L’excitation et le fanatisme pendant les réveils, par Charles G. Finney

365 lectures, par nicolas le 11 août 2010 · 2 commentaires

dans la rubrique Apostasie et erreurs doctrinales, Christianisme pratique, Problématiques chrétiennes

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NDLR: Tiré de l’ouvrage Le feu du réveil (PDF). Un texte essentiel et qui nous concerne tous.

Je veux sans cesse revenir sur le sujet de l’excitation associée aux réveils spirituels. Dans toutes les époques de l’Eglise, il y a eu des situations où des gens ont reçu des manifestations tellement claires de la vérité divine qu’ils en ont été privés de toute force physique. Cela semble avoir été le cas de Daniel. Il perdit toute vigueur et tomba face contre terre. Saul de Tarse semble également avoir été terrassé et jeté à terre par l’éclat de la gloire divine qui l’enveloppa. J’ai connu de nombreux cas où les gens perdaient toute force physique, lorsqu’ils recevaient la révélation de vérités spirituelles infiniment grandes et puissantes.

A cet égard, je ferai les remarques suivantes: Il ne s’agit pas là des cas d’excitation critiquable dont j’ai parlé dans une précédente lettre. Dans les exemples que je viens de citer, l’intelligence ne semble pas annihilée ni rendue confuse. Elle est au contraire remplie de lumière. L’intelligence ne semble pas consciente d’une quelconque excitation inhabituelle de sa propre sensibilité. Bien au contraire, elle semble être calme. Elle se trouve dans un état qui n’est particulier qu’en raison de la perception d’une vérité révélée avec une clarté inhabituelle. Il n’y a manifestement aucune effervescence de la sensibilité produisant des larmes, ni l’une des manifestations habituelles d’une imagination surexcitée, ni des sentiments profondément bouleversés. On ne remarque aucune exubérance de sentiments propre à distraire les pensées. L’intelligence perçoit la vérité qui lui est révélée. S’il est vrai que le corps est privé de toute force physique, l’intelligence peut néanmoins contempler la gloire divine qui lui est manifestée. Un voile semble être ôté de l’intelligence, et la vérité est contemplée d’une manière qui ressemble beaucoup à ce qui peut se passer lorsque l’esprit quitte le corps. Il n’est donc pas étonnant qu’une telle expérience subjugue le corps.

De tels cas ont souvent été des sujets de trouble pour ceux qui en ont été témoins. Pourtant, lorsque j’ai eu l’occasion de contrôler l’histoire ultérieure de cas semblables, j’ai été persuadé, en général, qu’il s’agissait de réelles conversions. Il se peut que certaines de ces conversions soient fausses. Mais, dans tous les cas semblables que j’ai connus, il a été ensuite évident que l’amour de Dieu a été profondément déversé dans la vie de ces personnes. Leur volonté a été amenée à une réelle obéissance. Leur caractère a été véritablement transformé dans le sens le plus désirable.

Je ne me sens donc pas la liberté de critiquer ces exemples d’excitation, si l’on peut les appeler ainsi. L’excitation qu’ils peuvent traduire semble découler nécessairement des claires révélations faites à l’âme par Dieu. Une telle excitation, loin d’être tapageuse, stupide et passionnée, comme celle que j’ai décrite dans une précédente lettre, ressemble à celle qui doit exister, je suppose, chez les esprits des justes qui viennent de quitter leur corps. Je voudrais souligner ici un juste principe: nous n’avons aucunement besoin de craindre une excitation quelconque, quand elle est produite par la révélation de la vérité, et quand elle s’accorde avec un fonctionnement équilibré de l’intelligence. Mais tout ce qui va au delà de cette limite est certainement désastreux.

En général, les cas de prostration physique dont j’ai parlé semblent se produire sans qu’aucun moyen extérieur n’ait été utilisé pour les provoquer. Selon mes observations, ils se produisent lorsque l’âme est entièrement absorbée en Dieu. Dans les cas de Daniel, de Saul de Tarse, de William Tennant, et d’autres, on ne voit intervenir aucun instrument humain, aucun moyen extérieur, aucun appel passionné à l’imagination ou à la sensibilité. On est simplement en présence d’une révélation de Dieu, faite à l’âme par le Saint-Esprit.

L’excitation produite de cette manière semble être très différente de celle que produisent une prédication, une exhortation ou des prières bruyantes, faites en vociférant, ou que stimulent les appels passionnés lancés par de zélés prédicateurs, pour provoquer la crainte. Ceux-ci utilisent des méthodes et des illustrations qui provoquent l’excitation. Le système nerveux des auditeurs est mis sous une tension telle que leur sensibilité semble exacerbée. Leurs sentiments jaillissent en un flot puissant, qui submerge et noie complètement l’intelligence.

En revanche, l’excitation produite lorsque le Saint-Esprit révèle Dieu à l’âme est complètement différente de celle que je viens de décrire. Non seulement elle ne trouble pas l’exercice parfaitement clair et étendu de l’intelligence, mais elle favorise directement cet exercice. Rien n’entrave alors l’activité libre et sans contrainte de l’intelligence et de la volonté.

C’est de cette excitation-là dont nous avons besoin. C’est cette excitation que le Saint-Esprit produit toujours. Il ne s’agit pas d’une excitation produite par un effet d’entraînement. Cela n’a rien à voir avec un accès de nervosité, ni l’explosion de la sensibilité nerveuse. C’est un état de l’âme, calme, profond et sacré, produit par la compréhension des vérités claires, infiniment importantes et impressionnantes, lorsque Dieu les révèle.

Bien souvent, il ne faut pas avoir beaucoup de discernement pour faire la différence entre l’effervescence émotionnelle, produite par des appels bruyants et excitants, et un mouvement de l’âme, calme, profond, bien que parfois accablant, produit par l’Esprit de Dieu quand Il révèle Jésus à l’âme. J’ai souvent craint que l’on confonde ces différentes sortes d’excitations. Il ne faut ni les rejeter et les dénoncer toutes ensemble, ni les accepter et les défendre en même temps. Il me semble d’une extrême importance que nous puissions, pour ces deux types d’excitation, bien distinguer les choses qui diffèrent.

Lorsque je suis témoin de cas d’excitation extraordinaire, j’ai appris à m’informer, avec autant de calme et d’affection que je le peux, de la nature des vérités reçues par l’intelligence à ce moment précis. Si une personne ainsi visitée peut volontiers et spontanément m’expliquer les raisons de son excitation, je peux alors juger de la nature de cette excitation. Si son excitation est réellement produite par une claire révélation donnée par le Saint-Esprit, concernant le caractère de Dieu ou les grandes vérités de Son gouvernement, alors son intelligence sera remplie de ces vérités. Cette personne sera prête à en parler spontanément, si elle en est physiquement capable. Je peux alors voir que la vérité est perçue d’une manière remarquablement claire. Une telle personne possède une grande facilité à communiquer son expérience, s’il lui est encore possible de parler. D’une manière générale, je n’ai aucune crainte de ce type d’excitation.

Mais si je vois que l’attention de la personne est entièrement préoccupée par ses sentiments et ses émotions, et qu’elle ne peut me donner aucune raison intelligible pour expliquer son état, je n’ai que très peu de confiance en son expérience. J’ai souvent été témoin de cas où l’excitation était très grande, presque irrésistible.

Après enquête, les personnes concernées ne pouvaient donner aucune explication intelligente des vérités que leur intelligence aurait pu percevoir. Leur âme semblait avoir été remuée jusqu’en ses tréfonds. Mais ce n’était pas en raison d’une claire révélation de la vérité. Ce n’était pas parce que Dieu S’était manifesté à leur âme. Leur intelligence ne semblait pas fonctionner d’une manière normale. J’ai appris à me méfier de ce type d’excitation. Je n’accorde aucune, ou presque aucune confiance, aux conversions obtenues dans de telles circonstances. J’ai observé que les personnes ayant éprouvé ces excitations finissent, après quelque temps, par tomber dans l’orgueil. Elles ont été emportées par une tempête d’excitation émotionnelle et sans intelligence.

Pour illustrer mon propos, j’aimerais relater un événement dont j’ai été moi-même témoin. J’assistais à une convention d’été dans l’Etat de NewYork. Cette convention avait commencé deux ou trois jours avant mon arrivée. J’ai écouté les prédicateurs et suivi les réunions pendant la plus grande partie de la journée. Il n’y avait que très peu d’excitation, et même aucune excitation visible. Après plusieurs sermons, et beaucoup d’exhortations, de prières et de chants, j’ai remarqué que les responsables se concertaient à voix basse pendant un moment, comme s’ils étaient en profonde délibération.

Ensuite, l’un d’entre eux, un homme d’une corpulence athlétique et d’une voix de stentor, descendit de l’estrade, et se fraya un chemin au milieu d’un groupe de femmes qui étaient assises devant l’estrade. Il commença alors à frapper des mains, et à crier à pleins poumons: ‘La puissance! La puissance! La puissance!’ Très vite une autre voix se joignit à la sienne, puis d’autres, jusqu’à ce que tout le monde se mette à frapper des mains et à crier, au milieu des hurlements poussés par les femmes. Le résultat fut que, très vite, plusieurs personnes tombèrent à terre. Quelqu’un proclama que c’était la puissance de Dieu qui se manifestait du ciel. Après avoir conduit cette excitation jusqu’à un extraordinaire paroxysme, le prédicateur qui en avait été à l’origine, ainsi que ceux de ses collègues qui s’étaient joints à lui, se retirèrent au milieu de la confusion générale. Ils avaient réussi, comme ils le prétendaient, à faire descendre la puissance de Dieu sur l’assemblée. Ils étaient manifestement très satisfaits du résultat obtenu.

J’ai souvent pensé à cette scène, comme à d’autres scènes similaires. Je considère ces méthodes que comme des manoeuvres calculées pour provoquer tout autre chose qu’un vrai réveil spirituel. Dans le déclenchement de cette excitation, aucune parole de vérité n’a été prononcée, aucune prière ni exhortation n’a été faite. Il n’y a rien eu d’autre que les vociférations d’un homme qui criait: « La puissance! La puissance! La puissance! », en s’accompagnant d’un claquement de mains presque assourdissant. Je crois qu’il s’agit là d’un cas exceptionnel, et qu’il n’y a probablement que peu de cas aussi critiquables. Mais il se produit souvent dans les réveils des choses qui déclenchent une excitation à peine plus intelligente que celle que je viens de décrire. On y fait de tels appels à l’imagination et à la sensibilité que l’on met complètement de côté l’action de l’intelligence.

Dans la mesure où l’on déploie de semblables efforts pour produire des réveils, on aboutit sans aucun doute à des effets complètement désastreux, qu’il faut absolument décourager.

Puisque que je suis sur le sujet de l’excitation, je souhaite faire quelques remarques concernant le danger de voir des émotions surexcitées entraîner dans une mauvaise direction et aboutir au fanatisme. Chacun sait que lorsque des émotions sont fortement excitées, elles peuvent être orientées dans des directions variées et prendre diverses formes, selon les circonstances vécues par ceux qui sont ainsi excités. Presque tous ceux qui ont été témoins de réveils spirituels ont eu l’occasion de remarquer cette tendance de la nature humaine. Il est vrai que Satan utilise aussi cette tendance à son propre avantage, en mélangeant l’esprit de fanatisme à l’esprit d’un réveil spirituel.

Le fanatisme apparaît quand il y a ‘l’amour sans la lumière,’ comme l’a écrit un certain auteur. Chaque fois que l’intelligence est éclairée sur ce que les hommes devraient être, dire, ou faire, et chaque fois qu’elle n’est pas en même temps remplie d’amour, il est presque inévitable de voir apparaître un esprit de fanatisme, de critique, de reproche et de dénonciation.

Par fanatisme, je veux parler d’un état d’esprit où des émotions mauvaises prennent le contrôle de la volonté, et poussent l’individu à faire des efforts excessifs et vindicatifs pour défendre ce qu’il considère comme juste et vrai. Il lutte alors pour ce qu’il regarde comme juste et vrai, mais en étant animé d’un esprit mauvais.

Les temps de réveil spirituel sont très propices à l’éveil d’un fanatisme stimulé par les agents infernaux. C’est, à bien des égards, un moment particulièrement favorable à l’action de Satan. Celui-ci peut semer, dans un sol propice, ses semences d’erreur. Elles produiront à leur tour les formes de fanatisme les plus turbulentes et les plus violentes qui aient jamais affligé le monde.

Au milieu des foules qui écoutent les prédications de réveil, il y a presque toujours des gens qui ont de très fortes tendances au fanatisme. Ils sont fortement enclins à censurer, à mettre le doigt sur les défauts des autres, à vitupérer, à dénoncer et à critiquer. C’est une tendance de l’esprit que je qualifie d’ultra-démocratique et anti-conservatrice à l’extrême. Elle est une source puissante de confusion. Plus ces personnes sont éclairées sur les devoirs et les péchés des hommes, plus elles sont susceptibles de manifester un violent esprit de fanatisme.

Il est bien connu que toutes les réformes engagées à notre époque, comme à toute autre époque, ont été touchées par cet esprit de fanatisme. Qu’il s’agisse de la lutte contre l’alcoolisme, de la réforme morale, de la réforme des pratiques physiologiques et diététiques, ou de la lutte contre l’esclavage, toutes ont subi cette influence néfaste. Presque aucun domaine n’a été épargné. Quand des conférenciers ou d’autres orateurs empoignent ces sujets et les analysent, ils projettent une vive lumière aux yeux de l’opinion publique. Ils semblent alors donner un coup de pied dans une fourmilière. Les tendances profondes au fanatisme, qui étaient peut- être restées cachées jusque là, s’enflamment et explosent souvent comme un volcan en éruption. L’indignation grandit, les langues portées à la censure et à la violence se mettent librement en mouvement. Ces membres indomptables, qui enflamment le cours de la vie, étant eux-mêmes enflammés par la géhenne, semblent déverser un flot de lave brûlante, apportant la dévastation et la désolation dans toute la société. Les prières de ces gens, leurs exhortations, tout ce qu’ils disent ou font, ne sont qu’un flot continu de reproches, de critiques et de récriminations. Ils disent qu’ils ont « raison de se mettre en colère. » Ils affirment que ce serait n’avoir aucun sens du sacré que de ne pas faire preuve de la plus grande indignation, seule attitude convenant au sujet ou à la situation.

Il est remarquable de voir à quel point cet esprit de fanatisme a été stimulé par les diverses réformes du moment, quelle qu’en soit la nature, et même par les réveils spirituels. S’il s’agit par exemple de défendre la paix, ceux qui sont animés par cet esprit fanatique vont lutter pour la paix en s’engageant dans une guerre à outrance. Par la langue, ils feront la guerre à tout ce qui s’oppose à eux. Ils déverseront des torrents d’injures sur tous ceux qui sont en désaccord avec eux. Ils refuseront le moindre compromis, la moindre communion, avec ceux qui ne se rangent pas immédiatement à leurs vues particulières. S’il s’agit de lutter contre l’esclavage, ils se battront pour l’abolir, mais avec l’esprit d’un esclavagiste. Tout en affirmant que tous les hommes sont libres, ils ne laisseront à personne la liberté de s’exprimer, si ce n’est à eux-mêmes. Ils sont prêts à mettre sous le joug de l’esclavage les opinions et les sentiments de ceux qui ne partagent pas leurs opinions, en les critiquant sévèrement pour les obliger à se ranger à leur avis.

Dans les réveils spirituels, cet esprit se manifeste en général, dans tous les milieux, par une manière de prier pleine de reproches et de critiques. Cet esprit gagne ensuite les exhortations, les prédications et les conversations. Il attaque tout particulièrement les serviteurs de Dieu et ceux qui exercent une influence prépondérante dans l’Eglise. Il se répand progressivement jusqu’à finir par accuser l’Eglise visible d’être une véritable Babylone, et tous les hommes qui n’en sortent pas et ne la dénoncent pas d’être engagés sur le chemin large qui mène à l’enfer.

Cet esprit se manifeste au cours des réveils d’une manière si subtile et insidieuse que l’on ne parvient pas à le déceler dès le départ. Il se peut qu’une église soit froide, que le pasteur et les conducteurs soient égarés. Il peut donc sembler juste, et même nécessaire, d’user d’une certaine sévérité envers ceux qui se sont tellement écartés du chemin. Quelqu’un peut alors ressentir ce besoin d’une manière tellement forte qu’il ne soupçonne pas être lui-même un fanatique. Il commence pourtant à faire de vifs reproches, dans lesquels se mêle une touche d’élément nocif. Il fait appel à l’exemple de Christ, des apôtres et des prophètes. Il peut citer de nombreux passages de la Bible, très proches des termes qu’il emploie, trouvant une justification à leur utilisation dans le fait qu’il les tire des Ecritures. Il croit pouvoir les appliquer à la situation qu’il observe, prenant bientôt la place de Dieu, et pensant être la bouche de Dieu pour dénoncer l’iniquité.

Lorsque cet esprit commence à se manifester, il écorche l’esprit délicat de ceux qui marchent dans l’amour. Tout d’abord, il provoque en eux de la détresse et de l’angoisse. Mais ceux-ci remarquent peu à peu qu’il y a beaucoup de vérité dans ce qu’ils entendent. Ils commencent à être excités par les prières et les exhortations des fanatiques. Leur attention est attirée sur les fautes qui sont dénoncées avec tant de sévérité, et ils commencent à boire à la même source. Puis ils adoptent le même zèle bruyant et ardent, qui était au départ si opposé à la douceur de leur esprit. Ils commencent à comprendre, du moins le supposent-ils, comment les reproches faits par les prophètes, par Christ et Ses apôtres, s’adressent aussi à ceux qui les entourent. Leur attention est tout entière préoccupée par les fautes de l’Eglise et des ministères, et ils ne voient plus rien de bon. Ils se demandent si toute l’Eglise visible n’est pas uniquement composée d’hypocrites. Ils commencent par craindre, puis finissent par croire que presque tous les serviteurs de Dieu sont séduits, attirés par l’argent, conservateurs, ambitieux et agents du diable. Ils considèrent les organisations chrétiennes tout d’abord avec suspicion, puis avec mépris et horreur. L’ordre du jour devient: « Sortez du milieu de Babylone! »

Le fanatisme prend une multitude de formes. Ses variantes sont presque innombrables. C’était l’esprit des Croisades, lorsque des hommes partaient avec bottes et éperons convertir leurs semblables au christianisme par le feu et l’épée. C’est aussi l’esprit de l’obscur converti qui murmure dans son coin ses réprimandes et ses critiques, à propos de tout et de tous. On peut trouver toute la panoplie des différents types de fanatisme. Depuis le prédicateur itinérant animé d’un zèle brûlant qui crie, vocifère et dénonce l’Eglise et l’Etat, jusqu’au solitaire exprimant son fanatisme dans ses manières sinon dans ses paroles, vous pourrez trouver dans tous les milieux chrétiens ce type de personnage, occupé à attiser et à alimenter les flammes du fanatisme.
Il s’agit là, sans aucun doute, de l’esprit de Satan. Il est parvenu à l’introduire dans l’Eglise et dans le monde tout au long des siècles passés.
Nous connaissons un bon livre sur le thème du fanatisme. Mais nous en avons besoin d’un autre, qui expose et tienne compte de ses développements les plus récents, et qui décrira, comme sur une page de lumière, les oeuvres de cet esprit ténébreux, dont l’influence maligne, tel le levain, fera vite lever toute la pâte, et rendra notre terre aussi méchante que l’enfer.

Je supplie mes frères de veiller au danger de voir les prédicateurs de réveil manifester eux-mêmes l’esprit de fanatisme. Lorsqu’ils subissent une forte opposition de la part de l’Eglise, du monde, ou des serviteurs de Dieu, ils se laissent quelquefois aller à faire des remarques fortement teintées d’amertume, ou qui paraissent tout au moins teintées d’amertume et de critique. On trouve parfois des indices et des traits de cet esprit dans les prédications et l’esprit d’hommes de bien. Satan semble profiter de certaines circonstances de leur vie pour injecter imperceptiblement dans leur esprit une touche d’amertume et de critique. Cela finit par colorer leurs prédications, leurs prières et leurs discours. Cela tend ensuite fortement à produire un état d’esprit fanatique chez ceux qui les admirent.

Des prédicateurs de réveil ont parfois subi une forte opposition de la part de serviteurs de Dieu, à tel point qu’ils ont été blessés et sont devenus quelque peu irritables. Dans cet état d’esprit, ils sont quelquefois allés jusqu’à prêcher et parler de ces serviteurs de Dieu d’une manière très critique.

Cela cause inévitablement de grands dommages aux réveils dans lesquels ils sont engagés. Cela se répand comme un feu parmi les chrétiens, en particulier parmi ceux qui sont sous leur influence directe. Cela tend à ôter du réveil l’esprit d’amour, pour y introduire un esprit de récrimination et d’amertume. Un esprit blessé et amer se manifeste alors chez ceux qui sont engagés dans l’oeuvre du Seigneur. Cela fait presque complètement disparaître la douceur, la bienveillance, l’amour fraternel et la sympathie profonde et compatissante que l’on doit éprouver pour Christ et Son Eglise.

Si je ne m’abuse, les prédicateurs de réveil ont souvent commis de graves erreurs dans ce domaine. Cela a été parfois le cas de Whitefield, comme il le confesse lui-même. La conséquence fut celle que j’ai décrite. Tous ceux qui ont lu l’histoire des réveils conduits par son ministère le savent. Il n’y a pas un seul prédicateur de réveil contemporain qui n’ait plus ou moins commis d’erreurs dans ce domaine. Je suis certain que j’en ai aussi parfois commis. Et je ne connais pas un seul prédicateur de réveil, parmi ceux qui me viennent à l’esprit, auquel ne puisse pas s’appliquer cette remarque, dans une certaine mesure.

Lorsqu’une petite mesure de cet esprit se trouve présent chez un prédicateur de réveil, elle agira comme du levain, qui fera lever toute la pâte. Si l’on n’y remédie pas, elle parviendra tôt ou tard à modifier totalement la nature de l’excitation produite, jusqu’à ce qu’un pur réveil spirituel se transforme en parfait réveil du fanatisme. Cela peut se produire sans même que le prédicateur soupçonne la présence de cette tendance dans son esprit, sa prédication, ou son comportement. Lorsqu’il s’en rend compte, le mal est déjà trop avancé pour que l’on puisse y remédier.

Il me semble que les prédicateurs de réveil devraient être d’une parfaite honnêteté vis-à-vis d’eux-mêmes à ce propos. Ils doivent rester soigneusement sur leurs gardes, être indulgents, doux et conciliants dans leur façon de parler et de prêcher, surtout quand ils parlent de ceux qui s’opposent à leurs vues et à leurs décisions. Il vaut parfois mieux ne faire aucune remarque publique, quelle que soit l’opposition subie, et surtout ne faire jamais allusion à ceux qui nous combattent. Il ne faut jamais évoquer ou prier pour des pasteurs ou des chrétiens d’une manière propre à faire exploser les étincelles de fanatisme qui couvent dans de si nombreux coeurs.

Quand je pense à ce sujet, quand je contemple l’état de l’Eglise, ou quand je lis l’histoire des réveils passés, je suis frappé et profondément peiné de voir à quel point ceux qui travaillaient pour ces réveils ont si souvent commis les erreurs que j’ai décrites. Sans s’en rendre compte, ils se sont eux-mêmes plus ou moins imbibés d’un esprit de fanatisme. Celui-ci s’est ensuite abondamment manifesté dans leurs interventions publiques, au point de gâcher l’oeuvre du Seigneur. Bien entendu, ils ont attristé l’Esprit de Dieu. En vérité, certains prédicateurs de réveil me semblent avoir abandonné le droit chemin sans même en être conscients. Ils sont devenus tout -à-fait fanatiques dans leur esprit, leur prédication, et leur comportement général. Dieu a manifestement été obligé de les châtier en leur retirant Son Esprit, et en leur fermant les portes de l’Eglise. Si l’on veut préserver du fanatisme les véritables réveils spirituels, il ne faut ménager aucun effort pour préserver les conducteurs spirituels de cet esprit. L’une des grandes stratégies du diable est d’infiltrer sournoisement cet esprit dans les responsables de l’Eglise, injectant ainsi un poison mortel dans les réveils.

Dans ce que je viens de dire, je ne voudrais aucunement suggérer que seuls les prédicateurs de réveil ont pu commettre cette erreur. Je suis tout-à-fait certain qu’ils ne l’ont pas aussi souvent commise que ceux qui n’ont jamais cherché à travailler pour un réveil. Ceux-ci sont plus coupables. Leur prédication est tout imprégnée de controverse, de critique, de reproche et d’amertume, à l’égard de ceux qui ne partagent pas leur avis. L’Esprit de Dieu ne rafraîchit donc que bien rarement, sinon jamais, ceux dont ils s’occupent. J’ai connu plusieurs de ces serviteurs de Dieu, qui étaient loin d’être des prédicateurs de réveil, et dont la prédication ne tendait qu’à raviver et à perpétuer l’esprit de fanatisme et de critique. J’ai simplement voulu dire dans ma lettre que les prédicateurs de réveil eux-mêmes ont parfois commis cette erreur, si communément pratiquée par les autres prédicateurs.

En réalité, l’esprit sectaire, sous toutes ses formes, n’est qu’une variante du fanatisme. On peut aisément le démontrer. Les prédicateurs de réveil qui ont associé des mouvements sectaires à leurs tentatives de produire un réveil ont probablement tous constaté qu’ils n’ont réussi qu’à développer l’esprit de fanatisme.

Mes frères, veillons soigneusement à ce que notre propre esprit demeure céleste, semblable à celui de Christ. Veillons à posséder la sagesse qui vient d’en haut, qui est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits’ :

Jacques 3 : 17
17 La sagesse d’en haut est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, exempte de duplicité, d’hypocrisie.

Que notre travail soit animé par cet esprit. Nos oeuvres démontreront alors que nous sommes des ouvriers qui n’ont pas à rougir.

Sauf erreur de ma part, beaucoup de manifestations qui ont été prises pour des signes de réveil se sont avérées par la suite n’être que de l’excitation très peu spirituelle. A mon avis, on a presque entièrement, sinon totalement oublié, que toute véritable religion se ramène à l’amour. Il est donc remarquable de voir à quel point, tout au moins dans certains cas, on laisse se manifester un zèle brûlant, souvent fortement teinté d’amertume et de sarcasme, au lieu de l’amabilité et de la douceur qui caractérisent la véritable religion de Jésus. Si vous assistez à une réunion quelconque, si vous discutez avec des frères qui font profession d’être chrétiens, ou avec ceux qui sont dans un état d’excitation, vous verrez qu’ils ont tendance à médire, à critiquer et à faire des reproches. Ceci n’a rien à voir avec la véritable foi en Christ.

Il est certain que nous assistons en ce moment à une grande excitation. Il y a beaucoup d’agitation et de discussions. Beaucoup d’activités sont proposées. Bref, il y a tout ce qu’il faut pour favoriser un certain type d’excitation. Nous sommes bien en présence d’un puissant réveil, mais ce n’est certainement pas un réveil de la pure foi chrétienne. Les pécheurs parlent des chrétiens avec une grande amertume, et les chrétiens engagés parlent des pécheurs avec guère moins d’amertume. La prédication est pleine de vitupération. Ceci ne manque pas de répandre le même esprit dans tous les milieux qui sont gagnés par cette excitation. Tout ceci semble être parcouru d’un courant d’émotions profondes, troubles et amères, qui sont l’essence même du fanatisme. Il ne fait aucun doute que c’est l’esprit de Satan, et non l’Esprit de Dieu, qui a été déversé sur ces gens. Un esprit a bien été répandu, mais il ne s’agit pas du Saint- Esprit de Dieu. Il semble qu’il y ait une invasion des agences infernales, une libération des puissances des ténèbres. Nous vivons un temps de séduction profonde. Il est en outre surprenant de voir que ce sont souvent des hommes de bien qui sont pour un temps emportés par cet esprit. Ils restent parfois des semaines et même des mois sans s’apercevoir de leur erreur. Comme l’a exprimé un frère, qui s’est lui-même laissé prendre par cette erreur: « J’essayais de chasser les démons par Belzébuth, le prince des démons! »

Vous constatez très souvent la présence de cet esprit en regardant simplement le comportement de ceux qui sont profondément excités. Ils ont un air maussade, et leur apparence semble traduire une profonde insatisfaction de leur esprit. Lorsque vous allez à une réunion de prière, ou à toute autre réunion où sont assemblés un grand nombre de ceux qui sont animés par cet esprit, vous pourrez voir un nuage sombre recouvrir le visage de ceux qui sont ainsi excités. L’expression de leur visage ne traduit pas un esprit ouvert, doux, calme, profondément solennel et humble. Vous constatez plutôt dans leur regard, dans tous les traits de leur visage, un air affolé, fanatique et résolu. Leur expression entêtée de condamnation semble vous dire: « Retire-toi, car je suis plus saint que toi! »

J’ai du mal à décrire exactement ce dont j’ai souvent été témoin dans de pareils cas. Mais peut être, si je ne puis exactement le décrire, puis-je tout au moins tenter de me faire comprendre par ceux qui n’ont pas eu la grâce de l’observer eux-mêmes. Parfois, cet état d’esprit ne se traduit pas toujours par une excitation visible. Ils se peut qu’un véritable réveil spirituel commence sans que cet esprit se manifeste aucunement. Mais j’ai rarement assisté à un puissant réveil, où qu’il se soit produit, sans avoir aussi constaté qu’un esprit de fanatisme plus ou moins grand finissait par se manifester au cours du réveil, à un moment ou à un autre.
Il faut que le responsable spirituel du réveil soit lui-même entièrement épargné par cet esprit. Il doit rester vigilant et veiller à ce qu’il ne se manifeste pas. Il doit être entièrement fidèle et intervenir à propos, pour avertir en privé tous ceux qui sont saisis par cet esprit. Si ces conditions sont remplies, il est alors certain que l’on parviendra en général à éviter d’en être contaminé.

Au début, cet esprit se manifestera souvent au cours de réunions de prières, si on lui en laisse la possibilité. Si tous ceux qui sont disposés à prier n’ont pas le champ libre pour le faire, vous verrez parfois un homme ou une femme prendre la parole d’une manière extraordinairement excitée, et déverser un torrent de vitupérations dans leurs prières. Celles-ci seront empreintes d’une telle amertume que tous ceux qui ne sont pas ouverts à cet esprit seront profondément froissés. Dans ce cas, dès la fin de la réunion, le responsable doit immédiatement aller trouver cet homme ou cette femme. Il doit lui parler d’une manière claire et affectueuse, et lui montrer quel est son véritable état d’esprit. A ces conditions, il peut réussir à lui ouvrir les yeux dès le début, pour lui faire comprenne son erreur et lui éviter de s’y engager davantage. Mais si le responsable néglige cette démarche, le mal se répandra rapidement et la séduction se développera dans l’esprit de la personne touchée. En l’espace de quelques jours ou, tout au plus, de quelques semaines, cela modifiera complètement la nature du réveil. Cela attristera et fera fuir l’Esprit de Dieu, et ouvrira la porte à une foule d’agents infernaux qui répandront la désolation dans l’Eglise.

J’espère qu’aucun de mes frères, en lisant ce que j’ai voulu dire au sujet du fanatisme, et de son association fréquente aux réveils, ne comprendra que je veux en quoi que ce soit critiquer les efforts de ceux qui travaillent fidèlement à nettoyer et à purifier la conscience des rétrogrades et des pécheurs impénitents.

Comme tous ceux qui ont assisté à des réveils, je suis conscient que l’esprit de critique et de censure ne se manifeste pas uniquement chez ceux qui veulent favoriser l’excitation. L’esprit de fanatisme n’est nullement réservé à ce type de personnes. Il se manifeste souvent avec le plus de laideur chez ceux qui ne recherchent absolument pas un réveil. En fait, il est très fréquent de voir ceux qui s’opposent aux réveils, dans l’Eglise ou hors de l’Eglise, manifester un esprit très turbulent et intolérant. C’est une forme de fanatisme tout aussi honteux et insensé que celui dont je viens de parler.

Parfois, même des serviteurs de Dieu ou des chrétiens éminents se comportent comme ceux qui n’appartiennent pas à l’Eglise et qui sont opposés au réveil ou à toute excitation. Ils sont eux aussi remplis d’un esprit de chicane, de censure, de récrimination et de critique. Ils semblent presque uniquement occupés à dénoncer tout défaut réel ou apparent, ou du moins imaginé tel, qu’ils détectent chez ceux qui recherchent le réveil.

Il est très fréquent d’entendre ces personnes critiquer même ce qui est le moins critiquable. Elles semblent animées d’un esprit qui leur fait appeler le mal bien, et le bien mal. Même les efforts ardents et fidèles pour sonder et fouiller profondément le coeur des rétrogrades et des pécheurs sont jugés grossiers, indiscrets, déraisonnables, hystériques, etc.

Ce que je veux dire, mes frères, c’est que courons de grands dangers. Nous risquons de commettre de graves erreurs, dont nous devons nous garder. J’ai déjà dit que l’esprit de fanatisme qui se manifeste chez ceux qui recherchent le réveil, est en général produit et développé par un autre esprit de fanatisme, celui qui est opposé au réveil. Quand l’opposition devient excessive, elle semble souvent produire, chez ceux qui travaillent à l’oeuvre de Dieu, un esprit qui entrave en réalité cette même oeuvre. Pour ma part, lorsque j’ai observé l’esprit de fanatisme se manifester chez ceux qui conduisaient un réveil, il était le plus souvent provoqué et entretenu par un autre esprit, opposé au réveil. Quand l’opposition prend certaines formes, et qu’elle gagne les serviteurs de Dieu et les chrétiens éminents, c’est alors que les hommes de bien et de prière courent le plus grand risque d’être vaincus par ce mal, au lieu de vaincre le mal par le bien. Nous devons toujours nous tenir sur nos gardes à ce propos.

J’ai beaucoup à dire concernant l’apparition d’un esprit fanatique associé au réveil. Mais j’aimerais à présent attirer l’attention de mes frères sur un autre point. Dans les moments de profonde excitation, surtout lorsque la prédication insiste sur la nécessité d’être dirigé par Dieu, d’avoir un esprit de prière, d’être conduit par l’Esprit, d’être rempli de l’Esprit, etc., certaines personnes sont particulièrement disposées à être dominées par leurs impulsions et à s’y abandonner. Elles ne comprennent pas comment le Saint- Esprit parle en réalité à notre esprit. Elles ne réalisent pas que le Saint-Esprit veut illuminer notre intelligence. Il veut pousser les chrétiens sensibles à Son influence à être parfaitement raisonnables et rationnels dans tous leurs actes et leurs opinions.

ATTENTION : certaines personnes attendent que le Saint-Esprit leur communique directement des impressions au niveau de leurs sentiments et non de leur intelligence. Elles reçoivent donc une foule d’impressions. Elles ont l’impression qu’elles devraient faire telle chose ou dire telle chose. Elles se sentent poussées à aller à tel endroit, à entrer dans une taverne, par exemple, pour parler aux habitués d’un bar. Elles sentent qu’il leur faut aller reprendre un serviteur de Dieu, ou encore dire aux anciens ou aux diacres de l’Eglise que Dieu leur a révélé qu’ils étaient en train de s’opposer au réveil. Bref, cette séduction peut prendre une variété infinie de formes.

Ces gens ont parfois l’impression qu’ils sont convaincus qu’il leur faut se lever pour interrompre publiquement l’orateur pendant son message. Ou bien ils se mettent à prier à un moment où cela produit manifestement du désordre. Bien d’autres choses semblables sont susceptibles de se produire quand une profonde excitation se manifeste au cours d’un réveil. Parfois encore leur imagination leur montrera qu’un serviteur de Dieu fait du blocage spirituel, et qu’il entraîne en enfer toutes les âmes dont il est responsable. Ils croient que de terribles jugements vont s’abattre sur tel endroit, que le réveil va bientôt cesser, ou que quelque autre chose épouvantable va se produire.

Lorsque cet esprit se manifeste, il prend toujours une forme sévère, critique, et turbulente. Il est remarquable de voir qu’il exprime le plus d’hostilité et d’opposition envers ceux qui exercent l’influence la plus forte et la plus positive dans le sens d’un véritable réveil spirituel. Si l’on observe de près cet esprit fanatique, on s’aperçoit vite qu’il est en fait opposé à tout ce qui est vraiment bon dans l’oeuvre de Dieu. Souvent même, il est réellement scandaleux de voir de quelle manière il s’oppose aux moyens les plus efficaces et les plus spirituels employés par le Saint-Esprit pour produire un réveil. La plupart de ceux qui ont été témoins de puissants réveils ont probablement eu la douleur et l’étonnement de voir de telles choses se produire. De tels agissements sont excessivement dangereux pour un réveil. Car ils sont souvent le fait de ceux qui semblaient le plus engagés dans le réveil, qui sont les plus spirituels et les plus adonnés à la prière. Ces déviations se produisent souvent en relation avec des expériences, ou, plus exactement, suivent des expériences qui, au départ, étaient réellement d’origine divine et tout à fait spirituelles.

A ce propos, permettez-moi de faire les remarques suivantes:

1. Ce sont souvent ceux qui sont dans une disposition réellement spirituelle, qui sont vraiment sincères, qui ne se méfient pas, et qui souhaitent être conduits dans toute direction indiquée par Dieu, qui se laissent séduire par Satan. Celui-ci réussit souvent, en se transformant en ange de lumière, à les persuader de s’abandonner à leurs impulsions et à leurs impressions. Dès ce moment, le diable les tient captifs à sa volonté.

2. Voici comment vous pourrez distinguer l’influence de Satan de l’influence du Saint-Esprit: si vous avez simplement l’impression que vous devez faire telle ou telle chose, aller parler à telle ou telle personne, ou vous rendre à tel ou tel endroit, vous ne devez en tenir aucun compte. Mais quand le Saint-Esprit nous conduit à nous intéresser à quelque chose, nous ressentons une compassion particulière. Notre coeur est poussé à prier ou à intercéder pour quelqu’un. Nous pouvons alors faire confiance à une telle influence, et nous ne courons aucun risque. Si vous vous sentez poussé à vous lancer dans une puissante prière pour certaines personnes, avec une grande compassion, et même avec des cris et des larmes, ou à prier pour votre famille, vos voisins ou d’autres personnes, vous pouvez vous abandonner sans crainte à une telle influence. Si vous ne ressentez que de la compassion, qu’un zèle plein d’amour pour leur salut, et qu’un intérêt profond et affectueux pour leur bien-être spirituel, vous pouvez être sûr que cela vient de Dieu. Vous pouvez ouvrir votre esprit à cette influence et agir en ce sens. Vous pouvez déployer tous les efforts qui vous semblent raisonnables pour obtenir leur salut.

Mais gardez-vous soigneusement de simples impressions, qui ne sont pas motivées par l’amour, la compassion, ou l’esprit de prière. En général, de telles impressions ne viennent pas de Dieu, pour ne pas dire plus. Il ne serait peut-être pas excessif de dire qu’elles ne viennent jamais de Dieu. L’Esprit de Dieu ne conduit pas les hommes par de simples impressions sur leur sensibilité.

Par contre quand la culpabilité de quelqu’un et le danger qu’il court vous viennent fortement à l’esprit, quand vous comprenez clairement quelle est la valeur immense de son âme, quand votre coeur est poussé à prier pour sa conversion et son salut, cela vient certainement de Dieu. J’ai connu des situations où des gens se sont rendus complètement ridicules, et ont causé de grands dommages à leur âme et à la cause de Dieu, en se laissant conduire par une série d’impressions passionnées et fanatiques.


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1 Rebecca 11 août 2010 à 8 h 46 min

Moi aussi j’ai tendance à me méfier de mes propres « impressions », mais de là à ne jamais en tenir compte, comme le dit Finney, il y a une marge …
Je vais raconter deux exemples qui sont arrivés dans ma vie : lorsque j’étais étudiante, pour aller à la faculté, à un moment donné je pouvais bifurquer ou à droite, ou à gauche, cela faisait la même distance, et la différence, c’était seulement que je contournais un bâtiment par devant ou par derrière avant d’arriver au mien .. cela faisait la même distance, et je prenais l’un ou l’autre chemin sans me poser de question …mais une fois, en arrivant à l’endroit de la bifurcation , au moment où je m’apprêtais à passer à gauche, j’ai « eu l’impression » que je devais passer à droite .. ma première réaction, ça a été de me dire : « c’est ridicule, vu que ça ne change rien » … et j’ai voulu continuer à aller à gauche, mais l’impression que je devais aller à droite se faisant de plus en plus forte, je me suis dit : bon de toutes façons si je passe à droite, je ne fais rien de mal .. alors je vais passer à droite, et s’il ne se passe rien de particulier, c’est que c’était une impression déclenchée par je ne sais quoi , mais qui ne vient pas de Dieu .. mais je ne pécherai pas quand même, non ? et si cela vient de Dieu, il se passera quelque chose qui me montrera pourquoi je devais passer là …
et en passant à droite j’ai rencontré un jeune homme qui appartenait à un mouvement religieux dont je ne sais plus le nom officiel, mais qu’on appelle « la secte Moon » ; j’avais déjà eu l’occasion de lui parler, il était même venu à une réunion dans mon église .. et là j’ai pu lui reparler de Dieu … alors, si j’avais comme le dit Finney …..( ne pas tenir compte de ses impressions … )

Une deuxième fois, j’ai eu le même genre de chose alors que j’étais en vacances à Londres ..en priant avant de sortir, j’ai eu l’impression que Dieu me demanderait d’aller à un endroit précis, mais au moment de sortir, je ne savais toujours pas où .. avec mon esprit ( parfois trop .. ) rationnel, je me suis dit : si ça vient de moi ça s’arrêtera, si ça vient de Dieu, eh bien Il me dira le moment venu où aller …
A Londres le prix des billets de métro varie suivant où on va, à l’époque, il y avait une machine sur laquelle il fallait sélectionner la station où on voulait aller, ça nous disait combien payer .. je ne savais toujours pas quelle station sélectionner en arrivant devant la machine, puis en lisant les stations j’ai « eu l’impression » que je devais aller à Hyde Park ..Toujours aussi cartésienne, je me suis dit : ça vient de Dieu ou de moi ??? mais de toutes façons puisque je voulais me promener dans Londres, je me suis dit : je ne fais rien de mal si je vais à Hyde Park, même si c’est une impression purement humaine .. donc s’y suis allée, et me suis installée sur un banc près de Speaker’s Corner ..je profitais du temps, tout en étant en « alerte », mais toujours en admettant les deux possibilités : ça vient de Dieu ou de moi ??? sur le banc plusieurs personnes sont venues me parler, avec l’une d’entre elles, un jeune homme, la conversation a pris un tour spirituel … il était en train d’entrer, tout doucement, dans l’ « église de scientologie » dont, à l’époque, je ne connaissais rien .. mais je lui ai parlé de Jésus, je pense qu’il était conscient de son péché, parce qu’il a voulu que je prie avec lui pour que Dieu lui pardonne ses péchés, ce que nous avons fait dans un endroit discret …ensuite il a eu l’occasion d’aller une fois avec moi dans une église évangélique de Londres, et pendant quelque temps nous nous sommes écrits …
Parfois j’ai eu d’autres « impressions », et la suite à montrer qu’elles étaient dues à quelque chose de purement sentimental …mais dans les deux cas mentionnés, finalement je suis contente d’avoir gardé une certaine prudence tout en ne suivant pas le « conseil » de Finney …( de ne pas du tout tenir compte des impressions .)
Mais c’est vrai qu’il faut faire attention à ne pas rechercher les émotions ou les impressions pour elles-mêmes …

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2 Jean2troyes 12 août 2010 à 7 h 54 min

C’est un article un peu long, certes, mais un article de fond et c’est dommage qu’il ne soit pas davantage lu…

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