Eglise catholique et pédophilie: L’écrivain évangélique Philippe Malidor demande son débaptême

100 lectures, par nicolas le 31 mars 2010 · 6 commentaires

dans la rubrique Catholicisme, Pornographie et violences sexuelles

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Philippe Malidor / Blog « Porte Parole »

Ndlr: A l’occasion des affaires de pédophilie qui impliqueraient Mr Ratzinger, qui se fait appeler Benoît XVI, l’écrivain Philippe Malidor vient de publier le message ci-dessous, réclamant son débaptême Catholique romain. Concernant l’obligation de célibat, il est dramatique de voir des hommes qui, ayant tordu la Parole de Dieu, en obligent d’autres à rester célibataires, avec les drames que l’on connaît pour les victimes. On ne viole pas impunément la Bible…

Monseigneur,

Ayant été baptisé en la cathédrale de X sous le nom de NN. le 1er janvier 1957, étant depuis trente-trois ans passé au protestantisme, et réprouvant le récent soutien apporté au pape Benoît XVI par la Conférence des évêques de France concernant les affaires de pédophilie sur lesquelles il a complaisamment fermé les yeux lorsqu’il était Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, je vous serais reconnaissant de bien vouloir porter sur le registre des baptêmes et en regard de mon nom la mention suivante: «a renié son baptême par lettre datée du 26 mars 2010.»

Cela n’entachera nullement mes relations avec les catholiques locaux que j’apprécie et respecte. Mais l’affaire que j’évoque, outre les concessions inadmissibles aux prélats révisionnistes et aux lefebvristes, est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Statutairement, je ne veux donc plus être lié à l’église de Rome, dont je ne reconnais pas l’autorité.
Merci de bien vouloir accuser réception de cette requête.

Avec mes salutations distinguées,

Fait à X, le 26 mars 2010

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Tels sont les termes de la lettre que j’ai glissée dans la boîte aux lettres de l’évêque de «mon» diocèse, chaque évêché considérant que toutes les églises, y compris protestantes ou orthodoxes, se situant sur son territoire, relèvent de sa juridiction.

Or, depuis Luther et surtout Calvin, les «frères séparés» ne se considèrent plus comme relevant de l’autorité vaticane. À mon sens, il convenait de marquer cela de manière très officielle alors que Rome se distingue par des attitudes très «babyloniennes», préférant sauver la machinerie plutôt que l’Esprit. Une catholique entendue sur France Inter saluait le courage de Benoît XVI faisant sortir au grand jour ces affaires de pédophilie jusqu’ici cachées. C’est oublier qu’il vient de le faire tardivement, sous la contrainte de la presse, parce qu’il ne pouvait plus éviter le scandale. Il est permis de douter de la bonne foi (voire de la foi…) de l’actuel «vicaire du Christ» pour les raisons énoncées dans mon courrier, entre autres.
Sortez de Babylone !

On peut également s’étonner que les nombreux catholiques qui ont honte de leur Eglise préfèrent demeurer dans la schizophrénie au lieu de suivre la voie inaugurée par Luther. Moine augustin, celui-ci n’avait pas pour intention initiale de faire sécession, mais bien de réformer l’Église de l’intérieur (d’où la «Réforme»). Or, quand on sait que la révolte de Luther est partie du trafic des indulgences, et que celles-ci ont été remises à l’honneur par Jean-Paul II, il y a de quoi rester frileux par rapport aux discours et rencontres œcuméniques: dans ces conditions, il s’agit – au moins au niveau du Vatican – d’une escroquerie. J’ai pour ma part renoncé à voir le catholicisme se réformer de l’intérieur: tant que ses fidèles préfèreront leur Sainte Mère l’Église à la Parole de Dieu, le malentendu persistera.

«C’est le moment où le jugement va commencer par la maison de Dieu», écrit l’apôtre Pierre (I Pi 4.17). Si l’on concède que l’Église catholique peut se voir attribuer ce qualificatif (mais pas exclusivement), il serait grand temps qu’elle fasse un sérieux ménage, non seulement dans le clergé de base, mais à sa tête. Après tout, un pape peut être déposé et des schismes se sont déjà produits dans le catholicisme. Ancien Grand Inquisiteur sous Jean-Paul II, Joseph Ratzinger, alias Benoît XVI, est beaucoup plus un homme d’appareil et un dogmaticien qu’un spirituel inspiré. Seule la bonté du Seigneur permet que l’Évangile parvienne à se frayer un chemin au milieu d’une telle corruption.

Corruption romaine qui ne doit pas nous faire oublier que «Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes» (Rom. 2.16), parmi lesquels des protestants de toutes confessions. La paille et la poutre…

Philippe Malidor


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1 colibri 31 mars 2010 à 9 h 50 min

J’avoue que j’ai un peu de mal à comprendre le sens de la démarche de cette lettre.
La condamnation des faits abominables révélés ces derniers jours est tout à fait justifiée et là je comprends tout à fait.
Mais le reste, c’est à dire que ce soit cela qui ait justifié le dé-baptême et la prise de position claire d’une séparation visible je ne comprends pas. Sauf si avant cela il y avait une position œcuménique; là je comprendrais le sens de la démarche mais cet élément manque.
Sinon, pourquoi attendre la relation des derniers faits mis en lumière? L’analyse de l’éloignement du catholicisme vis à vis de la Parole doit-elle être liée à ces derniers développements? Et celle de la personnalité religieuse de Ratzinger devait-elle dépendre de l’éclairage de ces faits qu’ils lui soient ou non imputés? Et en quoi un dé-baptême peut signifier ce que l’auteur semble en attendre? En quoi devrions-nous être intéressés, voire inquiétés, par le gonflage injustifié des chiffres de l’Eglise catholique parce que nos noms resteraient inscrits sur leurs registres?
Ce sont là certaines questions que je me pose.
Mais je ne crois pas que le simple fait de faire une telle lettre soit seul de nature à briser les liens avec le catholicisme si la séparation n’était déjà consommée à l’endroit où elle doit l’être, si c’est là le but recherché. C’est comme si on disait qu’une lettre de divorce suffisait à séparer des gens qui ont des sentiments profond l’un pour l’autre.
Si le but est le détachement d’avec cette Institution, alors le cœur du problème devrait certainement être trouvé ailleurs, là où Babylone prend naissance et trouve ses appuis et cela ne peut pas dépendre des derniers développements.
Mais peut être est-ce destiné à des catholiques? Alors, dans ce cas, mes questions n’ont pas lieu d’être.

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2 Francois G 31 mars 2010 à 12 h 00 min

Voilà tout le problème du baptême des enfants, avec en plus celui propre à l’Eglise catholique (et peut-être l’orthodoxie) où se pratiquent des consécrations à Marie ou à tel ou tel saint.

Un dé-baptême en relation avec les péchés commis dans l’église qui a pratiqué le baptême me parait une raison intéressante. En effet, l’enfant est consacré par le baptême à l’église dans laquelle le baptême est effectué.
L’application de « Sortez du milieu d’elle mon peuple » y trouve une forme d’obéissance qui n’est pas suffisante en soi mais qui peut se comprendre.

Honnêtement, partout où le baptême pour enfant est pratiqué, il serait bien de se demander la validité de ce baptême… Alors, dans ce cas dé-baptême ou pas ??? Je trouve que c’est à la responsabilité de chacun, y compris pour les réformés et les luthériens.
Pour l’auteur de cet article, il s’agit visiblement d’une forme de protestation: « Je ne veux plus faire partie d’un système qui tolère les abominations »:

Par contre, pour briser les liens d’avec ce qui a été prononcé et consacré lors d’un baptême catholique, comment faire autrement que d’être débaptisé ?
On a trop fait fi des paroles et consécrations, prononcées par le prêtre ou par les parents, qui ont pu être exercées sur un enfant lors de la cérémonie de baptême.

Les paroles ont leur poids éternel et spirituel, même sur la postérité.
Bon, c’est l’AT qui l’enseigne surtout… et beaucoup « d’évangéliques » ne croient en cette partie de la Bible que lorsque cela les arrange…

Il y a Ezéchiel 18 qui enseigne que chacun, le père ou le fils, rendra compte pour ses œuvres devant Dieu.

Et justement, si le fils qui ne pèche pas selon Ezéchiel 18 devait se dégager des vœux prononcés sur lui…
Beaucoup ont été consacrés à Marie où à tel ou tel saint.
En fait, ils ont été consacrés à des idoles (oui, encore l’AT… et le second commandement).

N’est-ce pas alors de sa propre responsabilité de se dégager de cette consécration par un dé-baptême ?

Beaucoup l’ont fait pour ces raisons et parfois dans le doute car ils ne savaient pas ce qui avait été traficoté sur eux.
Si je ne me suis pas trouvé devant cette situation, je la trouve totalement justifiée de la part d’ex-catholiques.

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3 nicolas 1 avril 2010 à 11 h 58 min
4 nicolas 1 avril 2010 à 11 h 59 min

Il n’y a pas que le Catholicisme qui baptise les nourrissons: les Darbystes et certains Réformés le font aussi.

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5 Rebecca 2 avril 2010 à 7 h 22 min

Nicolas, pour le rapport entre le célibat obligatoire et la pédophilie, je ne sais pas si on peut faire une relation aussi directe… beaucoup de pédophiles sont des hommes mariés, parfois il s’agit même du propre père des victimes…
Ceci dit, bibliquement parlant, rien ne justifie le célibat des prêtres catholiques….

P. Malidor dit quelque chose qui me surprend: qu’un évêché considère toutes les églises qui se trouvent dans son « diocèse » comme relevant de sa juridiction, y compris les églises protestantes et orthodoxes… Là, j’ai des doutes… Si un catholique qui veut demander son « débaptême » (le terme étant d’ailleurs impropre, car si l’ « acte » du baptême a eu lieu, on ne peut pas faire… qu’il n’a pas eu lieu, même si on ne croit pas à sa valeur « sacramentelle »… on peut renier son baptême, ne plus le reconnaître, etc…) doit s’adresser à l’évêché de l’église où il a été baptisé, c’est qu’en tant que catholique (tant que la personne n’a pas renié son baptême catholique, elle est considérée comme catholique), l’église où il a été baptisé comme catholique) fait partie du diocèse en question et est sous la juridiction de l’évêque du lieu…

Nicolas, je ne comprends pas pourquoi tu dis que « certains réformés » baptisent leurs enfants: en principe, ils sont tous censés le faire, comme chez les catholiques. ( à part ceux qui font partie des « Eglises Réformées Evangéliques Indépendantes »): c’est la doctrine officielle de l’Eglise Réformée de France en tout cas. Mais parmi eux, il y a une « tendance évangélique » et certains, effectivement, ne font pas baptiser leurs enfants pour cette raison (pour d’autres, je suppose que c’est par indifférence religieuse, tous n’étant pas croyants ou pratiquants…)
J’avais lu une interview intéressante d’un pasteur baptiste il y a déjà pas mal de temps; il disait que certains réformés adultes venaient lui demander, à lui et à d’autres collègues baptistes (peut-être que certains ont fait la même démarche auprès de pasteurs d’autres dénominations évangéliques) de les baptiser par immersion sur profession de leur foi, tout en leur signalant qu’ils voulaient rester réformés et continuer à fréquenter leur paroisse réformée. Ce pasteur baptiste signalait que si certains de ses collègues refusaient, disant qu’ils ne veulent pas baptiser de « touristes », lui accepte de le faire, car il part du principe qu’en faisant cela ces réformés obéissent à un ordre de Dieu, ils se mettent en règle avec Lui pour cette question. Ce qu’il n’expliquait pas, par contre, c’est pourquoi, alors, ils voulaient absolument rester dans l’Eglise Réformée… Je suppose qu’ils n’étaient pas d’accord sur tout avec les baptistes alors, tout en étant d’accord avec leur conception du baptême (qui est en fait la conception évangélique, pas uniquement « baptiste »)… mais je suppose que ces réformés ne prévenaient pas leur pasteur à eux, c’est un peu bizarre comme situation… Peut-être que les pasteurs baptistes qui refusent le font aussi parce qu’ils ont l’impression de se mettre eux-mêmes, ainsi que le réformé qui demande le baptême, en porte-à-faux par rapport à l’Eglise Réformée de France?

J’ai aussi connu un luthérien qui était convaincu qu’il devait se faire baptiser par immersion après être devenu croyant; il avait un ami, également luthérien, qui avait la même conviction, alors ils se sont simplement baptisés mutuellement, sans faire appel à une tierce personne…
Cela montre que dans ces églises des personnes réfléchissent au sens du baptême, ce dont on ne peut que se réjouir, même si les solutions adoptées peuvent paraître inappropriées…

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6 Patty 9 avril 2010 à 8 h 43 min

Car c est le moment ou le jugement va commencer par la maison de Dieu.Or , si c est par nous qu il débute, quelle sera la fin de ceux qui n obeissent pas a l Evangile de Dieu ?
Et si le juste est sauvé difficilement, que deviendra celui qui est impie et pêcheur ?
Ainsi que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu, remettent leur âme au fidéle créateur en FAISANT LE BIEN .:wub:
1 Pierre:4-17/19

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