Ils ont réussi là où d’autres ont échoué: l’Eglise d’Iran, un mouvement évangélique autochtone dirigé par des jeunes, compterait maintenant dans le pays plus de membres que les autres dénominations soutenues par l’étranger. Ce mouvement est en train d’être décapité, avec l’arrestation d’au moins 9 de ses cadres dans le nord et le sud du pays, après des années de harcèlement par le gouvernement.

Bien que l’article 13 de la Constitution iranienne garantisse une certaine liberté aux minorités religieuses (juifs, chrétiens et zoroastriens), il est toujours interdit pour un musulman de changer de religion. Pourtant, en vertu de fatwas émises par les ayatollah Montazari (décédé le 19 décembre dernier) et Sanei, les personnes se convertissant à l’une des religions du livre ne devraient pas être considérées comme des apostats. La réalité est tout autre.

Après la rafle du 10 décembre 2006 qui avait donné lieu à une grande campagne de soutien international et celle du 11 mai 2008 dans la seule ville de Shiraz, l’Eglise d’Iran est à nouveau ciblée. Les troubles sociaux actuels, le limogeage cet été de hauts responsables du ministère des Renseignements et les pressions accrues sur les membres de la minorité religieuse Bahaïe faisaient planer une menace imminente et de grande ampleur.

Le risque était bien là et il s’est concrétisé durant la période de Noël. Arrêté le 12 octobre pour «apostasie de l’Islam», le pasteur Youcef Nadarkhani reste toujours détenu. Malgré les menaces, les membres de son église à Rasht ont célébré le culte de Noël et c’est son remplaçant ce jour-là, Keyvan Rajabi, qui a été arrêté à son tour après une «convocation» des services de renseignements pour se voir proposer le marché habituel: obtenir des informations sur les modalités de réunion, la liste des membres, etc.

Comme on a pu l’observer du temps du Rideau de Fer, certains croyants se laissent manipuler, allant jusqu’à livrer leurs frères. Mais devant le refus de coopérer de ce mouvement de jeunes, les autorités exigent maintenant que les anciens musulmans reviennent à l’Islam. Après avoir convoqué plusieurs dizaines de croyants ces derniers jours, ce sont entre 5 et 7 cadres du mouvement qui ont fini par être incarcérés dans la ville de Shiraz, au sud du pays. Dans le même temps à Kermanchah (ouest du pays), l’église pentecôtiste assyrienne aurait été fermée.

Voici les noms de ceux qui ont été arrêtés. Les noms manquants apparaîtront dès qu’ils seront confirmés.

Youcef Nadarkhani (Rasht)
Keyvan Rajabi (Rasht)
Parviz Khaladj (Shiraz)
Mehdi Furutan (Shiraz)
Roxana Furutan (Shiraz)
Behrouz « Marco » Sadegh-Khanjani (Rasht)
Abdol « Petros » Reza Ali Haghnejad (Rasht)


Si vous voulez écrire des protestations à l'ambassade d'Iran et aux organisations musulmanes de notre pays, lisez les conseils sur BLOGDEI qui vous donne aussi quelques adresses....