne manquera pas d'affecter les méthodes de radiodatage, fondation de l'édifice évolutionniste. Actuellement les études de Setterfield commencent à intéresser les milieux de la physique conventionnelle (entre autres des chercheurs comme Albrecht et Magueijo), mais les changements de la vitesse de la lumière invoqués par ces autres chercheurs se passent tous dans les premières secondes du Big Bang. Commode, non ? Il faut souligner que le créationnisme n'est pas un mouvement uniforme et les thèses de Setterfield sont en discussion et ne sont pas encore admises par tous.

Une autre approche cosmologique est proposée par le physicien créationniste Russell Humphreys. Il s'agit de sa théorie du trou blanc, à ne pas confondre avec chou blanc... Le trou blanc est en somme l'inverse d'un trou noir, qui aspire tout. Dans le modèle de Humphreys, l'univers, dans son ensemble, aurait commencé avec un trou blanc, c'est à dire qui à l'inverse du trou noir qui aspire, le trou blanc aurait pris de l'expansion. À ne pas confondre avec le Big Bang où la matière est projeté par une explosion de matière, le trou blanc de Humphreys résulte de la matière pris dans une expansion de l'espace. Et tenant compte de la relativité, le temps, aux limites de cette expansion, serait beaucoup plus rapide qu'au centre, où Humphreys postule que la terre serait située. Ceci fourni ainsi une explication du fait que nous voyons de la lumière provenant d'étoiles à de milliers d'années lumière de la terre. Le modlèle de Humphreys est présenté dans le livre Starlight and Time. Un autre créationniste intéressant est Kurt Sewell, qui a travaillé au Manhattan Project à Los Alamos, où on a développé la première bombe atomique.

Peu de gens savent que l'inventeur du MRI (terme anglais pour un appareil utilisé pour la détection de cellules cancéreuses on dit __IRM__ en Français) a été inventé par un créationniste, le Dr. Raymond Damadian. Damadian est le détenteur de 56 brevets médicaux aux États-Unis. D'ailleurs il y a lieu de croire que le fait qu'il soit créationniste ait contribué au fait qu'il ait été refusé le prix Nobel de médecine en 2003, qui a pourtant été accordé à d'autres chercheurs qui ont travaillé sur la même invention (et ce en dépit du fait que le prix Nobel soit généralement accordé aux inventeurs et non à ceux qui perfectionnent une invention). Michael Ruse, un philosophe de la science très évolutionniste a fait un aveu plutôt surprenant au sujet du prix Nobel dans l'article The Nobel Prize in Medicine - Was there a Religious Factor in this Year's (Non) Selection? Pour un autre article sur les pionniers du créationnisme, voir: The World’s Greatest Creation Scientists.

Le créationnisme sur Internet Avec le développement de l'Internet, le créationnisme se propage aussi. Un petit club créationniste américain a organisé la Creation Science Home Page qui est un autre site Internet sur le sujet de la Création fort intéressant et bien documenté. Une autre page www intéressante est tenu par un individu du nom de Dan Reynolds qui est un créationniste avec un doctorat en chimie organique de l'Université du Texas (Austin). Talk.Origins est un groupe de discussion Usenet (avec site web) dirigé par des évolutionnistes particulièrement fervents. Quelle dévotion ! On y retrouve d'abondantes discussions sur le débat Création/Evolution, parfois scientifiques, parfois non. On constate que certains participants haïssent vraiment tout ce qui peut avoir un lien avec la vision du monde judéo-chrétienne et ne se gênent pas de mépriser tout individu qui ose critiquer leur position. On y rencontre malgré tout des choses très intéressantes et des réflexions originales, mais faut s'armer de beaucoup patience car la majorité des contributions sont des gens frustrés qui vident leur bile sur l'hérésie créationniste.

A mon sens la férocité et l'émotivité des attaques des anti-créationnistes sur Internet (et ailleurs) est souvent l'indice d'un phénomène plus profond. Si on considère l'évolutionnisme comme un mythe d'origines moderne, il faut constater qu'un grand nombre de personnes craignent de perdre leur monopole idéologique (ainsi que des fonds de recherche aussi dans certains cas).

Il faut aussi être assez ouvert d'esprit pour admettre que le créationnisme actuel, comme modèle des origines, n'est pas parfait et parfois certaines critiques peuvent être justifiées. Il ne faut pas trop s'en faire lorsque c'est le cas. Par exemple, bien des discussions entre créationnistes visent les mécanismes du Déluge. On avancé initiallement que tous les 40 jours de pluie du Déluge auraient tirés leur source dans une zone de vapeur d'eau dans la haute atmosphère, un canopé (comme il en existe sur la planète Venus). Les difficultés de cette approche ont conduit à l'abandon de cette hypothèse et on considère que si une telle zone de vapeur d'eau aurait existée, elle n'aurait pu contribué qu'un faible pourcentage de la pluie lors des 40 jours. Pour une discussion plus poussée de la question, cliquez ici. Certains créationnistes sont d'avis que de multiples impacts de météorites auraient initié le Déluge. C'est comme dans la construction, si on change la couleur d'une maison cela ne dit rien de la solidité du bâtiment dans son ensemble. Notons que le pendant créationniste de Talk.Origins est le site web True.Origins.

Actuellement, la grande majorité des organismes et associations créationnistes sont anglophones. Par conséquence, les ressources (livres, films, vidéos, pages www et autres) sont, règle générale, en anglais, mais des progrès ont été réalisés chez AIG avec la traduction de vidéos en français. Au Québec, il y a l'Association des sciences créationnistes du Québec (ASCQ) qui diffuse la position créationniste en français sur le web et par le biais de conférences dans les universités, CEGEPs et églises afin de servir la communauté francophone, ici et ailleurs. En France, la revue Science et Vérité fournit des articles de vulgarisation de qualité, destinés au grand public. Ce magazine présente les recherches et points de vue de scientifiques reconnaissant une intervention divine dans l‘origine de l‘univers et de la vie. Cette publication est la seule de ce genre dans le monde francophone.

Dans les médias et les milieux académiques institutionnels, on récite sans cesse le mantra "l'évidence pour l'évolution s'accroît à tous les jours"... Évidemment, c'est ainsi que leur semble la chose, car puisque a priori "TOUT dans la biologie doit être considéré à la lumière d'évolution", il est alors inévitable que tous les donnés semblent supporter la théorie de l'évolution. Inévitable… Mais si on prend la peine d'examiner avec attention la littérature créationniste, on se rend compte que les données sont tout aussi compatibles avec le cadre conceptuel créationniste. Dans les milieux francophones l'ennui c'est le manque de débat et le peu d'ouvrages disponibles dans la langue de Molière et de Blaise Pascal.


Un peu de jargon créationniste.

Un YEC ou un OEC, mais ça mange quoi en hiver??

YEC est en fait un acronyme anglais désignant un "Young Earth Creationist".

T'a tout compris ? Non, pas encore...?

Bien, il y a des chrétiens (évangéliques ou pas) qui abordent la Création et la Genèse en acceptant l'idée que Dieu est à l'origine de la vie, mais qui pensent qu'on a prouvé que la Terre a vraiment 4.5 milliards d'années et que Dieu avait un bon programme à la télé et il poursuivait sa Création pendant les pauses. On appelle ceux qui ont une telle position les OEC, ou "Old Earth Creationists". Il ne faut jamais oublier que les milliards d'années sont essentielles pour l'évolutionniste matérialiste... Un des OEC les plus connus est l'astrophysicien évangélique Hugh Ross.

D'autre part, il y a les YECs qui rejettent les milliards d'années et qui pensent que la Terre est beaucoup plus récente, certainement moins qu'un million d'années. Certains YECs disent 10 000 ans, d'autres 40-50 000 ans. Ça varie, personne n'a de raison d'être très dogmatique à ce sujet car la Bible ne donne pas de chiffre spécifique, mais les chronologies de l'Ancien Testament ne peuvent être étirées de manière indéfinie. Certainement si on considère la possibilité qu'un Dieu omnipotent, omniscient et omniprésent ai envie de créer un univers en 7 jours, ça ne pose aucun problème sur le plan logique. L'effet est proportionnelle à la Cause. Mais dès qu'on touche à la question de l'âge de la Terre ça donne à l'homme postmoderne un frisson très froid dans le dos. Les réactions émotives tendent à être très fortes. Il y a une raison assez simple pour cet état des choses, car si on rejette l'âge ancien de la Terre, on élimine immédiatement tout recours à un processus évolutif. Le retour en arrière n'est plus possible.

Si on se fie aux médias, les YECs sont un club exclusivement d'évangéliques (illettrés) d'extrême droite. En réalité, chez les YECs on retrouve évidemment des évangéliques conservateurs, mais aussi quelques catholiques, des juifs orthodoxes et quelques musulmans conservateurs. Un grand nombre de YECs ont des doctorats dans plusieurs domaines de recherche. Pour de plus amples détails sur le débat Création - Évolution.

Autres sites intéressants :

http://david.cyberblanc.free.fr/blog/2006/08/16/22-le-chainon-manquant).


Notes 1 - Il était question de recherches sur les cellules souches, je crois.

2 - Aux Etats-Unis, l'ACLU (Amercan Civil Liberties Union) a procédé à de nombreuses poursuites contre des éducateurs ayant pris l'initiative malavisée de critiquer la théorie de l'évolution dans des High School américains.